«Il y en a de plus en plus, une jungle sans règles»

Les touristes fatigués par une longue marche, les paresseux et distraits qui ne veulent même pas penser à établir un itinéraire, ceux qui ne voient même pas Florence, dormant confortablement sur le fauteuil de voyage. Ce sont les membres des groupes qui se motorisent à Florence en grimpant sur des chariots électriques pour avoir un aperçu rapide des cartes postales de la ville. Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais ora a pris des dimensions impressionnantes, avec des places historiques devenues des carrefours routiersavec un tel trafic que les conducteurs eux-mêmes demandent des contrôles.

«Ici, nous avons besoin de règles, c’est une jungle dans laquelle chacun fait ce qu’il veut et il y en a de plus en plus. S’il y avait des règles, des limites, ce serait à l’avantage de ceux qui, comme moi, sont des travailleurs réguliers. Parce que de nombreux conducteurs en ville ne le sont pas.” C’est ce que raconte un chauffeur qui travaille pour une grande entreprise, avec des prix pour les visites les plus populaires allant de 45 euros (par touriste) pour la visite d’une heure dans le centre, à 60 pour la visite de 90 minutes qui comprend également la Piazzale Michelangelo.

Place Pitti, Place Santa Croceoù d’un seul coup d’œil on peut en compter 9, pPlace Saint-Laurent ce sont les grandes stations du peuple caddie. Le touriste quitte le musée ou l’église et est attiré par la voiture électrique, qui propose des visites avec un audioguide multilingue. Pour tous, Américains, Espagnols, Français, Allemands, Chinois, Russes et Japonais.

Mais par rapport au passé, il ne semble plus y avoir de limites aux itinéraires : «N’entrons pas sur la Piazza del Duomo et la Piazza della Signoria. Honnêtement, je ne sais pas si c’est juste un choix de bon sens ou si c’est une règle. Mais c’est sûr le règlement annoncé il y a plusieurs années par le Palazzo Vecchio n’est jamais entré en vigueur. Et on peut aller presque partout, même dans les rues piétonnes”, explique la femme.

Dire qu’avant la pandémie, la municipalité avait annoncé l’interdiction des pousse-pousse à pédales depuis le Duomo et la Piazza della Signoria, alors que avait indiqué une zone d’interdiction beaucoup plus large pour les caddies électriques. Encore une annonce restée lettre morte.

Mais les commandes manquent également : si, comme l’explique la conductrice elle-même, parmi les très rares règles en vigueur figure l’interdiction d’exercer la profession de guide touristique (il faudrait pour cela un permis de conduire) et l’obligation de s’adapter à l’audioguide (même si quelqu’un en profite et va beaucoup plus loin et met une enceinte au lieu d’un casque, pour le plus grand plaisir des passants aussi), il y a ceux qui descendent devant le Palais Pitti et illustrent par de larges gestes aux visiteurs américains l’histoire de la maison Médicis, devint alors celle des rois d’Italie.

La multiplication se voit à tous les niveaux : sur les places, en effet, mais aussi dans les rues du centre et même sur Viale Michelangelo, où dans un enchevêtrement touristique, les caddies eux-mêmes sont ralentis par un autre mammouth rouge à deux étages. Mais cela se voit aussi dans les fonds commerciaux, où se multiplient les agences plus ou moins improvisées dédiées à ce segment de l’exploitation touristique.

La Via Guicciardini et le coin avec le Ponte Vecchio restent l’épicentre de la folie, l’éternel embouteillage, conséquence de choix ratés de l’administration ou, selon le point de vue, de lois nationales qui rendent toute régulation impossible ou presque impossible : en plus des taxis et des quelques riverains, voici les transporteurs à chaque heure de la journée, voici les voitures noires NCC (désormais la majorité des véhicules qui circulent dans les rues piétonnes), voici sept jeunes touristes américains voyageant sur trois scooters (ils sont en fait trois sur un), avec les policiers qui cette fois les grondent et les font descendre.

Alors que les trottoirs ne suffisent pas à contenir des groupes de plus de 50 personnes affluant dans la rue : et si en termes de croisiéristes nous ne sommes pas encore en plein été, les groupes scolaires se chargeront de bloquer le malheureux qui doit passer par là et n’a rien à voir avec l’économie touristique.

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