Les mensonges?. Ils ont un (très) long cerveau

Les mensonges?. Ils ont un (très) long cerveau
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Mentir est démocratique, nous mentons tous : les femmes et les hommes ; les enfants, jeunes et vieux; les richesses et les pauvres ; instruit et ignorant; mères, pères, sœurs, frères. Bref, il y a peut-être plus de mensonges sur la planète que de vérité. Alberto Siracusano, qui connaît beaucoup les mécanismes du psychisme, nous dit ceci : il est professeur titulaire de psychiatrie à l’Université de Rome Tor Vergata. Les gens mentent pour mille raisons : pour cacher une faute, pour nuire ou aider quelqu’un, pour obtenir un avantage, pour cacher une insuffisance, etc. Le cerveau, comme d’habitude, est à blâmer. Certains scientifiques soutiennent que la pensée mensongère part d’un « commandement général », d’autres pensent que divers « centres opérationnels » sont situés dans tout le cerveau. En fait, il manque encore une théorie expliquant les mécanismes universels du mensonge : le fonctionnement de l’esprit menteur ne peut être étudié que sur un seul individu. Cependant, il semble qu’en position couchée, le lobe frontal, le lobe temporal et l’amygdale entrent en jeu ensemble.

Tromper est un art ; avec de la pratique, vous pouvez l’affiner. Le menteur doit être habile à mélanger vérité, fiction, tromperie, mimétisme et jeu d’acteur. À différentes étapes de la vie, les mensonges jouent un rôle différent. Chez les personnes âgées elles sont souvent liées à la « peur de la perte », à la fragilité des souvenirs, à la difficulté à gérer les émotions. Chez les enfants, ils jouent également un rôle positif, ils sont souvent des signes de croissance : en mentant, les petits expérimentent un espace mental secret, caché aux adultes, et affinent une « valeur créatrice », dépassant les limites imposées par la réalité : les fantasmes et les jeux sont souvent basé sur le mensonge. Les mensonges et les secrets deviennent importants à mesure que nous grandissons, car ils influencent les relations avec les pairs et les adultes et créent une complicité amicale. Pour Freud, même dans les rêves, nous ne sommes pas sincères, et Jacques Lacan a reconnu qu’aucune communication, même avec les meilleures intentions, ne peut dire toute la vérité : « Je t’aime et je t’aimerai toujours » peut être une non-vérité, car « toujours » peut ne pas durer.

Le menteur a peur d’être découvert : c’est pourquoi il donne peu de détails. Le corps révèle le mensonge : mimétisme stéréotypé et contrôlé ; le visage du menteur ne participe pas, le regard est fugitif, la posture rigide. Aujourd’hui, la technologie est aussi utilisée pour multiplier le taux de mensonges : le smartphone (« Je n’ai pas entendu l’appel, mon téléphone était en silencieux »), les fausses nouvelles des réseaux sociaux, celles de l’intelligence artificielle. Allons-nous survivre à cela ? Peut être. Bien entendu, chacun de nous devra s’efforcer de plus en plus de trouver un point d’équilibre entre la vérité et le mensonge. Ça ne sera pas facile.

Giuseppina La Face

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