L’Italie accueillera des migrants d’Amérique du Sud. 500 ? Non, seulement vingt

L’Italie accueillera des migrants d’Amérique du Sud. 500 ? Non, seulement vingt
L’Italie accueillera des migrants d’Amérique du Sud. 500 ? Non, seulement vingt

Grande nouvelle, un démenti catégorique, une demi-confirmation. C’est ce qui s’est produit hier autour du scoop de la chaîne américaine CBS : les États-Unis envisagent de relocaliser plusieurs centaines de migrants vers la Grèce et l’Italie. Deux sources de l’administration Biden ont confirmé la volonté exprimée par les pays européens d’accueillir des citoyens sud-américains, à hauteur de 500 chacun.

«Le rapport de CBS n’est pas véridique. Il n’y a ni accord ni demande des États-Unis pour la réinstallation des migrants réguliers en Grèce”, répond immédiatement le ministre hellénique de l’Immigration et de l’Asile Dimitris Kairidis. Ligne réitérée par l’ambassadeur américain à Athènes. George Tsunis: «Un tel accord n’existe pas».

Mais les choses prennent une tout autre tournure en Italie. «Une hypothèse de réciprocité est actuellement à l’étude, selon laquelle les États-Unis accueilleraient des réfugiés présents en Libye avec le désir de se rendre en Europe, tandis que certains États européens méditerranéens accueilleraient quelques dizaines de réfugiés sud-américains», révèle le Palazzo Chigi. Qui souligne : « En ce qui concerne notre nation, il y aurait environ 20 réfugiés vénézuéliens d’origine italienne pour commencer des parcours de travail en Italie. Discussion pour le moment seulement à l’étude et qui, de toute façon, serait très avantageuse pour l’Italie et les Etats européens de premier arrivée.

Le projet est donc réel et les deux gouvernements y travaillent. Peut-être qu’ils espéraient le faire sous la table. Pour éviter toute polémique dans une phase délicate, à l’approche des élections européennes et à peine renouvelée de l’état d’urgence en matière d’immigration, le ministère de l’Intérieur s’empresse de souligner : « L’Italie ne donnerait jamais son consentement à la relocalisation de centaines de personnes sur son territoire. territoire en considération des efforts déjà très notables sur le front de l’accueil des migrants”.

Il peut paraître paradoxal que le gouvernement Meloni, d’un côté, s’engage à soutenir les régimes nord-africains pour empêcher les départs, ou dépense des centaines de millions d’euros dans la construction de centres en Albanie où peuvent être envoyés les demandeurs d’asile en provenance de pays sûrs, et de l’autre, discute de la manière dont pour importer des migrants sud-américains. Mais, dans la logique de l’exécutif, les contradictions sont moins nombreuses qu’on pourrait le croire.

Comme le confirme le rapport publié hier par la Banque d’Italie, des flux plus importants sont nécessaires pour soutenir les demandes du marché du travail et combler les lacunes ouvertes par le déclin démographique. Des raisons structurelles que le gouvernement Meloni doit cependant mesurer à l’aune d’années de rhétorique anti-migrants et de promesses d’une main forte contre les débarquements. Dans l’hypothèse d’outre-mer, il y a aussi un élément religieux qui n’est pas secondaire pour le droit identitaire : des migrants de foi chrétienne arriveraient d’Amérique latine. Les partis majoritaires les échangeraient volontiers contre des citoyens de croyance islamique. Il y aurait en outre la possibilité de sélectionner les travailleurs en amont et de rechercher ainsi des profils répondant aux besoins des entreprises italiennes.

Les personnes proviendraient en effet des Safe Mobility Offices (Smo), une sorte de bureaux d’immigration que le gouvernement Biden a ouverts au Guatemala, au Costa Rica et en Colombie en juin 2023 et en Équateur en octobre de la même année. Ils servent à diviser ceux qui peuvent entrer aux États-Unis et ceux qui ne le peuvent pas. L’objectif est de réduire les passages illégaux des frontières étoilées et de procéder à la sélection en amont des routes dangereuses qui alimentent les économies criminelles. Mais cela a également pour effet d’externaliser la crèche. Un mécanisme que le gouvernement italien et de nombreux partenaires européens étudient avec intérêt : ils le reproduiraient volontiers en dehors des frontières de l’UE.

Selon les données mises à jour en mai de cette année, les inscriptions sur le site Smo étaient d’environ 190 000. Principalement des Vénézuéliens (110 000) et des Colombiens (20 000). La participation d’autres nationalités qui, selon le pays dans lequel se trouve le bureau, peuvent accéder au projet est moindre : Cubains, Guatémaltèques, Haïtiens et Nicaraguayens. Ceux qui s’enregistrent pour demander protection sont suivis par le HCR, tandis que l’OIM s’occupe des soi-disant « migrants économiques ».

Au cours de la première année, 21 000 réinstallations ont été approuvées et 9 000 ont été réalisées aux États-Unis. Environ 300 personnes sont arrivées en Espagne en provenance de Colombie. Le Canada est également prêt à participer. Nous saurons bientôt si et comment l’Italie fera de même.

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