les folies de Ben Gvir, le ministre ultranationaliste de Netanyahu

DE NOTRE CORRESPONDANT
JERUSALEM – De Tel Aviv à Jérusalem en moins de 40 minutes, alors qu’un jour de circulation normal, il en faut au moins 10 de plus. Itamar Ben-Gvir il est toujours pressé. Trop selon les gardes des services secrets qui doivent le protéger : en septembre de l’année dernière, ils se sont plaints à leurs supérieurs parce que le Ministre de la Sécurité publique – supervise également la police de la circulation – les oblige à dépasser les limites de vitesse, à dépasser en utilisant la bande d’arrêt d’urgence, à griller des feux rouges.

Maintenant qu’il n’a plus le pied sur l’accélérateur Ben-Gvir fait pression sur ses subordonnés pour qu’ils courent encore et encore, sans raisons de sécurité opérationnelle: une fois, il a dû arriver à temps à une interview télévisée – un autre carrefour brûlé, un autre accident –, un autre il voulait rentrer à la maison avant le coucher du soleil le Shabbat, quand les règles religieuses interdisent l’usage de la voiture. Le public dont il est censé garantir la sécurité reste impliqué et malmené : dans un cas, une famille de cinq personnes.

Mais le ministre est un récidiviste: Lorsqu’il conduisait, il a reçu au moins 76 amendes pour diverses infractions, il a dû suivre deux fois des cours de rattrapage pour les points de son permis. Il donne également le mauvais exemple en direct sur TikTok, où diffuse une vidéo alors qu’il est assis sur la banquette arrière sans ceinture de sécuritéen Israël, ce serait obligatoire.

Surtout – rapporte le journal Haaretz – la police a peur de lui et malgré les preuves filmées, aucun agent n’aurait osé lui présenter l’amende.

Le non-respect des règles remonte à la jeunesse kahaniste, adepte du Rabbin Meir Kahaneinterdit par le Parlement pour racisme et incitation à la violence. Ben-Gvir a été reconnu coupable de soutien à une organisation terroriste juive et c’est pour cette raison qu’il n’a jamais effectué de service militaire, lui qui prétend désormais faire partie du conseil de guerre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou il s’y accroche parce qu’il a peur de perdre son nombre pour rester au pouvoir.

La première fois que les Israéliens ont été obligés de remarquer Ben-Gvir – il est désormais partout, des débats aux émissions de cuisine où il présente ses poivrons farcis –, c’était à l’automne 1995, alors qu’il avait 19 ans et apparaissait à la télévision brandissant le logo métallique de le gouvernement Cadillac : «Nous avons attrapé sa voiture et bientôt nous l’attraperons».

Quelques semaines plus tard Yigal Amir, ultranationaliste messianique comme lui, il a touché Yitzhak Rabin de deux balles avant même qu’il puisse monter dans cette voiture, une attaque qui a également tué le processus de paix recherché par le Premier ministre travailliste.

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