Atalante et les neuf « sœurs de l’Italie »

Modèle haut de gamme ? D’accord, 4 milliards d’euros de droits TV pour “Goal and City & Co”, contre à peine un petit milliard à peine glané par la pauvre Serie A. Et puis le football anglais “le fleuron international”, pour l’organisation, la vision à long terme et la les sponsors les plus généreux au monde sur lesquels puiser abondamment. Mais en attendant, où en sont les Anglaises en Coupes ? Tous hors de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa. Ah oui, un club britannique est toujours en jeu. Dans la compétition jeune et hybride de la Conference League, le radar a repéré Aston Villa (quatrième force de Premier League à -16 du leader, Arsenal) dans laquelle joue notre Italien Nicolò Zaniolo, appelé avec ses coéquipiers pour renverser le 4-2 immédiatement contre l’Olympiakos. Une entreprise très difficile, mais pas impossible, et si Aston Villa réussit, le défi contre la Fiorentina de M. Italiano en finale à Athènes le 29 mai pourrait se concrétiser. Après la victoire 3-2 à l’aller contre Bruges hier en Belgique, la Viola a obtenu le match nul (1-1, penalty de Beltràn à la 85ème minute) et s’est qualifiée pour la finale. Maintenant, si la Viola gagnait la compétition – l’année dernière, elle avait perdu en finale contre West Ham – les Italiens de la Coupe deviendraient 9èmes du Fantasy football ? Non, la réalité d’une année de grâce 2023-2024, peut-être sous-estimée même par les experts en statistiques appliquées au football qui n’auraient jamais imaginé un scénario potentiel de 9 équipes italiennes participant aux Coupes d’Europe 2024-2025. En fait, grâce au classement spécieux et fou de l’UEFA, l’année prochaine notre championnat pourrait se classer parmi les cinq premiers du classement actuel : l’Inter, les champions d’Italie, Milan, la Juventus, Bologne et l’Atalanta. Puis trois équipes en Ligue Europa, la Roma, la Lazio et la Fiorentina, cette dernière en cas de victoire en Conference League. Et enfin, on jouerait le “neuvième” avec Naples qui entrerait en Conférence grâce au succès de la Viola. En bref, la Serie A est peut-être pauvre en termes financiers et de gestion – maintenant l’agence gouvernementale s’occupera de tout, a déclaré le ministre Abodi docet – mais sur le terrain, les résultats nous donnent raison, comme jamais auparavant. Roma ce soir (21h) à Leverkusen, contre le Bayer du nouveau gourou hispanique Mais avec le traitement DDR, les choses vont définitivement mieux. Daniele De Rossi sur le banc des Giallorossi à la place de l’ancien magicien de Setùbal Mourinho (spécialiste des Coupes et des triples) fait preuve de grandes capacités de motivateur et sa Roma s’est régénérée, au moins dans l’estime de soi (voir Pellegrini et Dybala) et dans l’esprit combatif qu’il exprime à chaque match. L’une des cinq places déjà disponibles pour les “Super Champions” de la saison prochaine, de plus en plus élargies et consacrées au gigantisme de l’UEFA, a déjà été hypothéquée par la Roma de De Rossi. Mais venons-en au riche plat de cette prochaine soirée qui pourrait devenir véritablement « magique » pour l’Atalante. Bergamaschi à un pas de la finale historique de la Ligue Europa. Le prophète de la Déesse Nerazzurri, Gian Piero Gasperini, après le mégablitz d’Anfield Road, 0-3 contre le Liverpool du philosophe allemand Jurgen Klopp, a désormais la tâche facile, mais pas évidente, d’éliminer l’Olimpicique de Marseille en partant du très favorable 1-1 du Vélodrome. L’équipe de France au passé glorieux, sous le patronage de Tapie, a été capable, en 1993, d’arracher une Coupe d’Europe au brillant Milan de Berlusconi. Marseille au charme aussi maudit que les noirs de Jean-Claude Izzo mais qui, à moins d’un Casino total (pour ne citer que le best-seller de l’écrivain marseillais) devrait s’arrêter devant le mur de l’Atalanta : alias, le Borussia à l’italienne Dortmund (pour mémoire, les Allemands, finalistes de la Ligue des champions, ont éliminé les cheikhs français du PSG). Et si Maître Gasperson réussit lui aussi ce dernier coup face au clan marseillais, il se retrouvera sur un “deux-finaliste” : Coupe d’Italie, mercredi prochain contre la Juventus à l’Olimpico de Rome et Ligue Europa, le 22 mai, finale à Dublin. Atalante est un modèle consolidé qui existe depuis longtemps au niveau européen. En témoigne son équipe de jeunes, une source inépuisable de talents, comme ce joyau espagnol Jimenez (né en 2002) qui vient d’entraîner l’Atalanta Under 23 de M. Modesto, de nom mais pas de fait, au deuxième tour de la Serie C. Dans le cas où les jeunes d’Orobic seraient promus en Serie B, l’Atalanta serait la première équipe à avoir deux équipes dans les deux grandes ligues nationales. Magie du haut Bergame. Comme la renaissance de l’attaquant Scamacca, également bon pour les prochains Championnats d’Europe en Allemagne avec l’équipe nationale de Luciano Spalletti, comme la reconstruction du pur talent du Belge De Ketelaere (reportée, voire rejetée par le Milan de Pioli) ou comme ces 12 buts en La Serie A de Koopmeiners qui est le tireur d’élite néerlandais le plus prolifique sur nos terrains depuis Ruud Gullit. Et nous revenons toujours au brillant Milan et à ce football des années 90 dans lequel la Serie A vivait de ses revenus, même en Europe, avec ses magnifiques “sept sœurs” parmi lesquelles se trouvaient également Parme de Tanzi et Fiorentina de Cecchi Gori. Nous revivons ce printemps d’une grande beauté il y a trente ans, aujourd’hui et ici, grâce surtout à la force motrice qui vient de la province, de Bergame et de Florence, devant la capitale Giallorossi. Et c’est tout le mouvement italien qui profite de cette nouvelle prospérité footballistique, avec ou sans agences d’État.

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