La loi de Lidia Poët série TV Netflix : le bilan

La loi de Lidia Poët c’est exactement là Séries TV ce dont nous avions besoin, ce qui nous manquait, ce que nous avons essayé mille fois de faire à la télé généraliste mais qui n’a jamais été fait à un niveau vrai, sérieux, international. En théorie c’est une série de petits romans policiers, romans policiers comme tous les cent mille détectives de la télé. C’est un série de costumes comme les autres dizaines de séries de costumes que vous voyez sur les réseaux gratuits. C’est une série avec protagoniste féminin “qui fait les choses que font les hommes”, qui se sont multipliées récemment. C’est même une série d’identités nationales, l’une histoire vraie (plus ou moins) enracinée dans une période historique précise et dans un lieu précis. Mais ce n’est rien de tout cela, Dieu merci. Si quoi que ce soit, il a le bord de Enola Holmes, a la tendance des histoires d’aventures et surtout une capacité à se rapporter à son scénario qui a peu de didactique et d’école et beaucoup d’imagination et de narration. Ce n’est pas le Turin de la fin du XIXe siècle tel qu’il était, mais le Turin de la fin du XIXe siècle pour ce qu’il représentait, filtré par une lecture précise, celui d’une modernité en marche.

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L’histoire vraie de Lidia Poët

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Lidia Poët ça existait vraiment, c’était là première femme avocate en Italie, qui a vécu à la fin du XIXe siècle à Turin et s’est battue pendant plus de 30 ans pour faire reconnaître son diplôme. Le monde des hommes avocats ne voulait pas d’elle, car c’était une femme. Dans le série lydie (Mathilde DeAngelis) est révoqué au registre dans le premier épisode et en est réduit à assister son frère avocat (Pier Luigi Pasino) résoudre des cas qu’il ne voudrait même pas prendre et devoir constamment se battre avec lui pour faire les choses à sa manière. Dans un splendide récit forçant ce sont toutes des histoires de féminisme ante litteram, cas de patriarcat ou de liberté écrasée, dans une ville qui était à l’avant-garde (et c’est ce qu’on dit) et avec un personnage qui fonctionne comme l’incarnation même de la modernité, qui ne peut être arrêté, qui trouve toujours des voies différentes pour se développer et qui infecte lentement mais sûrement tout le monde. Une fois de plus séries télévisées italiennes raconte le fantasme d’évasion italien le plus audacieux de tous : le rêve impossible de moderniser notre société.

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La loi de Lidia Poët : la trame des épisodes

Chaque pari est un cas tout au long de moi six épisodes l’histoire du recours contre la révocation de l’enregistrement, des amours et tout ce qui s’ensuit. La loi de Lidia Poët ce n’est pas une série qui veut bousculer les canons de la narration, au contraire c’est très canonique dans sa structure, avec une détection fade (peut-être son point faible), des épisodes autonomes et un peu de parcelle horizontal. Ce n’est pas le produit hors norme mais le produit moyen seulement ça, là il faut s’accrocher, c’est vraiment bien fait. A commencer par l’enquêteur qui, comme toujours dans les récits d’investigation, est le point crucial, son caractère, son attitude face au monde et ce qui distingue la manière dont son intellect procède. Lidia est une adulte plus intelligente que les autres, rapide et sexuellement autonome (elle entre en scène pour la première fois en faisant l’amour), mais la dynamique gagnante est qu’elle est toujours forcée par le monde qui l’entoure et par son temps à se comporter comme une adolescent. Elle doit falsifier la signature de son frère pour obtenir ce dont elle a besoin, elle doit s’enfuir, mentir à sa belle-fille dans la maison où elle dort, avoir des ennuis, avoir plus d’amants à rencontrer en secret et faire semblant d’être qui elle n’est pas de résoudre ses cas. Un adulte supérieur à la moyenne forcé à adopter le comportement d’une petite fille.

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La loi de Lidia Poët: l’examen de Écuyer

Il n’y avait qu’un seul moyen de rendre tout cela acceptable et de ne pas se tromper : frapper parfaitement le terrain. La loi de Lidia Poët vit exactement sur le personnage de sa protagoniste, c’est une série très dure sur le thème du féminisme telle qu’elle est, colérique et impossible à contenir, mais aussi très grossière (pour l’époque) et ironique, avec de petites bouffées d’humour et un plus léger comme on dirait (et c’est peut-être la seule chose qui ne nous appartient pas mais qui a la saveur des histoires hollywoodiennes), qui heureusement n’est pas confiée à la tache derrière ou aux personnages éclairants, mais justement à Lidia . Ce Mathilde DeAngelis rendre tout cela vrai, crédible et fonctionnel est peut-être sa consécration.

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Matilda De Angelis est une parfaite Lidia Poët

Nous n’avons pas d’actrices du cinéma ou de la télévision italienne qui aient eu l’occasion de démontrer qu’une histoire peut être racontée personnage féminin autonome, sexuellement puissant (c’est-à-dire attirant et en même temps conscient et maître de son pouvoir d’attraction), action, plus intelligent que les autres (sans être pédant) et même sympathique. Déjà l’écrire ce n’est pas évident, mais il est alors très compliqué de s’assurer que ces différentes pulsions coexistent dans le jeu, c’est-à-dire que l’acteur sache les rendre tous ensemble de manière cohérente. Le tout sans pouvoir s’appuyer sur d’autres exemples italiens mais uniquement avec des référents étrangers. Mathilde DeAngelis il le fait, il le crée de rien et il le crée bien. Lidia Poët c’est une héroïne au sens classique du terme, le personnage avec lequel il est agréable de sympathiser et qu’il est agréable de voir gagner. Il a la capacité de plaire. Pour en arriver là Matilda De Angelis garde le gouvernail sur la détermination et s’autorise de petites évasions continues, à travers des micro-expressions qui l’emmènent ailleurs, un regard de complicité, un moment de jouissance ou une grimace moqueuse, en contraste avec la façade qui tient exister dans le monde des hommes. Jamais plus d’une seconde ou deux, après quoi ça revient détective protagoniste.

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La loi de Lidia Poët: histoire italienne avec des ambitions internationales

UN héros il est donc crucial de vendre l’univers de Lidia Poët, de faire son idée du divertissement et de Séries TV mais évidemment c’est le terminal d’une équipe plus large qui commence avec Guido Iuculano et Davide Orsini, qui ont conçu puis écrit la série avec Elisa Dondi, Daniela Gambaro et Paolo Piccirillo. La série est à juste titre conventionnelle et stéréotypée quand elle le devrait, mais il y a souvent des raffinements dans les intrigues qui nous en disent tellement sur le personnage et sur ce qui se passe dans le personnages. Des moments comme celui du cinquième épisode où, cas très rare, l’écriture est même capable de se déplacer dans un but narratif : en effet, on découvre que Lidia croit au paranormal, ce qui en théorie se heurterait à un tel personnage des Lumières. . Cependant, lorsqu’il arrivera à la conclusion que le médium qu’il a rencontré n’est pas un vrai médium, ce ne sera pas pour un raisonnement mais pour une motivation qui nous dit tout sur Lidia, son passé, sa relation avec ses parents et une caractéristique rare dans l’histoire cinématographique des femmes : le contrôle des sentiments par le pouvoir de la raison. C’est un personnage.

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Pour compléter le tout, Greenland Production, la même maison de production que Le premier roi, Romulus, Le soleil suspendu, L’échantillon, La bête, Mondocane, j’arrête quand je veux et à peu près tous les films ou séries italiens qui (réussis ou non) ont essayé de faire quelque chose de différent et d’international ces dernières années. Il y a maintenant Production groenlandaise on ne le reconnaît les yeux fermés qu’au synopsis, et c’est l’un des rares capables de supporter ce type d’entreprise avec un système à la hauteur des idées mises sur le terrain. Ici le direction est principalement de Letizia Lamartire mais les deux premiers épisodes sont fixés par Matthieu Chêne l’un des deux fondateurs du Groenland (l’autre est Sydney Sibilia). Tous les Drames en costumes italiens ils sont très précis avec l’époque, ça fait plus, ça fait du cinéma d’époque pas le musée des costumes d’époque, ce qui est différent. Il crée un Turin de la fin du 19e siècle, vrai et faux à la fois, peu caricatural (le détail à la Sherlock Holmes de la Mole Antonelliana encore en construction en arrière-plan des vues panoramiques en est le meilleur exemple) et il sait s’amuser avec les couleurs un peu trop riches des cafés, des cimetières turinois, des fumeries d’opium, des maisons closes, des salles d’audience, des asiles et des lieux les plus particuliers ou des moustaches des visages les plus typiques. Il ne sort pas les vêtements du rayon costumes bien repassés mais il leur donne un côté vécu, il ne semble pas avoir réutilisé le même attirail des autres productions. Bref, c’est une série vraiment nouvelle, que l’on attendait depuis longtemps.

Gabriel Niola
Né à Rome en 1981, il a lutté pour vivre jusqu’à ce qu’il commence à être critique à l’âge d’or des blogs.

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