Fondation Crt, Anna Maria Poggi comme présidente. Elle sera la première femme à conduire

Un ingénieur de l’École Polytechnique de Turin (Marco Gilli) à la tête de la Compagnia di San Paolo et un juriste (Anna Maria Poggi) de l’Université de Turin en tant que président de la Fondation Crt. La « revanche » des professeursqui ne devrait plus “voir un fauteuil” selon une longue liste de détracteurs, encore moins ceux de deux entités cumulant plus de 13 milliards d’actifs comme Crt et Cds, et qui est surtout la vengeance du maire Stefano Lo Russoparrain des deux nouveaux présidents, monte sur scène avec la candidature (unanime) d’Anna Maria Poggi à la tête (première femme en 30 ans d’histoire) de la troisième fondation italienne.

Hier, à la fin de la séance de Comité directeur de la Fondation Crt qui a coopté Patrizia Pogliotto au CDI, les 21 membres ont indiqué à l’unanimité le nom d’Anna Maria Poggi pour succéder au président démissionnaire Fabrizio Palenzone. Les conseillers Giampiero Leo et Giuseppe Tardivo, présentant le juriste de 65 ans, ont énuméré le “vaste curriculum” de Poggi, académique et au-delà.

Qui est

Née à Ciciliano, petit village de la province de Rome, le 30 juin 1959, elle est professeur titulaire de droit constitutionnel à l’Université de Turin, ancienne doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation et vice-recteur de l’Université. Poggi faisait partie du comité directeur de la Compagnia San Paolo où elle avait causé beaucoup de douleur au président Francesco Profumo en s’opposant point après point à ses décisions. Proche de la Comunione Liberazione, estimée par l’archevêque Repole et le maire Lo Russo, qui l’avait en effet inscrite sur la liste des candidats à l’après-Profumo pour ensuite choisir Gilli, Poggi est décrit par ses amis comme une personne très compétente, dotée d’un savoir-faire technique et de hautes compétences. Ses détracteurs lui reprochent « un excès d’ambition » qui l’amène souvent à changer de camp très rapidement. Au fil des années, il a suivi tous les courants du Parti démocrate, des Renziens aux Chiampariniens, a récemment soutenu la proposition de Giorgia Meloni au poste de Premier ministre. Mais ce ne sera pas le changement d’idées qui entravera le chemin vers la présidence de la Fondation Crt qui sera décidée le 21 mai.

La vengeance de Lo Russo

Dans la via XX Settembre, la sérénité retrouvée, après un an et demi de tempête (de Quaglia à Palenzona), devra composer avec le Mef, le ministère de l’Économie. L’ancien président Fabrizio Palenzona, qui a démissionné il y a un mois, a promis le feu et les flammes après avoir été mis en minorité par le conseil d’administration et présenté avis juridiques et soumis au Mef. Parmi celles-ci, il y a aussi la plainte auprès de l’Autorité de Surveillance déposée par l’ancien secrétaire Andrea Varese, également démissionnaire, à propos d’un prétendu “pacte caché” entre conseillers qui visait à orienter et décider des nominations. Le Mef pourrait intervenir en mandatant la troisième fondation italienne, en dissolvant uniquement le conseil d’administration, ou bien il pourrait donner son feu vert au nouveau cours. Le calme après la tempête cache encore quelques courants et désaccords, comme la nomination de Lucia Calvosa au CDP qui n’a pas été votée par Caterina Bima. Pour l’instant, les deux fondations, dernier carrefour du pouvoir turinois à projection nationale, sont de nouveau entre les mains des professeurs. Entreprise comme lieu d’atterrissage pour les anciens recteurs et la Crt Fondazione de Unito. Si cela se passe ainsi, ce sera la revanche de Lo Russo, après la défaite écrasante d’il y a un an avec le débarquement de Palenzona au Crt et le refus des conseillers sur sa proposition d’Andrea Ganelli comme président.

PREV Plus de 6 kilos de haschich dans l’armoire de la chambre : un homme de 49 ans arrêté à Trente
NEXT Vandalisme à Agrigente: dégâts à l’institut “Anna Frank” et au jardin d’enfants près du Quadrivio Spinasanta