SIX PIEDS SOUS – Tuer pour se venger

SIX PIEDS SOUS – Tuer pour se venger
SIX PIEDS SOUS – Tuer pour se venger

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Le monde du death metal est sans aucun doute un territoire fertile de nos jours, entre des groupes passionnés d’expérimentation et d’évolution sonore et d’autres qui savent plutôt se référer à la tradition, en la faisant revivre avec un look plus actuel ou simplement avec ce panache et cette inspiration. qui – malgré les exceptions nécessaires – sont désormais une denrée rare parmi de nombreux anciens combattants de plus en plus épuisés. Au milieu de cette grande tourmente, Six Feet Under se révèle régulièrement comme une sorte de corps étranger au sein du mouvement, avec un leader Chris Barnes ouvertement en conflit avec la soi-disant scène et un son qui semble souvent au bord d’imploser, écrasé. par une grisaille et une indétermination au niveau stylistique qui sont désormais de plus en plus installées.
Avec leur dernier opus, “Killing For Revenge”, le groupe tente de se racheter du précédent et embarrassant “Nightmares of the Decomposed”, mais le résultat n’est qu’une modeste amélioration qui ne parvient pas à relever la barre des attentes.
La tracklist revendique une plus grande dose d’agressivité, avec des riffs death-thrash, un ton vague tueur et des rythmes plus serrés placés au centre d’une écriture – encore une fois dirigée par le guitariste Jack Owen – qui tente de s’appuyer avec moins d’insistance sur ce groove chancelant et sur les vieilles ambitions hard rock exprimées jusqu’au bout sur l’effort précédent.
Toutefois, l’augmentation de la puissance instrumentale ne suffit pas à compenser certains défauts évidents. Chris Barnes, figure centrale du groupe, reste fatigué et ses grognements continuent de paraître incapables de retrouver la verve qui le caractérisait autrefois. Les métriques, bien que globalement moins grossières que la catastrophe précédente, ne s’avèrent pas traitées avec la précision qu’on pourrait attendre d’un groupe de cette expérience. Enfin, le riff d’Owen manque irrémédiablement de grands éclairs : comme mentionné, plus d’exubérance est visible dans le système instrumental, mais un certain manque d’idées et d’impulsions demeure ; une fois l’impact initial passé, souvent dû à la batterie de Marco Pitruzzella, les morceaux finissent dans divers cas par donner l’idée de suivre une spirale dégradante, comme due à l’accumulation d’incertitudes et de fatigue, avec quelques thèmes jamais vraiment brillants qui se répètent depuis trop longtemps et un sens qui finit par se disperser au bout de quelques «tours» (voir les quatre minutes et demie de «Ascension» ou les rebondissements continus et épuisants de «When the Moon Goes Down in Blood») . On procède donc en attaquant tête baissée, mais souvent sans parvenir à construire quoi que ce soit de pertinent, malgré des épisodes comme “Mass Casualty Murdercide” ou “Spoils of War” faisant ressortir quelques scores efficaces.
Bref, il manque cette ingéniosité et ce panache qui rendent un album vraiment mémorable et digne d’être écouté plusieurs fois. Sensations plutôt transmises, voulant donner des exemples récents tout en restant sur des sonorités liées à la tradition, par le retour de Skeletal Remains ou celui de Necrot, tous deux pleins de riffs qui restent dans la tête. Cependant, il ne s’agit pas seulement de se concentrer sur le concept de “faire la place aux jeunes”, car des groupes vétérans comme Immolation et Cannibal Corpse démontrent évidemment encore aujourd’hui leur pertinence dans le panorama du death metal. Simplement, les Six Feet Under actuels sont une formation fatiguée, qui ne parvient presque jamais à donner de la dignité au concept de groove et de simplicité, comme cela s’est produit sur des œuvres respectables telles que “Haunted”, “Maximum Violence” ou “Undead”.
« Killing For Revenge » n’est donc pas un désastre total comme « Nightmares… », mais, à ce stade, il est presque superflu de souligner que l’album dans son ensemble ne supporte pas la comparaison avec la majorité des œuvres que ce genre musical nous propose aujourd’hui, à tel point que l’on se demande pourquoi continuer à prêter attention à une vieille garde désormais extrêmement faible et pâle comme celle représentée par ces Six Feet Under, alors qu’il y a tant de choses stimulantes et contraignantes qui émerge de l’underground ou même du répertoire de groupes plus anciens, mais qui aiment toujours ce qu’ils jouent.

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