Les correspondances d’Adelio Innocenti, collectionneur de livres

Les correspondances d’Adelio Innocenti, collectionneur de livres
Les correspondances d’Adelio Innocenti, collectionneur de livres

par Francesco Benucci – Le concept de « correspondance » est l’un de ceux les plus ancrés chez nos êtres humains, car il implique une relation mutuelle, un flux de pensées, d’analogies, de messages, un tout dans lequel les aspects qui nous unissent et non ceux qui nous divisent.

ET Adélie Innocenti, né en 1941, fait certainement partie de ceux qui ont tissé ce fil de liens tout au long de leur vie, avec patience, curiosité et volonté. À tel point que, même après son décès en décembre dernier, le fil de sa vie continue de rester gravé dans la mémoire de ceux qui l’ont connu, les membres de sa famille avant tout ; et ce n’est pas seulement une boule d’affection et de connaissance : tous les objets collectés au fil du temps contribuent également à établir une correspondance presque unique, l’héritage matériel (et pas seulement) d’un homme intelligent, passionné, cultivé mais simple, profond et jamais superficiel. .

Tout commence, dès son plus jeune âge, à partir de l’excitation simple mais fondamentale de la curiosité qui, combinée à un penchant pour les meubles, les monnaies, les livres, les cartes postales, l’a amené à effectuer ses premières recherches et à rassembler les premières connaissances, ce ce n’est pas un hasard si ce dernier terme est utilisé, car chaque protagoniste de sa collection ne répond pas à une manie d’accumulation mais à un désir de connaître son histoire et ses caractéristiques, ce qui le incite souvent à des achats ultérieurs.

Ainsi, au fil des années, aux passions premières évoquées plus haut se sont ajoutés documents, objets et antiquités diverses, toutes souvent centrées sur Stia et ses environs mais parfois tournées vers d’autres « rivages », comme en témoigne, pour ne citer que quelques exemples, les cruches de Camaldoli ou des manuscrits très anciens datant des siècles passés : il suffit de penser que, lorsque les frères de Poppi organisaient l’« exposition Rilliana » ou à l’occasion d’autres événements similaires, le nôtre a collaboré en mettant à disposition ce qu’il possédait dans sa collection d’antiquaires. Toujours en matière de correspondance, nourrir la collection signifiait en même temps entretenir et intensifier les contacts avec des amis, des connaissances, des antiquaires : être un visiteur régulier des marchés thématiques entre Florence et Arezzo, participer invariablement au “Il chiodofisso” événement, entretenant une relation d’amitié et d’estime avec l’équipe éditoriale de “CASENTINO2000”, en donnant de la valeur à des objets qui en eux-mêmes ne l’avaient pas ou n’étaient pas, à l’époque, considérés comme tels mais l’ont acquis dans le cadre, dans le contexte il créé, Adelio a su se rencontrer, partager, nouer des relations humaines pour lesquelles un livre ou une carte postale était le support idéal.

Il aimait être avec les gens et chaque recherche, chaque nouvel aspect de la collection transmettait la transmission d’un souvenir, un projet de connaissance mutuel, une empathie engageante. En revanche, le fait qu’il ne collectionnait pas comme une fin en soi est révélé par plusieurs facteurs, comme sa capacité à lire et à traduire le latin en autodidacte, conformément à ses innombrables lectures dans la langue citée, ou encore la publication du volume Rester. Images inédites et visions disparues (Edizioni Fruska), une collection de cartes postales, de photographies, de documents, contenant une partie du vaste matériel collecté, dans le but non pas tant de se présenter comme une simple opération nostalgique, mais plutôt dans le but de rassembler et de transmettre la culture de notre territoire.

Et cet amour de la lecture, lié au plaisir de toucher l’histoire de première main, ne pouvait que caractériser sa vie, l’amenant à disperser partout les différentes lunettes de lecture qu’il possédait, indissociables compagnons des aventures papier, ou l’encourageant, tel le grand travailleur qu’il était ( d’abord boulanger puis pâtissier), pour souvent consacrer une partie des bénéfices de ces métiers à une passion qui perdure au fil des années, avec persévérance, et soutenue sans réserve par les membres de sa famille.

Précisément ces membres de la famille qui, avec leurs amis et connaissances, continueront à conserver un souvenir plus vif que jamais, transmis par un héritage antiquaire qui communique des émotions, renforce les liens et crée des correspondances particulières.

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