les chiffres et les données Il Tirreno

En fait, il n’y a aucune explication quant à la manière dont cela est possible. Ici, il y a la mer, le climat tempéré, les montagnes, les plages, les plus belles réserves naturelles de Toscane nous entourent et nous pensons qu’en fin de compte tout cela devrait suffire à compenser les inquiétudes de ceux qui vivent face à l’infini même si ils paient depuis des années un chômage plus élevé et un retard infrastructurel et économique chronique. Mais non. Être né sur la côte donne moins d’espérance de vie.

Les données

C’est ce que attestent les données brutes de l’Istat retravaillées par l’ARS (l’agence régionale de santé) dans le dernier rapport sur la situation démographique de la région. Une analyse qui dissipe tout d’abord la carte postale d’une région considérée comme une sorte d’Eden pour ses beautés et la possibilité d’une existence peut-être plus pauvre mais plus lente. Les chiffres bouleversent cependant l’image typique de la Toscane, qui suggérerait un centre riche mais asphyxié par le smog et des facteurs de risque majeurs, et une côte déprimée mais saine. Oui bien sûr Massa Carrare nous le savions, mais aussi Lucques, Livourne Et Grosseto – oui, même la Maremme sauvage – sont les provinces où l’espérance de vie à la naissance est la plus faible. Les mâles qui viennent au monde à l’ombre de Apuane ils vivent jusqu’à 80,7 ans, les femelles jusqu’à 85 ans ; à Lucques, les premiers arrivent en moyenne à 81,3 ans et les seconds à 85,5 ans, l’avant-dernier du classement est Grosseto (81,3 et 85,5 ans) ; Livourne est la quatrième pour les hommes (81,8 ans), l’avant-dernière pour les femmes (85,4 ans). Ici, si vous avez des enfants, sachez que leurs pairs florentins, siennois et prato auront largement plus de 82 ans, tandis que les femmes auront plus de 86 ans. Bref, entre les provinces les plus chanceuses et celles qui se situent au bas de cette échelle darwinienne, il y a une différence de deux ans. Et les savants d’Ars sont très clairs.

L’analyse

S’il est vrai que “les provinces de la côte toscane se caractérisent historiquement par des niveaux de mortalité plus élevés dans la région, les différences ne dépendent pas exclusivement de la composition par âge de la population (en moyenne plus âgée)”, analyse le directeur. Fabio Voller Et Francesco Profili. Le « fossé sanitaire » est aussi le signe d’une double vitesse alimentée par des écarts sociaux, culturels, économiques voire environnementaux qui se traduisent justement par la longévité. Pour preuve, une étude sur la « mortalité évitable (Mevi) » que vient de réaliser le centre d’études Nebo, pôle de recherche sur la santé et l’économie qui collabore avec l’Institut supérieur de la santé et les régions. Les chercheurs de Nebo ont mesuré combien de jours de vie par habitant sont perdus en Toscane, province par province, pour des causes évitables ou traitables, et qui entraînent des décès avant l’âge de 75 ans. Les premiers sont liés aux décès liés au tabagisme, à l’alcool et aux modes de vie, ou liés aux accidents et aux suicides ou aux maladies vaccinables et autres carences en matière de prévention primaire ; Les causes de décès traitables sont liées à l’incapacité de diagnostiquer les maladies à un stade précoce ou à une baisse des niveaux de santé publique. Et même dans ce cas, l’étude Mevi certifie une fracture quasi irréparable entre le centre et la côte. Florence, Sienne, Arezzo ce sont les régions où ce qui nous entoure ronge moins de jours de notre vie, Massa Carrara, Livourne, Lucques, celles où les jours nous échappent des doigts en raison de la négligence des systèmes économique, social, sanitaire et même environnemental. . Ce n’est pas un hasard si dans l’ombre des Apuano se trouve la plus forte incidence de tumeurs et de là résonne encore le spectre de Farmoplant ou de l’un des sites industriels les plus pollués et les plus dangereux d’Italie. Quoi qu’il en soit, ces chiffres sont les devins d’une faille invisible qui divise la Toscane et la rend inégale. Il faut arrêter de prétendre que ça n’existe pas.

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