La voie du guerrier | Mangialibri depuis 2005, jamais de régime

La voie du guerrier | Mangialibri depuis 2005, jamais de régime
Descriptive text here

Amis et livres : un garçon ne pourrait pas avoir de meilleurs compagnons. Mais si les amis changent avec le temps, les livres restent toujours les mêmes : ce qui change, c’est la distance que nous mettons entre nous et eux. Un livre qui reste en permanence sur son bureau depuis plus de vingt ans et qui continue de l’enthousiasmer à chaque fois qu’il en feuillette les pages est le Hagakure de Yamamoto Jōchō. C’est le livre qui l’a aidé à surmonter sa solitude et son attitude anachronique et dans lequel il a trouvé la raison qui, plus que tout autre, lui a donné la force de vivre. Comme toutes les œuvres fondées sur la critique de la contemporanéité, Hagakure Yamamoto Jōchō condamne les modes extravagantes des époques Genroku et Hōei et présente son idéal – utopique – de liberté et de bonheur. De même, il vous dit que l’énergie est bonne et que l’irrésolution est mauvaise. C’est pourquoi « face à une question de vie ou de mort, il vaut bien mieux décider de mourir le plus tôt possible. Ce n’est pas une décision compliquée à prendre : on se prépare et on procède.” Ainsi, si d’un côté le renoncement à la vie garantit un niveau minimum de vertu, de l’autre, évaluer correctement s’il s’agit de vie ou de mort entraîne une longue chaîne de réflexions et l’amélioration incessante de la capacité de juger. Le Hagakureavec ses cils, ses reproches et sa beauté glaciale, devient ainsi une source inépuisable de vitalité…

Quiconque aborde la lecture de cet essai doit prendre en compte qu’un effort important lui sera demandé. En fait, si la structure de l’œuvre est simple, avec une succession d’annotations de Yamamoto Jōchō (un guerrier qui embrassa la vie religieuse après la mort de son daimyo) et les commentaires de l’auteur, et le traducteur a essayé de rendre au mieux les passages les plus difficiles, il est nécessaire d’aborder le contenu d’un double point de vue. En effet, ça l’est Hagakure c’est une sorte d’étiquette pour les samouraïs d’environ 1700, tandis que le commentaire de l’auteur est immergé dans la réalité du Japon d’après-guerre, qui semble incapable de relancer un modèle culturel national et dépourvu de ces qualités de fierté et de courage qui caractérisé les époques précédentes. C’est précisément parce que le Japon a fait des compromis, surtout avec sa propre conscience, que le samouraï – qui refuse tout compromis – est la référence presque obligatoire de l’auteur. Comme l’a observé le traducteur et essayiste Francesco Saba Sardi, à ceux qui choisissent le samouraï et son code de conduite comme modèle, la mort apparaîtra « sans importance » tant qu’il sera en vie, mais elle ne sera pas en vain comme la révélation suprême que est atteint à ce moment-là détruit le temps et permet de faire l’expérience de sa chair, le résidu inaccessible, en un instant éclair, ne serait-ce qu’à travers la douleur finale.

Tags:

NEXT 5 livres d’architecture et de design à lire en mai 2024