«L’amour ouf», l’hymne à l’amour trop crié de Lellouche (score 4)

Les demi-teintes ne sont certainement pas mon fort Gilles Lellouche. «L’amour ouf” que le célèbre acteur français a présenté en compétition en tant que réalisateur (vote 4) est un catalogue d’exaspérations et d’excès qui bombardent les yeux et les oreilles du spectateur pendant 166 minutes, peut-être pour masquer la minceur du scénario (que le réalisateur a signé avec Audrey Diwan et Neville Thompson) : Jackie (Mallory Wanecque) et Clotaire (Malik Frikah) se rencontrent adolescents et c’est immédiatement l’amour. Mais il est attiré par la violence et l’argent facile et rejoint la bande des rusés La Brosse (Benoît Poelvoorde), condamné à dix ans de prison pour un crime commis par le fils du patron.

En quittant Clotaire (François Civik) il aimerait la retrouver mais elle (Adèle Exarchopoulos) s’est mariée et il repart sur le mauvais chemin, jusqu’à ce que… L’ambition était de élever un hymne à l’amourcapable de surmonter les malentendus et de guérir la violence, mais tout est raconté d’une manière si superficielle et montré avec un style si criard que les bonnes intentions disparaissent immédiatement et qu’il ne reste qu’un ensemble inutile de scènes mères vides : elle souffre, lui souffre ; elle pleure, il pleure ; elle court, il court…

Le style des films indiens est décidément à l’opposé «Tout ce que nous imaginons comme lumière» (Tout ce que nous imaginons comme léger) de Payal Kapadia (vote 7), portrait sobre et mélancolique de trois infirmières par ailleurs malheureuses : Prabha n’a plus de nouvelles de son mari émigré en Allemagne depuis quelques temps, Anu sait que ses parents n’accepteront jamais qu’elle épouse un jeune musulman et Parvaty doit retourner au village car elle a été expulsée pour cause de spéculation immobilière.

Déjà documentariste appréciéla réalisatrice semble vouloir noyer ses protagonistes dans un Mumbai nocturne bondé, nous faisant comprendre les limites que la société et l’éducation imposent aux femmes et se donnant le temps de plonger dans l’âme de trois amies qui ne voient d’autre solution à leurs problèmes que, peut-être , au pouvoir des rêves.

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