“Fonds pour les pro-vie hors Pnrr”

“Les mesures italiennes en matière d’avortement ne relèvent pas du Pnrr”. Le porte-parole de la Commission européenne pour les affaires économiques, Veerle Nuyts, a déclaré à Bruxelles lors de son point de presse quotidien un véritable rejet des fonds destinés à financer les pro-vie dans les centres de conseil. C’est-à-dire sur l’amendement au Plan de Relance approuvé par la Commission du Budget sur proposition des Frères d’Italie qui sera bientôt soumis à la Chambre des Députés.

“Le décret Pnrr contient des mesures qui concernent la structure de gouvernance du Pnrr et ces aspects sont en réalité liés au Plan italien de relance et de résilience mais il y a d’autres aspects qui ne sont pas couverts et n’ont aucun lien avec le Pnrr, comme cette loi sur l’avortement, » dit Nuyts. Une position réitérée par la porte-parole adjointe Arianna Podestà : « La présence de volontaires anti-avortement dans les cliniques pour femmes n’a aucun rapport avec le Plan national pour le redressement et la résilience de l’Italie ».

LA CONTROVERSE

Les propos de la Commission enflamment le débat politique en Italie. Le secrétaire de +Europa Riccardo Magi parle de “l’utilisation politique” des fonds du Pnrr : “Une offense aux femmes, à la liberté, à la dignité. Plus que le gouvernement des patriotes, c’est le gouvernement des Italiens”. Pour Pro Vita, une des associations intéressées par l’amendement, la Commission est victime des fausses nouvelles diffusées par la gauche italienne : « Il n’est pas vrai que l’amendement n’a rien à voir avec cela, étant donné que la Mission 6 ‘Santé’ du Pnrr prévoit la création de structures de proximité pour la santé de proximité”, affirme Jacopo Coghe.

M5S, IDE ET GAUCHE ITALIENNE

La députée Elisa Scutellà, responsable du groupe M5s à la Commission politique européenne, affirme que “le gouvernement Meloni s’aligne ainsi sur les gouvernements européens de droite les plus rétrogrades et les plus conservateurs”. Et le leader du 5 étoiles, Giuseppe Conte, prévient : “Ne rouvrons pas des conflits idéologiques inutiles”. Le vice-président de la Chambre des députés Fabio Rampelli (FdI) vient défendre la majorité : “Le Parlement italien est souverain. A moins que l’intangibilité des Chambres n’ait de valeur exclusivement lorsque la gauche gouverne. Comme beaucoup ont pris l’habitude de le croire”. Pour Nicola Fratoianni, de la gauche italienne, “le droit d’interrompre une grossesse ne peut être touché”.

L’ESPAGNE ET LES MELONS

Ces derniers jours, la ministre espagnole de l’Égalité, Ana Redondo, avait attaqué l’amendement : « Permettre une pression organisée contre les femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse revient à porter atteinte à un droit reconnu par la loi. C’est la stratégie de l’extrême droite : menacer de supprimer des droits. , pour freiner l’égalité entre les femmes et les hommes ». Immédiatement après, la première ministre Giorgia Meloni a répondu: “J’ai entendu à plusieurs reprises des ministres des Affaires étrangères parler de questions intérieures italiennes sans connaître les faits. Normalement, quand on est ignorant sur un sujet, il faut au moins avoir les bonnes manières de ne pas donner cours”. Entre-temps, avant-hier, l’agenda du Parti démocrate concernant les nouvelles dispositions dans les centres de conseil a été rejeté par la majorité. Mais 15 membres de la Ligue du Nord se sont abstenus.

Alessandro D’Amato

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