Le 5 juin « Pierrot était une femme » au Théâtre Traetta de Bitonto

Le 5 juin « Pierrot était une femme » au Théâtre Traetta de Bitonto
Le 5 juin « Pierrot était une femme » au Théâtre Traetta de Bitonto

Et si Pierrot avait été une femme ? Un livre, édité par Mimma Di Vittorio, publié par Timoteo Edizioni, une maison d’édition fondée par le musicien Livio Minafra, auteur de la préface, a transformé l’hypothèse suggérée par cette question en affirmation. Le projet, intitulé “Pierrot était une femme”, né en pleine Covid du désir d’expérimentation du photographe Joseph D’Ingeo et de la recherche chorégraphique de Mimma Di Vittorio, s’est traduit au fil du temps en une publication, qui sera présenté le 5 juin au Teatro T. Traetta di Bitonto. L’événement, organisé par Asteria Space, une entreprise engagée dans la promotion des artistes des Pouilles, et soutenu par la municipalité de Bitonto, fait partie de la programmation du projet In.Centro. L’événement sera modéré Fiorella Sassanelli de La Repubblica.

Le projet signé par Di Vittorio et D’Ingeo s’articule autour de deux masques vénitiens Pierrot, d’où a spontanément émergé l’intrigue sinueuse, tumultueuse, mais aussi intime d’une histoire en images, fortement inspirée de la danse New Butoh de Sayoko Onishi. Les clichés photographiques de Joseph D’Ingeo, sage et inspiré par le concept du clair-obscur du Caravage, ont ainsi pu traduire en histoire chaque mouvement de Mimma Di Vittorio, danseuse, performeuse, enseignante de la Méthode Feldenkrais® depuis 2011 et fondatrice de la Nouvelle Ecole Butoh de Ruvo des Pouilles. Pierrot est en réalité un masque italien du XVIe siècle : Pedrolino, le serviteur rusé et espiègle, à la ample robe blanche, qui, pour des raisons incertaines, s’est retrouvé environ 200 ans plus tard en France, totalement différent, mélancolique et rêveur avec son nom changé en Pierrot. Fasciné par la lune et amoureux de Colombine, qui aimait par contre Arlequin, il se cachait derrière ce que l’on connaît aujourd’hui dans le monde entier sous le nom du célèbre masque blanc à la larme noire. Mais qui était Pierrot ? Pourquoi s’est-il caché derrière un masque et surtout dans de grands rideaux blancs ? Avait-il peut-être besoin de se cacher ? Et s’il était une femme ?

Il est le troisième acteur en jeu pour ce projet, aux côtés de Mimma Di Vittorio et Joseph D’Ingeo Raffaella Tiziana Giancipoli qui a tissé une histoire confiée aux mots, transformant le dialogue intérieur de Pierrot en verbes. Ainsi, 500 ans plus tard, ce personnage survit et se transforme (ou réapparaît ?) car en chacun de nous il y a un Pierrot qui n’est presque jamais ce qu’il paraît. Le livre est donc une histoire d’images et de mots dans laquelle le photographe, partant du noir, a progressivement introduit la lumière dans le sillage des techniques du Caravage. La mise en page et le graphisme du livre ont également été réalisés par Michele Cosola – Selecta Matera

«Le projet est né pour le plaisir avec un appareil photo, un masque et une blouse rose à manches larges», explique Mimma Di Vittorio, «Joseph, le photographe, expérimente le clair-obscur du Caravage en prenant des photos ; tandis que moi, portant le masque, je me laisse emporter par des mouvements incontrôlés et libres, ou mieux encore, guidé par une volonté invisible… 2 décors, 2 moments de jeu et d’exploration. Enfin, l’intuition de fusionner inextricablement la danse et la photographie avec l’écriture de la dramaturge Raffaella Giancipoli. Son histoire est comme l’aiguille qui coud magistralement deux pièces tricotées de manière invisible, générant un projet unique dans lequel les pièces sont intimement liées et condensées dans la nouvelle histoire de Pierrot.

Une histoire fictive qui fait l’hypothèse que Pierrot était une femme, mais aussi l’histoire vraie et actuelle de celles qui vivent encore dans le cauchemar de la discrimination pour des raisons de sexe ou de genre. «Ce projet», poursuit l’auteur, «Pour moi, cela représente l’histoire de nombreuses personnes qui vivent toute leur vie en cachant qui elles sont réellement pour se plier à leurs devoirs familiaux et sociaux. Ces personnes se cachent toute leur vie derrière un masque, prétendant à elles-mêmes et aux autres qui elles sont réellement, finissant par s’identifier uniquement à une mauvaise représentation d’elles-mêmes, surtout si elles sont des femmes, surtout des épouses. Un livre qui est donc né comme une blague mais qui devient un outil pour encourager les autres à être acceptés tels qu’ils sont, avec leur propre point de vue et leurs inclinations. Un livre dédié à toutes ces femmes qui n’ont pas pu ou n’ont pas réussi à être simplement elles-mêmes.

Avec les photos de “Pierrot était une femme”, Joseph D’Ingeo a obtenu la qualification Fiof 2023 pour la section Recherche-Open, tandis que la publication a remporté la catégorie Nus du prix international Fep 2024.

Ils s’exprimeront dans la soirée du 5 juin Joseph D’Ingéo dont quelques clichés seront exposés, Mimma Di Vittorio qui présentera un spectacle de danse accompagné de musique de piano par Livio Minafra. L’événement sera également enrichi par la lecture de textes tirés de “Pierrot era donna” édité par Raffaella Giancipoli.

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