La France est sous le choc et se demande comment un commando a pu attaquer mardi un fourgon de la police pénitentiaire, tuer deux policiers, en blesser grièvement trois autres et libérer le prisonnier Mohamed Amra, surnommé “le Moscou”. Une chasse à l’homme massive est en cours, “avec des moyens sans précédent pour retrouver non seulement la personne qui s’est enfuie, mais aussi la bande qui l’a libéré”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin..
Plus de 450 policiers et gendarmes sont employés dans le seul département de l’Eure, en région Normandie, où a eu lieu l’agression (exactement au péage de l’autoroute d’Incarville). Mais les recherches s’étendent à toute la France, et au-delà. Interpol a en effet émis une “notice rouge” qui peut être immédiatement appliquée dans l’ensemble des 181 pays membres de l’organisation de lutte contre la criminalité internationale.. Si Amra était également identifié à l’étranger, il pourrait être temporairement détenu en attendant son extradition vers la France.
Mercredi matin, les gardiens de la prison ont observé une minute de silence. Et la protestation monte. Aucun officier n’a été tué dans l’exercice de ses fonctions depuis 1992. Le syndicaliste Frédéric Liakhoff a noté que dFace aux armes de guerre utilisées par les commandos, les agents ne disposaient que de « pistolets automatiques ». Parmi les demandes avancées figure également une « réduction drastique des traductions des détenus en privilégiant le recours à la visioconférence ».
Amra, 30 ans, l’a déjà à son actif treize condamnations mais “aucune pour l’instant pour violation de la législation antidrogue” a précisé Laure Beccuau, procureure de la République de Paris. Il est cependant considéré comme l’un des principaux représentants d’une organisation de trafic de drogue liée aux « Noirs » de Marseille.
Le 10 mai dernier, la dernière peine de 18 mois prononcée par le tribunal d’instance d’Evreux pour cambriolage. Amra était déjà en prison, en détention préventive, pour d’autres enquêtes dans lesquelles il était impliqué, notamment une tentative de meurtre et un enlèvement qui s’est soldé par la mort de l’homme kidnappé. Deux jours plus tard, il tenta de percer les barreaux de la cellule dans laquelle il était enfermé. Pour ce geste, il a été convoqué par le juge mardi. Pour son avocat, Hugues Vigier, « c’est quelque chose d’incompréhensible. J’ai du mal à imaginer que ce type puisse être impliqué. C’est une action qui ne correspond pas au profil que j’avais perçu de lui. Si c’est le cas, cela signifie que je me suis vraiment trompé sur lui et sur ce dont il pourrait être capable. »
