Les « Européens » approchent, mais ce qui prédomine c’est la peur qui freine l’avenir

Les « Européens » approchent, mais ce qui prédomine c’est la peur qui freine l’avenir
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A deux mois exactement de l’ouverture des élections européennes : le 6 juin débutera le scrutin aux Pays-Bas, le lendemain en Irlande et en République tchèque, tandis qu’en Italie, les bureaux de vote ouvriront les samedi et dimanche 8 et 9 juin. Le renouvellement du Parlement et, par la suite, de la Commission, l’organe « exécutif » de l’Union. Un événement que beaucoup considèrent comme le plus important depuis de nombreuses années.

Comme toujours, il est difficile de faire des prévisions. La législature 2019-2024 ne promettait certainement pas d’être historique, puis sont arrivées la pandémie de Covid-19 et l’invasion russe de l’Ukraine, avec les crises sanitaires, économiques, humanitaires et énergétiques qui en découlent. La réponse de l’Union a été efficace selon de nombreux observateurs, même si elle n’est pas parfaite et peut certainement être améliorée. Le Next Generation EU, un plan d’investissement financé pour la première fois par une dette partagée, a été la décision la plus importante, susceptible d’ouvrir une nouvelle ère.

Mais à l’approche des élections, de nombreuses inconnues, craintes et prudences prédominent, qui ont conduit à “édulcorer” certains projets ambitieux, voire contestés (à commencer par le Green Deal, véritable bête noire pour beaucoup, en raison des limites sur les voitures à moteur à combustion interne et les mesures d’adaptation environnementale des habitations). Les retours en arrière ont été enregistrés au sein de la même majorité qui dirigeait l’Assemblée de Strasbourg, c’est-à-dire la coalition entre le Parti populaire, les Socialistes et les Libéraux. Ce n’est pas un mystère : la dynamique qui domine cette campagne électorale est celle de l’avancée attendue des forces populistes, souverainistes et eurosceptiques, avec pour conséquence une action « modérée » du PPE sur certaines questions clés.

Les sondages, pour l’instant et pour ce qu’ils valent, prédisent qu’une réédition de l’alliance actuelle sera la seule réalisable, sans bouleversements majeurs dans l’équilibre des pouvoirs entre les partenaires.

Cela est dû à la division substantielle des différentes âmes de droite sur des sujets importants comme l’aide à Kiev et l’avenir de l’Union.

Une figure clé reste Ursula von der Leyen, présidente sortante de la Commission et candidate officielle très active à la reconfirmation (en 2019, elle n’était pas Spitzenkandidat et a été proposée par Angela Merkel pour sortir de l’impasse entre les dirigeants du Conseil).

Von der Leyen (touchée par l’enquête sur l’achat des vaccins Pfizer), tout en restant ferme sur son soutien à l’Ukraine, a incarné ces derniers mois une approche plus conservatrice sur le reste de l’agenda européen, probablement alimentée aussi par les manifestations de rue des agriculteurs. qui ont littéralement « incendié » Bruxelles pour protester contre les mesures vertes qui les pénalisaient. La Commission s’est alors partiellement inversée.

Et il est devenu beaucoup moins ouvert d’esprit sur le sujet des migrants, peut-être le sujet le plus brûlant et le plus controversé dans de nombreux pays (mais pas dans tous). Von der Leyen et Giorgia Meloni ont signé des accords avec la Tunisie et l’Égypte pour limiter les flux vers la rive nord de la Méditerranée, s’attirant la censure du Parlement et des ONG. Entre-temps, le Parti populaire s’est ouvert à la relocalisation des demandeurs d’asile vers des pays tiers, comme l’Italie veut le faire en Albanie (et la Grande-Bretagne au Rwanda).

À l’heure où beaucoup poussent pour avancer courageusement vers une politique étrangère et de défense commune, avec une réforme des traités ouvrant la voie aux décisions majoritaires, les craintes et les calculs électoraux semblent prévaloir. Surtout parce que les “spin doctor” des partis déconseillent de baser sa campagne électorale sur les résultats obtenus par l’Union au cours des cinq dernières années, jugés insuffisamment attractifs.

Mais nous restons ainsi piégés dans des hésitations et des intérêts à court terme qui empêchent les citoyens de se passionner pour le « cœur chaleureux » de l’Europe.

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