ainsi le Boeing 737 Max risquait de finir à la mer

Un Boeing 737 Max de Southwest Airlines, la plus grande compagnie aérienne à bas prix au monde, a failli couler à quelques mètres dans la mer des îles hawaïennes, notamment à cause d’une mauvaise manœuvre du premier officier peu expérimenté et mis à les contrôles dans des conditions météorologiques qui n’étaient pas du tout faciles. L’avion est ensuite revenu sans problème à l’aéroport de départ, après avoir touché un minimum de 122 mètres de l’eau à une vitesse de 420 kilomètres par heure. Mais selon les experts, l’affaire met en lumière certains problèmes critiques dans la formation des jeunes pilotes qui doivent être résolus le plus rapidement possible.

La note interne

Le fait, révélé pour la première fois par Bloombergest confirmé par la note interne que la compagnie aérienne a adressée au personnel navigant le 7 juin et dont le Courrier j’en ai reçu une copie. L’agence de presse ne révèle pas la date exacte du vol – même les informations de la compagnie ne le précisent – et évoque le mois d’avril. Mais selon les données recueillies, c’était en fin d’après-midi du 11 avril.

Le lien

Ce jour-là, le vol WN2786 décollait d’Honolulu à destination de l’aéroport de Lihue, dans le comté de Kauai, également à Hawaï, à 18h45 heure locale (6h45 le lendemain, heure italienne). À destination, il y a du mauvais temps caractérisé par des orages et en fait plusieurs avions se détournent ailleurs. «Malgré les conditions météorologiques difficiles» – lit-on dans le mémo du porte-avions – le commandant «avec des décennies d’expérience» décide de confier au copilote le court trajet pour le former davantage.

La descente

A 19h09 et 58 secondes le Boeing tourne à gauche pour terminer la phase de descente vers Lihue : il se trouve à 869 mètres d’altitude et roule à 455 kilomètres par heure, selon les données fournies par les plateformes spécialisées. Cependant, l’équipage réitère la procédure de « remise des gaz » puisque le mauvais temps persiste. A 19h12 et 21 secondes, n’ayant pas une visibilité suffisante sur la piste assignée – 17 – le copilote décide d’annuler la procédure.

La mauvaise manœuvre

Mais ce faisant, le jeune pilote pousse « par inadvertance » le manche de commande vers l’avant, réduisant simultanément la vitesse : avec ces commandes, l’avion commence à perdre rapidement de l’altitude. Le nez pointe vers la mer, la vitesse de descente est de 22,4 mètres par seconde – selon les valeurs fournies par la note interne -, soit plus du double du maximum attendu. Le « Système d’avertissement de proximité du sol » – instrumentation embarquée pour éviter les collisions avec le sol – lance deux avertissements d’urgence : « Ne coulez pas » et « Tirez vers le haut ».

L’ascension

C’est une question de quelques secondes. Et pendant que les alarmes retentissent, le premier officier – souligne la note interne – “dit qu’il ne les a pas entendues à cause de trop de choses à faire”. Le commandant intervient alors en ordonnant de « monter » et de « tourner à gauche ». Le premier officier doit rétablir la puissance des moteurs et reprendre de l’altitude. Mais – voici l’autre erreur – sans se rendre compte que les volets des ailes sont dans une position inappropriée, ce qui conduit l’avion à une vitesse excessive, grimpant à une vitesse de 43 mètres par seconde.

La deuxième tentative

Après avoir quitté l’île, les pilotes décident d’atterrir à Honolulu, d’où ils avaient décollé, à 20h08. Le commandant décide de tenter à nouveau d’atteindre la destination prévue – “sans consulter le copilote” – mais après le deuxième décollage, à 21h35, la météo se dégrade à Lihue et le Boeing rentre à l’aéroport de départ une heure plus tard. Dans les jours suivants, les pilotes signalent l’événement via le système « Programme d’action pour la sécurité aérienne ».

Les réactions

“Pour Southwest, il n’y a rien de plus important que la sécurité”, explique le transporteur dans une note envoyée à la presse, sans vouloir donner de détails sur le vol, pas même la date. «Grâce à notre système éprouvé de gestion de la sécurité, l’événement a été géré de manière appropriée dans un souci d’amélioration constante». Une fois la nouvelle diffusée, la Federal Aviation Administration a décidé d’ouvrir une enquête.

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