“Le coffre-fort, les règles non écrites et un test pour l’avenir de Turin”

“Le coffre-fort, les règles non écrites et un test pour l’avenir de Turin”
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Le coffre-fort des grandes fondations bancaires a une histoire fascinante et complexe. Il mêle l’évolution rapide de l’Italie au XXe siècle, la gestion du pouvoir, le soin du territoire, l’espoir que la richesse se transforme en bien-être généralisé. Les bénéfices des banques iraient au territoire qui a construit les dépôts bancaires au fil du temps, comme l’a décidé la loi Amato de 1990, il y a quelques années. Le marché a quelque peu changé au fil des décennies mais aujourd’hui encore, les fondations ont un double rôle : financier, de contrôle, et philanthropique, de soutien et donc de pouvoir. C’est une histoire qui aide également à lire les dernières heures de l’actualité turinoise, où de nombreux interlocuteurs sont incapables de comparer la démission de Fabrizio Palenzona en tant que président de la Fondation Crt à quelque chose de similaire dans un passé récent.

Celui qui a rédigé les règles et les statuts des fondations a fait preuve d’un soin vestimentaire au fil des années pour tenter de reproduire sur papier la réalité et les structures des villes.

A-t-il cherché à conserver, terme ambivalent : revendiquer un pouvoir héréditaire ou protéger des pratiques de bon sens ? Quiconque connaît les fondations sait cependant que les règles les plus importantes sont celles qui ne sont pas écrites. Un conseil directeur ou conseil général accueille une diversité de noms rapportés par les différentes instances : il faut construire un consensus sur les décisions, un exercice démocratique mais imparfait. Il n’est écrit nulle part que le maire de Turin doit choisir le président, mais il est certainement étrange qu’il ne puisse pas avoir de conversation avec lui. Les “logiques de division” dénoncées par Palenzona sont prévues par le statut ou – s’il existe une possibilité de délit – elles peuvent être transmises aux responsables. Toutefois, l’évolution des derniers mois offre un scénario à étudier. Il est possible que l’opposition à Palenzona soit née d’une sorte d’hétérogénéité des objectifs, due aux petits intérêts de l’un ou de l’autre conseiller. Mais la somme des facteurs a produit une certaine unité turinoise. Le système de Turin, honoré d’hommages (et d’amnésie) qui rappellent une époque révolue, est-il revenu ? Si tel était le cas, peut-être que quelqu’un s’est empressé de juger la toile de Stefano Lo Russo. La question n’est pas anodine dans une ville qui fait bien de rechercher le respect, en usant d’un peu d’estime de soi, mais qui n’échappe pas aux habitudes clientélistes, comme le rappellent promptement les enquêtes judiciaires. Turin n’est pas n’importe quel moment, avec le fonds de licenciement en marche, la voiture en attente de réponses éternelles, des dizaines de chantiers ouverts et un avenir à construire. Le travail des fondations (Crt et Compagnia di Sanpaolo valent 250 millions d’euros de dons) l’est aussi. Ce ne sont bien entendu pas des entités publiques. Mais le rôle de soutien, de stimulation et parfois de substitution qu’ils jouent a été et peut être déterminant. Cela s’applique à Turin mais le phénomène est bien plus large, à commencer par les États-Unis, où les fondations philanthropiques ont un rôle clé, voire encombrant. Par conséquent, s’ils n’ont pas les obligations constitutionnelles de la politique, ils ont certainement des normes à respecter en matière de reporting, de communication et de fourniture. Turin a donné un signal en mettant fin à la présidence de Palenzona, mais le Système pourra revenir à ce nom sans crainte s’il sait faire preuve d’unité et d’ingéniosité dans la phase de construction, avec une classe dirigeante courageuse et contemporaine.

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