Le Manuscrit de Voynich : voici le livre le plus mystérieux du monde

Le Manuscrit de Voynich : voici le livre le plus mystérieux du monde
Le Manuscrit de Voynich : voici le livre le plus mystérieux du monde

Un événement spécial, samedi 15 juindans la deuxième édition de Festival « Rues du Livre de Tolmezzo »en cours jusqu’à dimanche : à 10h30, en effet, dans le Hall du Centre de Services du Musée, l’ethnobotaniste Eleonora Matarrese illustrera pour la première fois publiquement le « Manuscrit de Voynich » défini comme « le livre le plus mystérieux du monde », conservé au Beinecke Bibliothèque de l’Université de Yale.

L’herbier “Gart der Gesundheit”, exposé au Musée Gortani de Tolmezzo, est extrêmement précieux pour les études. Parmi les invités figurent Marco Albino Ferrari (11h30), Tullio Avoledo (à 17h) et le soir, au Cinéma David à 21h, la journaliste Concita De Gregorio qui présente son dernier livre « Un’ultima cosa » (Feltrinelli).

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Dans l’imaginaire collectif, un herbier est un livre dans lequel des « herbes » sont cataloguées, tantôt décrites, tantôt simplement illustrées. Les herbiers sont un genre réel, malheureusement peu étudié et analysé en profondeur car la botanique, l’étude des plantes, avec la découverte de nouveaux mondes et de nombreuses espèces à classer, est devenue une science et a laissé, si l’on veut, peu de place au passé. .

Pourtant, les herbiers anciens ont un charme incommensurable. Considérez que le premier herbier – dont nous seuls connaissons -, créé par Crateva, engagé par le souverain Mithridate IV du Pont, illustrait des espèces qui furent étudiées par une véritable équipe, pour comprendre lesquelles étaient toxiques et lesquelles étaient mortelles.

Une fois compris les plus utiles, ils s’unirent dans le principe qui, en l’honneur du souverain susmentionné, s’appellerait mithridatium, et qui, une fois arrivé à Rome, aurait un nom que tout le monde connaît aujourd’hui : la panacée, qui guérit tous les maux. Puis ce fut le tour de Théophraste, surnommé non par hasard « le père de la botanique », qui écrivit en réalité des livres, et non de véritables herbiers, traitant de l’histoire des plantes.

Et le grand Dioscoride, qui avec les nombreux volumes du De Materia Medica régnera en maître presque jusqu’à la classification botanique du Suédois Carl Nilsson Linnaeus. À l’époque où il n’existait pas encore de cultures massives ni de production industrielle, l’homme ordinaire et les puissants de la Terre étaient tous unis : c’était l’espèce végétale qui fournissait le remède et, comme l’enseigne Paracelse, le poison était dans la dose.

Les herbes et les herbiers sont une culture. Ce n’est donc pas un hasard si le premier livre à caractères mobiles en Europe continentale fut la Bible, et immédiatement après un herbier. Et ce n’est pas non plus un hasard si le premier incunable, Herbarius Moguntinus, est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque de l’Université de Pavie, et le second, Gart der Gesundheit, littéralement « le jardin de la Santé », a toujours été imprimé à Mayence mais a été retrouvé dans une copie à Carnia.

Ce volume, conservé au Musée M. Gortani de Tolmezzo, est en dialecte moyen allemand, enrichi de précieuses gloses à l’encre rouge typiques de la région bavaroise : cela dénote son usage, son utilité.

Les caractères des gloses sont très similaires aux caractères d’un autre manuscrit, défini par beaucoup comme « le plus mystérieux du monde ». Ce codex, qui contient quatre traités, raconte les origines des peuples au-delà des Alpes : également avec des initiales à l’encre rouge, et avec une écriture qui a défié plus de six siècles.

ET le code Voynich, du nom de l’antiquaire qui l’a trouvé, en 1912, dans un collège jésuite près de Rome. Le premier traité de Voynich est un véritable herbier : illustré et vivant. Il semble que c’est la première fois que vous abandonnez enfin cette habitude et que vous recommencez à observer sur le terrain. Ainsi, ce qui a été défini comme des « plantes inventées » trouve un nouvel éclairage : le premier, par exemple, est un endémisme de la région de Carnia. Et ce n’est pas du tout un hasard si elle est proche de Mayence et de la Bavière.

Il est indiqué dans l’avant-dernier traité, le traité agronomique : il s’agit du Kikerebse, une légumineuse, avec ses racines représentées avec de la fourrure et des griffes, comme un loup (et le lupin appartient à la même famille). Mais le fruit est noir et on ne le trouve que dans deux stations à Tischlbong, une ville frontalière dont le nom indique une espèce spontanée : Capsella bursa-pastoris, la bourse du berger.

De même que les livres d’aujourd’hui ont le titre et l’auteur sur la première page, les manuscrits présentent des détails sur la dernière : et en effet, au folio 116v il est indiqué, en dialecte bavarois, pox leßen umon put ufer, ce manuscrit a été rassemblé sur les rives. de la rivière le Bût. Entre Tischlbong et Tolmezzo, où a été découvert le Gart. Pays des crâmars, pays frontalier, pays des grottes et des eaux.

Comme celles du troisième traité, où bat er dat est toujours indiqué en dialecte, ce sont les toilettes. On ne sait pas s’il s’agissait des stations thermales d’Arta ou de celles plus proches de la Slovénie, mais l’iconographie ne ment pas : il y a les agane, figures féminines typiques de ces régions, liées aux descriptions des benandanti de Ginzburg, et il y a les Protée, organisme unique et rare.

Et encore, folio 75v, l’entrée dans la cosmologie de ces peuples des cimes, qui ont conservé leur langue et leur culture : quatre figures, quatre géants (et les points cardinaux portent encore aujourd’hui le nom de nains germaniques), quatre saisons. L’un d’eux le raconte en légende : es gleit dages, les jours qui brillent, l’arrivée de la belle saison. Ou, par exemple, le mois de septembre, dans le calendrier lunaire (dont le premier mois ne compte que 29 jours, c’est donc février), qui parmi les femmes qui représentent les phases lunaires décrit : hache eordes erpat am, “même la Terre est caressé” – à la lumière de la Lune -. Les plantes, patrimoine de notre habitat unique, reviennent avec force dans toutes leurs parties dans le traité agronomique : feuilles, racines, fleurs, tiges. Comme le crocon, le safran, qui pourrait en fait désigner n’importe quel Allium, mais dans ce cas il n’a que trois pétales bleus : les trois stigmates de la précieuse épice.

Les herbiers sont un monde fascinant, qui peut encore nous dire ce que nous ignorons, ce qui semble perdu. Renouveler notre pacte avec Mère Nature, se redécouvrir, réapprendre à observer et l’émerveillement de la découverte.

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