Il Quadro di Troisi – La comédie :: Critiques d’OndaRock

La comédie de la vie, avec son chaos, ses conflits, ses décisions impulsives, ses doutes et ses réconciliations inattendues. La comédie avec son lot doux-amer de dégringolades et de cynisme, avec ses peurs amplifiées hors de toute proportion et ses résolutions pleines de mélancolie. La comédie, pivot cinématographique d’une Italie en plein miracle économique mais capable comme peu d’autres de décrire ses névroses, ses inquiétudes et ses hypocrisies flagrantes. Avec la nostalgie et la théâtralité douteuse des meilleures années 80 pour soutenir une fois de plus sa vision, le trio Eva Geist – Donato Dozzy – Pietro Micioni (devenu membre permanent du projet) revient quatre ans après l’élégant homonyme dans un contexte complètement bouleversé mais avec une maîtrise et une conscience qui renforcent à quel point le premier album était capable de représenter la personnalité. Plus linéaire et pop, parfaitement ancré dans son essentialité synthétique, le deuxième acte de la peinture de Troisi célèbre l’inquiétant et le noir avec un raffinement amer, une poésie brisée qui tremble dans ce juste milieu entre le sublime et l’ordinaire, pour (re)découvrir tout son potentiel inexprimé. Pour représenter ce drame turbulent qu’est la vie.

Dix archétypes, dix tarots contemporains et en même temps éternels, filtrés à travers un prisme qui regarde Giuni Russo, Alice et Pino Mango mais qui provient d’un lexique synthétique complexe, fils de la reine mère Suzanne Ciani (amie du groupe et ici appelée en sa qualité de collaboratrice) mais capable de se déplacer partout à travers les décennies et les continents, froide et malléable à la fois. C’est un jeu de contrastes qui aiguise la comédie jouée par le trio (en fait un quatuor grâce aux apports violonistiques ciblés de Francesca Colombo), qui exalte son sombre enchantement, le “souffle glacial”, selon la conclusion de la techno cristalline. pop de « La note ». C’est un jeu qui recouvre de flots d’encre les souvenirs d’un passé désormais insaisissable (les scans épars de “The Alien”), qui sonde les replis du doute et du mystère (“Les trous noirs” dans la pensée de Geist, animés par un vague kraftwerkien). souffle), avant d’évoluer vers des airs pleins d’espoir d’opéra postmoderne (le passage à mi-chemin entre « Vox » et « Mediterranea » dans « La prima volta »). Si donc ce sont les événements actuels qui trouvent place, c’est avec les traits d’un vent mystificateur, auquel seule la vérité, comme une opportunité fortuite, Deus Ex machinasera en mesure de fournir la bonne résolution.

Chantée avec une émotion exacerbée, en pleine conscience des vertiges et des abîmes racontés, « La commedia » revitalise une manière de présenter les chansons pop qui en Italie semblaient désormais confiées à l’histoire, en conservant une identité et une précision que dans une chanson comme « Lo emerald subzero » se présente dans son distillat le plus intense, nourrissant la flamme d’une vitalité enfantine qui donne forme à tout le reste. Pour retrouver les traces d’une beauté plus profonde.

19/04/2024

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