la nouvelle proposition pour lutter contre la criminalité

Face à la délinquance urbaine et à la précarité des jeunes, une partie du gouvernement français a une nouvelle solution en tête : obliger les enfants à rester à la maison, au moins la nuit. Le couvre-feu serait appliqué aux enfants de moins de 18 ans au niveau local par arrêté des maires, sous réserve du feu vert des tribunaux administratifs.

Même si le débat sur cette mesure n’en est qu’à ses débuts au niveau national, sa généralisation ne semble pas si lointaine : à Pointe-à-Pitre, commune du département d’outre-mer de la Guadeloupe, elle est déjà en vigueur et sera le resteront pendant deux semaines, et de nombreux maires français, adeptes des démarches sécuritaires, arrivent désormais à leur emboîter le pas. Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a lui-même ordonné le couvre-feu en Guadeloupe dans le but déclaré de lutter contre la criminalité.

Des couvre-feux existent déjà dans deux villes : une mesure qui plaît à la droite

“Nous sommes très marqués par le fait que la délinquance juvénile est extrêmement répandue, malheureusement, en Guadeloupe et à Pointe-à-Pitre en particulier”, a déclaré Darmanin. La mesure a été très appréciée par Robert Ménard, ancienne icône de la gauche qui s’est ensuite positionnée sur des positions d’extrême droite proches de celles du Rassemblement National, ainsi que l’auteur de l’essai “Vive le Pen !” et actuel maire de Béziers, une des communes les plus pauvres et dégradées de France. Mardi 23 avril dernier, Ménard a annoncé avoir instauré un couvre-feu pour les enfants de moins de 13 ans dans « trois quartiers prioritaires » de sa ville, de 23 heures à 6 heures du matin, sauf s’ils sont accompagnés d’un adulte. Le thème génère

Dans son décret, la mesure est motivée par “le nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit”, ainsi que par une “aggravation du nombre d’épisodes de violences urbaines”, citant l’incendie de une école il y a quatre ans, en 2019, et les « émeutes de juillet 2023 ».

Les précédents lors de la guérilla dans les banlieues

L’application de couvre-feux n’est pas nouvelle en France. L’interdiction de circuler le soir a été appliquée massivement lors des émeutes des banlieues de 2005, puis de nouveau l’été dernier, lorsque la mort de Nahel, 17 ans, aux mains d’un policier dans la ville de Nanterre a déclenché une guérilla urbaine du genre dont on n’avait pas vu depuis des années.

Parce qu’en France il y a des heurts et des manifestations

Il est commun dans toute démocratie que le couvre-feu, mesure d’urgence par nature, peut être appliqué avec des modalités et des limites très spécifiques dans certains moments présentant un risque particulier pour l’ordre public. Une autre chose est de faire de cette mesure une méthode normale de gestion de la vie sociale dans les villes, en espérant ainsi atténuer l’impact et la visibilité de la délinquance juvénile. Comme si les crimes et les violences ne pouvaient être commis à l’intérieur d’un bâtiment privé, comme si en gardant les jeunes chez eux la nuit, les réseaux criminels s’effondreraient. Et puis, les communes disposent-elles vraiment de ressources suffisantes pour garantir les contrôles ? La question suscite des critiques parmi ceux qui pointent du doigt les maires favorables à vouloir mettre en œuvre des politiques cosmétiques, tandis que la question de la sécurité des jeunes et de la délinquance prend de l’ampleur, en France comme en Italie, à la suite de fréquents épisodes de violence et de la campagne électorale en cours pour les prochaines élections européennes.

Le ministre de l’Intérieur y est favorable

Après le choix de Béziers, d’autres maires réfléchissent au recours au couvre-feu. Parmi les premiers à se déclarer favorables, il y a eu le maire de Nice, Christian Estrosi, membre du parti conservateur Horizons. Le ministre de l’Intérieur avait alors été appelé à se prononcer sur le sujet : « Ce n’est pas normal que des adolescents soient dans la rue à minuit, à une, à deux heures du matin alors qu’ils doivent être chez eux, dormir, aller au “L’école le lendemain”, a-t-il déclaré à France 3. “Quand il y a ce genre de situations, ce qui peut être le cas dans certaines parties du territoire national, je suis favorable à un couvre-feu qui touche les mineurs.”

Et sur la faisabilité de la demande le ministre précise : « Les maires ont le pouvoir de prendre des décrets, comme l’État, pour interdire le séjour de ces mineurs, notamment ceux de moins de 13 ans. Je les soutiens ainsi que les préfets de la République. soutiendra”, a-t-il ajouté, précisant toutefois que “le feu vert du tribunal administratif sera nécessaire, s’il est saisi, sur un éventuel excès de pouvoir”.

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