Prix ​​Exode à Sami Modiano et mention citoyenne à Don Gianni Botto

Prix ​​Exode à Sami Modiano et mention citoyenne à Don Gianni Botto
Prix ​​Exode à Sami Modiano et mention citoyenne à Don Gianni Botto

Jeudi 23 mai à 11h00 à la médiathèque régionale ligure « S. Fregoso” (via Firenze, 57), le maire de La Spezia conférera au Prix ​​Exode 2024 à Sami Modiano, l’un des derniers survivants et témoins italiens de la Shoah, qui a survécu au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, et la Mention Citoyenne à Don Gianni Botto, fondateur du Groupe Samuel della Spezia qui promeut le dialogue judéo-chrétien.

« La Spezia est fière d’être la ville de l’Exode et avec ce prestigieux Prix, nous maintenons la valeur de la mémoire à un niveau élevé pour garantir que des épisodes terribles comme la Shoah ne se reproduisent plus jamais – déclare le maire Pierluigi Peracchini – Le Prix Exode 2024 sera donc décerné à Sami Modiano, l’un des derniers survivants italiens du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, toujours témoin actif de la tragédie de l’Holocauste ; tandis que la Mention Citoyenne revient à Don Gianni Botto qui, avec le Groupe Samuel dont il est le fondateur, promeut le dialogue judéo-chrétien et le développement d’une culture de paix. C’est grâce à l’engagement infatigable de personnes comme Sami Modiano et Don Gianni Botto qu’il est encore possible, en ces temps d’incertitude, de faire briller des lueurs d’espoir pour les générations futures et de transmettre un message d’unité, de tolérance et de respect mutuel.

« Au Maire de La Spezia, à tous les citoyens, c’est avec un grand honneur que j’accepte le Prix Exode de la Ville de La Spezia qui m’a été décerné pour 2024 – déclare Sami Modiano – Ce prix représente, d’une manière si importante moment historique pour le judaïsme dans le monde, tout le courage et le respect que la ville de La Spezia apporte depuis de nombreuses années aux juifs et à tous ceux qui luttent pour les relations humaines. Et c’est pourquoi, même si je ne peux pas, pour le moment, être présent pour le récupérer, je voudrais transmettre à toute la Ville, au Maire et à tous ceux qui réalisent cette belle initiative, mes sincères remerciements pour cette prestigieuse reconnaissance pour le valeur humaine qu’il a apportée depuis sa création ».

« Rien à demander, rien à refuser, a enseigné saint François de Sales – déclare Don Gianni Botto – j’accepte donc volontiers cette reconnaissance qui m’est venue inattendue mais particulièrement bienvenue précisément en raison du moment historique que nous vivons après le massacre du 7 octobre 2023. et la guerre douloureuse qui dure depuis sept mois au Moyen-Orient. J’apprécie vraiment la détermination avec laquelle l’administration municipale de Spezzina a choisi de célébrer l’Exode cette année aussi, malgré le climat mondial de résurgence de l’antisémitisme. Comme en 1946, cela fait honneur à notre ville”

Cette année aussi, le Prix Exodus sera un moment intense d’étude culturelle dans le but de célébrer, toujours avec un œil entre mémoire et réflexion sur le présent, l’extraordinaire page civile dont La Spezia a été la protagoniste, en se souvenant de l’aide apportée par la Ville et de tout le territoire dans les années 1946-1948 aux survivants des camps de concentration nazis. La Spezia, en effet, s’est transformée en “Porte de Sion” : des navires tels que le “Fede”, le “Phoenix” et le navire “Exodus” sont partis d’ici.

Pour 2024, le maire de La Spezia a souhaité décerner le prix à Sami Modiano avec la motivation suivante : « pour son exercice inlassable de témoignage et de mémoire de la Shoah qui restera impérissable pour les générations futures comme antidote à la violence et à la haine ».

La mention municipale du Prix Exode 2024 à Don Gianni Botto est due à la motivation suivante : « pour son engagement constant dans la promotion des valeurs de la civilisation occidentale et dans le dialogue interreligieux entre chrétiens et juifs, pierre angulaire du développement d’une culture de paix et de solidarité entre les nouvelles générations”.

PLAN

Jeudi 23 mai à 11h00

Médiathèque régionale ligure « S. Fregoso”

Salutations du maire de La Spezia

Remise de la mention citoyenne Exodus Award 2024 à Don Gianni Botto

Remise du Prix Exodus 2024 à Sami Modiano

Lectio Magistralis de Sami Modiano en connexion directe

LES PROTAGONISTES DU PRIX EXODUS 2024

Sami Modiano est né à Rhodes en 1930, alors que l’île était une province italienne, au sein d’une communauté juive d’environ deux mille personnes et d’autres communautés religieuses. En 1938, avec la promulgation des lois raciales, comme le dit Modiano lui-même, « j’ai perdu mon innocence. Ce matin-là, je me suis réveillé comme un enfant, le soir je me suis endormi comme un juif : il a d’abord été expulsé de l’école, puis il a perdu sa mère et a fait face à la situation économique difficile de la famille lorsque son père a perdu son emploi. Suite à l’armistice du 8 septembre 1943, Rhodes est occupée par les nazis et sa famille est déportée vers le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau qu’il atteint en juillet 1944. Il y perd sa famille, son père, sa sœur, ses cousins. Sami Modiano a quitté Birkenau en marche en 1945 avec les Allemands, alors que l’Armée rouge était sur le point d’entrer dans le camp. Pendant la marche, Modiano s’est évanoui mais certains prisonniers l’ont placé au sommet d’un tas de cadavres, réussissant ainsi à le camoufler. Lorsqu’il se réveilla, il atteignit une maison où se trouvait également Primo Levi. Le lendemain, l’Armée rouge entre à Auschwitz : c’était le 27 janvier 1945, date à laquelle est aujourd’hui célébrée la Journée du Souvenir. Sami Modiano est l’un des derniers survivants italiens du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Après un silence de près de 60 ans, il se consacre depuis 2005 sans relâche au témoignage de l’Holocauste.

Don Gianni Botto est né à Chiavari (Gênes) le 14 septembre 1943, d’une enseignante, Maria Pendola, qui travaillait à la filature Montecatini à Fossamastra, et de Paolo Botto, magasinier en chef également à Montecatini. Il fréquente le lycée scientifique Antonio Pacinotti dans l’ancien siège de via Venezia et après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires en 1963, il entre au séminaire. C’était Mgr. Luigi Orengo théologien, chanoine de la cathédrale, professeur de religion et assistant du mouvement étudiant, enfin économe de la Curie qui lui fit développer le désir de devenir prêtre. Le 12 octobre 1969, dans l’église paroissiale de San Francesco de Lerici, Don Gianni fut ordonné prêtre. Après une courte période comme aumônier militaire, il servit dans diverses paroisses de la ville et fut ensuite nommé exorciste, ministère qu’il exerça pendant 17 années consécutives. Entre-temps, à la suite du Concile Vatican II et en particulier du quatrième point de la déclaration conciliaire Nostra aetate, il se passionne pour les racines juives du christianisme et fonde dans les années 1990 le Groupe Samuel, qui deviendra plus tard un association en 2006. Le Groupe Samuel promeut le dialogue juif-chrétien et favorise le développement d’une culture de paix et de solidarité chez les nouvelles générations avec des expositions pédagogiques et des rencontres dans les écoles. Entre autres initiatives, il a produit trois films : en 2005 Sha’ar Tzion, en collaboration avec l’Istituto Comprensivo di Lerici ; en 2006 La Spezia Porta di Sion et en 2008 Storia di Adriana Revere, toujours en collaboration avec l’Istituto Comprensivo di Lerici. Tous trois ont été acquis dans la documentation de Yad VaShem, le plus important musée de l’Holocauste au monde.

HISTOIRE DE L’EXODE

De l’été 1945 au printemps 1948, plus de vingt-trois mille Juifs réussirent à quitter clandestinement l’Italie depuis les eaux de La Spezia vers la Palestine. La Puissance mandataire de la Palestine, la Grande-Bretagne, avait en effet publié le Livre blanc du 17 mai 1939 pour réglementer l’afflux contrôlé en Palestine de seulement 75 000 Juifs en 5 ans. Une mesure mise en crise par la situation dramatique européenne et combattue par tous les moyens par le Mossad Le Aliyà Bet (Institut pour l’immigration clandestine fondé en 1938). À partir de mai 1945, un flux notable de Juifs commença à affluer vers la péninsule et le Mossad Le Aliyà Bet envoya un responsable en Italie basé à Milan, Yehura Arazi. D’autres membres du Mossad furent envoyés en Italie parmi les soldats de la brigade juive qui suivait les alliés. Le premier navire de réfugiés, le Dallin (anciennement Sirius), quitta Monopoli le 21 août 1945 avec seulement 35 immigrants à son bord. La question de l’immigration juive éclata comme un cas international en mai 1946 : l’épicentre de la crise devint le port de La Spezia où étaient en cours d’aménagement deux bateaux, le Fede di Savona et le voilier à moteur Fenice, prêts à transférer 1014 réfugiés. . Cette opération a bénéficié de l’aide de toute la ville de La Spezia, déjà épuisée par la guerre et détruite par les bombardements. C’est précisément le soutien du peuple, la résistance des réfugiés, l’intervention de journalistes du monde entier et la visite à bord d’Harold Lasky, président de l’exécutif du parti travailliste britannique, qui ont contraint les autorités londoniennes – dont les navires bloquaient la sortie de le port de Spezia – pour lever le blocus des deux bateaux qui partaient du quai Pirelli de Pagliari à 10 heures du matin le 8 mai 1946. L’accueil de la communauté et la solidarité des autorités de La Spezia ont convaincu les organisateurs du Mossad de se concentrer sur La Spezia avec des opérations plus lourdes. Ainsi, dans la nuit du 7 au 8 mai 1947, le navire Trade Wins/Tikya, installé au Portugal, embarqua 1414 réfugiés à Portovenere. Dans les mêmes heures, le navire President Warfield, un bateau encombrant et lourd adapté au transport des touristes sur le Potomac, de Baltimore à Norfolk en Virginie, était arrivé dans les eaux du golfe de La Spezia en provenance de Marseille. Le navire a été rénové dans l’oliveraie de Portovenere pour la plus grande entreprise biblique de l’émigration juive : transporter 4515 réfugiés entassés sur 4 étages de couchettes vers l’autre côté de la Méditerranée. Le bateau devient un symbole, prend le nom d’Exode, atteint les côtes de Palestine, est attaqué par les Anglais et déclenche la naissance de l’État d’Israël avec toutes les conséquences que l’on connaît. Léon Uris nous a raconté les aventures des réfugiés de l’extermination juive en 1958 avec le célèbre roman Exode, thème repris dans le livre Le Commandeur de l’Exode de Yoram Kaniuk. Un beau film de 1960 d’Otto Preminger avec Paul Newman, Peter Lawford et Eva Marie Saint est également consacré à l’Exode. L’Exodus quitte le golfe de La Spezia début juillet 1947, s’arrête à Port-de-Bouc, chargé à Sète, est attaqué. et percuté par des destroyers britanniques devant Kfar Vitkin. Il y avait des morts à bord, des gens qui avaient survécu aux camps de concentration et qui ont fini leurs jours à deux pas de l’espoir dans les eaux entre Netanya et Haïfa. Les Anglais renvoyèrent ensuite les réfugiés à Hambourg, au camp de Poppendorf, un ancien camp de concentration transformé en camp de prisonniers pour Juifs. Le nom Exode signifiait depuis lors le désir de justice pour l’émigration juive. Mais ce n’est qu’à la fin du mandat britannique que les réfugiés ont pu retourner en Palestine. La Foi, le Phénix et l’Exode sont tous venus du golfe de La Spezia, une mention qui n’apparaît pas sur les cartes géographiques israéliennes. La Spezia en Israël est en fait appelée « Schàar Zion », porte de Sion. Au nom de l’Exode, la ville de La Spezia apporte l’idée de paix et de coexistence à la Méditerranée. Le 25 avril 2006, le Président de la République Carlo Azeglio Ciampi a décerné à la municipalité de La Spezia la médaille d’or du mérite civil pour son aide. offert par la population de La Spezia aux réfugiés juifs qui ont échappé à la Seconde Guerre mondiale.

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