Luisa Corcione à Naples et Bénévent

Double rendez-vous avec “Camille, voyage dans l’âme” de la metteure en scène primée Luisa Corcione cette semaine à Bénévent, dans la Sala SoloT, le 3 mai à 20h30 et le prochain à Naples, dans la Sala Assoli, le 6 mai à 20h. Dans Camille Luisa Corcione travaille sur les textes de Enrico Manzo (Fringe Award for Dramaturgy) mêlant la poésie de Paul Claudel avec des lettres entre sa sœur Camille et son amant Août Rodin et journaux rendus image, dans le tapis sonore des mélodies synthétisées de Marco Vidino et les chansons du chansonnier Peppe Voltarelli. Les voix off de Lino Musella Et Giacinto Palmarini et encore les peintures sur papier de Rosaria Corcionedes portraits de Camille déchirés à chaque représentation, accompagnent le récit performatif de la fragmentation de l’âme du protagoniste : sur scène c’est Noémi Francesca actrice intense (lauréate du Leo de Berardinis et du Prix Nouvelles Sensibilités 2024). Directeur assistant Francesca Romana est née. Ce projet a remporté de nombreux prix ; Roma Fringe comme meilleur spectacle, Prix Fersen de recherche et d’innovation, Prix Marcello Primiceri du meilleur spectacle et Summer Fiorentina 2022 et est cofinancé par l’Union européenne avec le soutien de Barre d’âme Superfly De Gianni Fiorilloqui a toujours été un lieu de rencontre et d’échange entre artistes et intellectuels du centre historique de Naples.

Camille, voyage dans l’âme c’est un projet multidisciplinaire, donc aussi une exposition d’art, de peintures et d’objets avec lesquels Luisa, Rosaria et Anna Corcione ils entendent restaurer l’intériorisation de la vie et de l’œuvre du sculpteur Camille Claudel. Le dialogue entre les interventions de chaque auteur – avec les œuvres Seconde peau par Anna, le spectacle Environ/1000 par Luisa e Camille/Coudre de Rosaria – reconstruit par fragments le parcours humain et artistique complexe de Claudel : son expérience emblématique devient une histoire de marginalisation et de stigmatisation de la folie dans la lutte pour l’émancipation dans un contexte encore dominé par les hommes. Les œuvres de Rosaria et Luisa Corcione entrent dans l’espace scénique de l’exposition permettant au spectateur de le parcourir, la « scène » est à la fois un espace d’exposition et un atelier de Camille Claudel où l’interprète Noémi Francesca interagit à la fois avec les œuvres et avec les utilisateurs du spectacle.

Avec Camille/Coudre Rosaria Corcione récupère les tableaux initialement créés pour l’exposition, recomposant les larmes pour mieux comprendre la physionomie et les visages qui repeignent Camille enfant, artiste, amante, femme mûre. Le papier déchiré et froissé est étendu sur une toile qui rappelle une gaze médicale pour tenter de réparer cette âme avec un soin presque maternel.

Seconde peau De Anna Corcione annule la figuration. La série est conçue pour décrire le sentiment d’inadéquation de ceux qui aspirent à l’acceptation sociale tout en cachant leur vraie nature. Le papier en fibres naturelles, matière des œuvres, est lavé, essoré, modelé puis maquillé, pour créer des imperfections qui ressemblent à la peau puis les masquer avec du maquillage. Les œuvres acquièrent de la matérialité avec l’ajout de maquillage qui rend les peaux semblables à des plaques de bronze sculptées, dans une combinaison de légèreté et de structure.

« L’idée de mettre en scène ces tableaux qui représentent « les détenues », les femmes avec lesquelles Claudel a vécu trente ans à l’hôpital psychiatrique de Montfavet – anticipe Luisa Corcione – et les patients qui mouraient de faim dans les hôpitaux psychiatriques de France, est née d’un besoin pratique. Quand j’ai décidé de raconter cette histoire, je n’avais pas de production ni d’argent pour embaucher plusieurs acteurs. J’avais des toiles et de vieilles peintures et une vision de ce à quoi auraient pu ressembler ces femmes. Rosaria réalise un premier tableau représentant Claudel et le confie à la scène, à l’actrice qui interagit avec lui avec une larme. Chaque fois que nous mettons cette œuvre sur scène, nous créons une nouvelle œuvre. Je crois qu’aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire de parler de Claudel et de son la vie n’est pas vécue, de ce moment historique où le fait d’être une femme vous éloignait du monde de l’art, encore aujourd’hui une prérogative masculine. Et de rappeler, des décennies plus tard, de la loi 180 et Basaglia qu’« un malade psychiatrique est une personne qui a besoin d’être soignée et non cachée dans une prison pour aliénés ». Ainsi, le courage de Camille est exposé, la force qui lui a donné fait. profond et authentique mais aussi usé et les œuvres sur scène sont son journal intime, le cri désespéré d’une âme qui passe du bonheur d’une relation amoureuse tourmentée, au ressentiment et à la rêverie. Ce projet est une caresse pour ceux qui ont aimé sans fin. , pour ceux qui ont tant créé sans rien avoir en retour, pour ceux qui ont porté le fardeau de tant de femmes nées au mauvais moment”.

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