parier sur les élections voulues par Sunak

DE NOTRE CORRESPONDANT
LONDRES — La décision du Premier ministre était connue Rishi Sunak convoquer des élections anticipées pour le 4 juillet était un pari risqué : mais personne n’imaginait que c’étaient les conservateurs eux-mêmes qui pariaient des liasses de livres sur la date de leur défaite.

La Commission britannique de surveillance des jeux de hasard enquête des centaines de paris suspectsaprès que les paris sur la date possible du vote se soient multipliés à la veille de l’annonce de Sunak : quatre dirigeants conservateurs font l’objet d’une enquête et un policier des services de sécurité du Premier ministre a même été arrêté. Il s’agirait essentiellement d’un cas sensationnel de délit d’initié, dans lequel des informations confidentielles détenues par un petit cercle de personnes seraient utilisées pour réaliser des profits en plaçant des paris auprès de bookmakers.

Les Anglais, comme on le sait, pariaient sur pratiquement tout : au XVIIIe siècle, Lord Brummel avait parié une fortune sur laquelle une goutte de pluie glisserait en premier sur la vitre de son club de St James’s, le célèbre White’s. Il ne faut donc pas s’étonner qu’à Londres on parie même sur la date des élections.

Malheureusement pour les conservateurs, il s’est avéré que Craig Williams, l’un des plus proches collaborateurs de Sunak et candidat à la prochaine consultation, avait parié 100 livres sur le vote qui aurait lieu en juillet : c’était le point de départ de l’enquête qui a conduit à impliquer Nick Mason, le responsable des données du parti, Tony Lee, directeur de campagne, ainsi que de son épouse Laura Saunders, également candidate, ainsi que du policier anonyme arrêté.

Aujourd’hui, la Commission de surveillance passe également au crible tous les paris des proches et amis des conservateurs : des rumeurs courent selon lesquelles un ministre pourrait également être impliqué. Il faut dire que dans tous les cas ce sont des petits paris : or Mason, par exemple, avait placé des dizaines de paris, qui lui auraient rapporté plusieurs milliers d’euros au total.

Ce scandale est le coup de grâce porté par les conservateurs, qui accusaient déjà plus de vingt points de retard sur les travaillistes. Sunak subit la pression de l’opposition mais aussi de ses collègues du parti pour suspendre les personnes impliquées : mais jusqu’à présent, il n’a pas levé le petit doigt. La seule réaction a été l’annonce d’une enquête interne des conservateurs.: une démarche condamnée par Keir Starmer, le leader travailliste, comme une tentative de gagner du temps.
Pressé par les journalistes, le Premier ministre a déclaré qu’il n’avait connaissance d’aucun autre membre de son parti impliqué dans le scandale, et encore moins de membres du gouvernement : mais c’est une défense qui semble un peu faible. La seule chose qu’il a fermement exclue est qu’il ait lui-même fait des paris politiques (et sa femme non plus).

C’est une fin de règne vraiment peu glorieuse pour le parti qui a gouverné la Grande-Bretagne ces 14 dernières années, impliqué dans un scandale qui a rappelé pour beaucoup des souvenirs du Partygate, l’affaire du parti à Downing Street pendant le confinement qui a accablé l’ancien Premier ministre. Ministre Boris Johnson.
Mais il ne reste plus que dix jours avant le changement de saison.

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