Le détroit de Messine est un habitat idéal pour la reproduction des requins. Et à l’approche de la saison estivale, place à la baignade. Et pour les plus chanceux, l’opportunité de plonger dans la mer est toujours aussi proche. Mais la peur cachée de voir une nageoire flotter autour de soi au bord de l’eau refait parfois surface, il faut le dire, un peu dans toutes nos têtes. Cette fois-ci, cela s’est réellement produit près des côtes de Reggio de Calabre, plus précisément dans les eaux situées devant la zone de Pentimele, dans la banlieue nord de Reggio, le 24 avril 2024. “C’est un requin mako”, disent les pêcheurs étonnés alors qu’ils observer ce qui se passe devant leur bateau. Sur les images enregistrées, vous pouvez voir l’aiguillat tourner près du bateau, peut-être à cause de l’appât jeté à l’eau, puis repartir. Depuis la nuit des temps, les profondeurs du détroit de Messine sont habitées par d’innombrables espèces aquatiques d’une rare beauté qui se rassemblent dans ces eaux si riches en nutriments et pour se reproduire. Parmi ceux-ci, il y a aussi divers spécimens de requins, que l’on peut considérer comme des espèces indigènes du détroit, qui représentent l’habitat idéal pour la recherche de nourriture, même pour les espèces habituées à vivre à de grandes profondeurs. Pourtant, nous savons peu de choses sur les populations qui vivent dans l’une des mers les plus peuplées du monde : la Méditerranée. Les informations sur le nombre absolu réel n’existent pas réellement. “Il est impossible de le savoir”, explique le Dr Diana D’Agata, vétérinaire au Royaume-Uni : “Il pourrait y en avoir quelques dizaines, voire quelques centaines.” Quant aux dangers liés à une éventuelle rencontre rapprochée, les requins « fuient souvent » les humains, explique l’expert, mais notre action inattendue peut conduire à « leur réaction par une morsure ». Dans l’ensemble, le nombre total d’attaques de requins à l’ère moderne en Méditerranée est décidément modeste, en particulier si l’on considère le volume d’eau relativement faible et le grand nombre de personnes qui l’exploitent à des fins de divertissement ou de travail. Quelle que soit la situation des requins dans cette zone, il est donc peu probable que les humains aient grand-chose à craindre. Avec un ratio de plus de 100 millions de requins tués par des humains pour quatre humains tués par des requins chaque année, ils sont toujours les premiers à subir les pires conséquences. Mais la présence du spécimen le plus tristement célèbre au large des côtes italiennes, note Giovanni D’Agata, président du “Rights Office”, reste une idée passionnante même si, dans l’ensemble, nous ne savons pas grand-chose sur cette espèce. Et nos chances d’y parvenir seront probablement de moins en moins nombreuses : selon les experts, les populations de ce prédateur exigeant sont en déclin, tout comme celles de nombreuses autres espèces de Méditerranée. “Cette situation n’est pas propre aux requins blancs, mais il existe des preuves suggérant que de nombreuses autres espèces de requins ont également subi un déclin notable au cours des 50 dernières années, devenant peu fréquentes ou rares en raison de la surpêche des requins ou de leurs proies” conclut le Dr. . D’Agata. Pour mieux connaître cette redoutable créature, il nous faudra probablement plus d’observations, plus d’images de spécimens suspendus par la queue et plus de films amateurs de rencontres comme celle des plaisanciers de Reggio de Calabre.
