Les mille arts de Titina De Filippo, peintre et pas par hasard

Les mille arts de Titina De Filippo, peintre et pas par hasard
Les mille arts de Titina De Filippo, peintre et pas par hasard

«Avoir offert les peintures et les collages que vous admirerez avec ceux fournis par Tommaso De Filippo a été un plaisir et un privilège. J’espère que les nouvelles générations pourront connaître un aspect méconnu de la personnalité artistique de ma grand-mère et, grâce à elles, découvrir également son talent d’actrice.” Anna Caterina Carloni fait référence à Titina De Filippo. Son frère Eduardo l’a célébrée avec ces vers en 1983, un an avant sa mort : « Ma Titina, / Tití… / Que veux-tu dire… / Si tu étais ici un instant, / pendant une demi-heure, / maintenant solennellement , / étant donné dix ans / ‘et ma vie…»…

Titina était une « sublime actrice », comme il la définissait Luca De Filippo; La pianiste Titina, qui divertissait ses amis en jouant par cœur Schubert, Chopin, Mozart ; Poétesse Titina; Titina peintre, créatrice d’huiles et de papiers collés. La douleur dans son cœur, qui lui refusa trop tôt les scènes, lui donna en revanche le loisir et le temps d’exprimer sous d’autres formes son talent flexible de femme d’art.

D’aujourd’hui au 28 juin, neuf de ses œuvres d’art figuratif seront exposées dans les pièces où il vivait, au premier étage du Palazzo Scarpetta, aujourd’hui siège de la fondation nommée d’après Eduardo, dirigée par Francesco Somma et présidée par Tommaso. De Filippo, le fils de Luca. Ce n’est pas un hasard si l’exposition s’intitule « Coming Home ». Il a été organisé par le réalisateur Francesco Saponaro, entre autres auteur de l’essai « Titina, Napoli et Filumena », inclus dans le livre collectif DIRE-IL-VERO. Naples dans la seconde moitié du XXe siècle, une identité controversée, édité par Attilio Belli (guide des éditeurs), présenté avant l’inauguration, prévue à 18 heures.

«Une grande huile à Pulcinella; un autre avec des femmes jouant aux cartes ; les beaux collages d’une terrasse face à la mer et d’une petite fille devant une maison de poupée ; puis, un éventail extraordinaire, incrusté de petites Pulcinellas… puis, deux collages, dédiés à Tea Prandi, la mère de Luca, et à Pulcinella & Colombina. Un autre représente Eduardo et sa compagnie ; une autre encore, petite, dépeint les coulisses d’un spectacle de théâtre. L’exposition est enrichie d’affiches historiques du théâtre d’Eduardo et Titina, et de photos (certaines inédites), qui établissent le partenariat artistique et amoureux entre les deux frères” : Saponaro illustre les sujets des œuvres exposées et remercie, “pour le précieux collaboration, Francesco Canessa, parent par alliance de la famille Carloni, ancien surintendant de San Carlo et mémoire historique de la seconde moitié du XXe siècle à Naples».

Carloni : « Je n’ai aucun souvenir d’elle dans la vie. J’avais trois ans lorsque Titina est décédée, mais je suis heureux d’avoir confié son héritage artistique, y compris le précieux journal, à la Homeland History Society. Grâce au don, nous avons réussi à réveiller l’intérêt pour un artiste magnifique et aux multiples facettes.” Et Saponaro : « Déjà jeune femme, Titina se consacre au collage. Grâce à ses créations, elle devient amie de De Chirico et est saluée par Jean Cocteau, exposé en Italie et à l’étranger”. À cet égard, les vers d’Eduardo sont éloquents : « Avec mille cartouches cultivées, / ciseaux à papier et main / collé la robe enchantée / ‘et un coucher de soleil ; / even nu malotiempo / adventava / sous ‘un ciseau à soja / une fête ‘et légère / autour d’un nouveau vico astritto, tout mbrielle…’… Éloquent comme la tendresse de Luca : ‘Un regret… de ne jamais l’avoir suivi scène, mais mes souvenirs sont peut-être plus intimes, chers, précieux. Je l’ai vue créer ses magnifiques collages, découpant soigneusement ces petits morceaux de papier coloré pour leur donner vie avec soin, avec douceur, avec le sourire.” «Grand et humble», dit Saponaro. «Titina recherchait la sécheresse, mais son dédain de la célébrité et de l’ambition ne l’a pas empêchée d’émerger comme artiste et comme femme dans un environnement chauvin et patriarcal».

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