Affaire Bergamini, la mort du footballeur de Cosenza reconstituée dans une vidéo “artisanale”

Affaire Bergamini, la mort du footballeur de Cosenza reconstituée dans une vidéo “artisanale”
Affaire Bergamini, la mort du footballeur de Cosenza reconstituée dans une vidéo “artisanale”

Cela n’aurait pas été une suffocation ou même un étranglement. Sur le corps de Donato “Denis” Bergamini, il n’y a aucun signe qui “indique une mort par asphyxie mécanique violente”. Et l’utilisation de la glycophorine elle n’offre aucune garantie quant au « caractère scientifique des résultats », surtout si elle est appliquée à des cadavres de trente ans.

C’est en résumé la pensée exprimée par le Dr Liliana Innamorato sur les lieux du procès qui vise à faire la lumière sur la mort du footballeur de Cosenza, le 18 novembre 1989. Une affaire pour laquelle elle est accusée en liberté, sous l’accusation de homicide volontairel’ex-petite amie de Bergamini, Isabella Internò, qui n’avait alors que dix-neuf ans.

Innamorato était présent dans la salle d’audience en tant que consultant de la défense. Selon lui, lorsque l’athlète s’est retrouvé sous le volant du camion conduit par Raffaele Pisano, il était certainement vivant et non pas déjà mort comme le prétend l’accusation. «C’est ce que démontre la grande quantité de sang présente sur l’asphalte. Un cadavre ne peut pas saigner aussi abondamment. »

Ses objections s’étendaient ensuite à la technique que les assassins auraient utilisée pour le tuer, le désormais fameux starter « soft », actionné avec un oreiller ou un sac en plastique. Impossible, selon elle, car dans ce cas le corps de Bergamini aurait réagi, mettant en évidence des signes qui ne pourraient être cachés. Entre autres : pétéchies sous les yeux, lèvres cyanosées, petites blessures dans la bouche qui étaient pourtant totalement absentes.

Également sur la possibilité de une utilisation du chloroforme ou d’autres substances destinées à stupéfier le joueur, le consultant a exprimé de forts doutes : “Dans ce cas, on aurait quand même constaté des bleus, des rougeurs ou des petites brûlures au niveau du nez ou de la bouche.” Et pourtant, bien entendu, il n’y a aucune trace de ces signaux non plus.

À la fin, la glycophorine, une substance avec laquelle d’autres collègues croient avoir démontré les blessures subies par Bergamini lors de la rencontre rapprochée avec le camion étaient “non vitaux”, c’est-à-dire qu’il était déjà mort au moment de la collision. Sur ce point, Innamorato a réalisé des copies de diverses publications scientifiques qui attestent du caractère encore « expérimental » de ces méthodes liées à l’immunohistochimie.

Rien de nouveau, en fait. A mettre en série la fiabilité de la glycophorine est discutée, en effet, Francesco Maria Avato, le médecin légiste qui a procédé à la première autopsie en janvier 1990 – et ensuite le professeur Pierantonio Ricci, à bien des égards habillé en “repenti” étant donné qu’il avait auparavant été consultant pendant une partie de la famille Bergamini.

La nouveauté, si l’on veut, réside dans la lecture de certains passages de ces rapports, récités dans la salle d’audience par le témoin. Des écrits dans lesquels nous vous invitons à manier « avec prudence » les théories sur la vitalité ou non des lésions si elles sont transférées au domaine médico-légal et judiciaire, pour éviter les « insinuations ». Parmi les auteurs, il y a aussi les noms de Vittorio Fineschi, Giorgio Bolino et Margherita Neri, mais c’est tout.

Le contre-interrogatoire du procureur Luca Primicerio c’était rapide, sinon plus rapide. Juste quelques questions, visant à souligner le manque d’expérience professionnelle du Docteur Innamorato, qui n’a toujours pas de publications dans des revues scientifiques internationales. Une lacune que l’intéressé a reconnu sans aucune gêne : «J’ai laissé parler la littérature, je n’y ai rien mis de mon côté».

D’ailleurs, elle était encore fraîchement spécialisée en médecine légale, en 2017, au moment de l’exhumation du corps de Denis, lorsqu’elle reçut d’Isabella Internò – ou plutôt de son mari Luciano Conté – la tâche de représenter Internò, alors sous enquête, lors de l’incident de la preuve.

Mais à un moment donné, Conte pense renoncer à ses services, il envisage de ne nommer aucun consultant et de s’en remettre au jugement des experts du juge d’instruction. Il ressort de différentes collections. Au cours de l’enquête, en effet, Innamorato – ainsi que l’avocat d’Internò, Angelo Pugliese – ont été interceptés à plusieurs reprises de manière « indirecte » par la police judiciaire au cours de l’enquête. «Luciano, même après longtemps, le corps parle», Innamorato dit à Conte le 5 octobre 2017. Et là encore, en référence aux opérations d’expertise qui battaient alors leur plein, il craint des découvertes qui “éveillent les soupçons”.

Le contre-interrogatoire de l’avocat Fabio Anselmo, patron de la partie civile, il s’est concentré sur ce dialogue auquel, ces dernières années, il a lui-même accordé une grande importance médiatique. Pour lui, en effet, c’est la preuve que même le consultant de la défense, à ce moment-là, était aligné sur les théories de la culpabilité.

Rien de tout cela pour la personne directement concernée, qui a ramené sa façon de s’exprimer à la simple rhétorique. A l’époque, il n’avait vu que les diapositives dans lesquelles “était mise en évidence la positivité à la glycophorine” et en avait déduit que ses collègues médecins légistes, notamment ceux désignés par la juge d’instruction Teresa Reggio, entendaient “valoriser” ce résultat. “Pourquoi alors n’avez-vous pas immédiatement contesté la méthode choisie par vos collègues ?” lui demanda Anselme. «Parce que je n’ai jamais utilisé de glycophorine”, fut la réponse, “et donc je n’avais pas les outils pour les contester.».

Mais cette conversation semble également faire référence à des raisons économiques, à une cession en balance et à une redevance en discussion. “Je n’avais reçu aucune nomination formelle” a reconnu Innamorato. En effet, des interceptions, il ressort comment, à cette époque, Conte a même pensé à imiter Raffaele Pisano, qui, en tant que suspect, avait renoncé à faire venir son propre consultant de confiance dans la salle d’audience. Aux craintes que le médecin tente de lui inculquer au téléphone, le policier répond ainsi : “Et si le corps parlait, que devrait-il dire ?”, “Je suis très calme, nous avons la conscience tranquille”. Il se dit convaincu que les experts désignés par le juge “ils vérifieront les faits tels qu’ils sont”, se fait-il des illusions “il n’y aura pas de procès.”

Comme déjà fait pour Avato et Ricci, Le parquet et la partie civile ont alors demandé un échange entre le consultant de la défense et ceux du parquet, Roberto Testi et Margherita Neri, tous deux présents dans la salle d’audience. Le président de la Cour a donné son feu vert, mais en se référant à un seul aspect technique : l’état des poumons de Denis. La discussion est cependant close en ce qui concerne la glycophorine. Lors de l’affrontement, tout comme avec Ricci et Avato, chacun est resté ferme sur ses positions respectives.

Auparavant, Innamorato a également projeté dans la salle d’audience une vidéo faite maison, créée par elle, dans laquelle elle aventure une possible dynamique de l’investissement qui a coûté la vie à Bergamini. D’après cette reconstitution, purement hypothétique, le footballeur aurait pu tomber une ou deux secondes avant l’arrivée du camion qui, en freinant, l’aurait alors “pincé” avec sa roue droite. Tout cela, selon lui, serait “compatible” avec la version des faits proposés par Isabella Internò.

Pour le reste, Étincelles habituelles dans la salle d’audience entre les avocats : Angelo Pugliese et Pasquale Marzocchi d’un côté, Fabio Anselmo de l’autre. Des décibels élevés à plusieurs reprises, mais une fin toujours chevaleresque, Pugliese ayant donné son accord pour déplacer la prochaine audience (du 30 au 23 mai) afin de ne pas gêner la campagne électorale d’Anselmo. Ce dernier aspire en effet à devenir maire de la ville de Ferrare. On retourne donc au tribunal dans seize jours pour la phase dite « 507 », ou l’acquisition de nouvelles preuves et témoignages. Chacune des parties impliquées présentera sa liste respective. Le procès au premier degré touche maintenant à sa fin.

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