il s’était retrouvé parmi les meubles d’une braderie près de Florence. Les experts : « Exceptionnel »

Le visage inédit de Filippo Brunelleschi, le génie de la Renaissance qui érigea la coupole de la cathédrale de Florence, la plus grande et la plus révolutionnaire du monde, il était « caché » dans une villa noble dans cette partie de la campagne florentine qui croise la ville voisine d’Empoli. Forgé en terre cuite, il avait fini parmi les meubles d’un centre d’échange. Personne n’avait imaginé que cette statue de 1447 représentait le divin architecte. Et surtout que son auteur était Andrea di Lazzaro Cavalcanti, a déclaré le Buggiano (1412 – 1462), fils adoptif et unique héritier de Brunelleschi, qui il l’avait créé le lendemain de la mort de son père.

La découverte

C’est une découverte extraordinaire qui a été présentée aujourd’hui, 23 mai, par l’Opéra de Santa Maria del Fiore, l’ancienne institution qui supervise les chefs-d’œuvre de la Piazza del Duomo de Florence, parmi lesquels la cathédrale, le clocher de Giotto et le baptistère. Les historiens de l’art Giancarlo Gentilini et Alfredo Bellandi ont découvert la vérité sur cette tête aux formes fines. Le fils de Brunelleschi l’a modelé sans l’aide d’un moulage, façonnant un bloc d’argile compact. La sculpture (25,6 x 22,1 x 20,2 centimètres et pesant 7,1 kilos) n’est pas seulement une œuvre d’art, mais un document historique exceptionnel. Car, comme le soutiennent les spécialistes, les portraits de Brunelleschi sont très rares. «C’est un “vrai” portrait, étant donné que Brunelleschi était notoirement “petit de personne et de traits” (Vasari 1568), et les mesures du visage (peut-être légèrement réduites par le “rétrécissement” habituel de l’argile) – expliquent les professeurs Giancarlo Gentilini et Alfredo Bellandi – sont sensiblement comparables à ceux que l’on peut voir dans le masque mortuaire en plâtre et dans l’effigie en marbre, mais par rapport au visage moulé, l’image, désormais dépourvue de la contraction du rigidité cadavériqueprend des proportions plus harmonieuses, le visage peut presque s’inscrire dans une sphère”.

La particularité

Mais la sculpture a aussi une autre nature extraordinaire et particulière. Elle est restée intacte pendant six siècles, presque un miracle pour une terre cuite passée anonymement de main en main jusqu’au dernier dégagement. L’Opéra de Santa Maria del Fiore l’a acquis pour 300 mille euros et, après restauration, il sera le protagoniste d’une exposition. Enfin, il entrera intégralement dans la collection du splendide musée du Museo dell’Opera del Duomo.
La vie du fils adoptif et unique héritier de Brunelleschi est également intéressante. Andrea di Lazzaro Cavalcanti était le fils du métayer du frère de Brunelleschi. Filippo l’a adopté quand l’enfant avait sept ans. Il le fait étudier et surtout l’initie à l’art de la sculpture sur les chantiers des églises de Florence. Il devient rapidement un excellent sculpteur et le premier disciple de son père adoptif.

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