Padoue, les indigènes brésiliens de São Felix do Araguaia remettent à Mgr Nicoletto une bannière avec la broderie du territoire de la prélature – Boato
«La grâce de la mission est arrivée dans ma vie comme un vent fort, un ouragan qui m’a profondément changé selon la logique de l’incarnation. Et c’est dans la rencontre avec l’Amazonie, dans le voyage avec le peuple brésilien bien-aimé, d’abord à Duque de Caxias puis à Roraima, que j’ai appris que « l’Église s’incarne et plante sa tente en Amazonie ». La construction de cette tente, comme maison, qui s’est manifestée comme un centre indispensable d’annonce de la bonne nouvelle : annoncer au peuple l’Évangile de Jésus-Christ et son Royaume comme source d’un sentiment de libération. C’est pour cela que je considère la mission comme la dimension de la foi qui a sauvé ma vie de l’indifférence ennuyeuse et qui a maintenu vivant en moi l’engagement d’être comme une sentinelle attendant de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Tout réside dans ce passage, au terme de la consécration épiscopale, le sens de la vie, la mission et le nouveau oui à l’Église de Lucio Nicoletto, évêque prélat élu de São Felix do Araguaia dans la région du Mato Grosso au Brésil, qui fut consacré évêque à Padoue. Originaire d’Este (Pd), Don Lucio Nicoletto, né en 1972, est missionnaire depuis 2005 fidei donum au Brésil, d’abord dans le diocèse de Duque de Caxias puis à Roraima, allant dans l’engagement pastoral – accompagnement des communautés, des séminaristes, responsable de la formation du clergé et du diaconat permanent, pastorale des jeunes, impliqué dans la catéchèse et l’initiation chrétienne jusqu’à être vicaire général du Roraima. Et maintenant, depuis Roraima, le pape François l’a nommé, le 13 mars, curé de la prélature territoriale de São Felix do Araguaia, suivant les traces de son premier évêque, le prophète de l’Amazonie, Pedro Casaldaliga Pla. Il sera accueilli ici le 30 juin.
Mgr Lucio Nicoletto, ordonné évêque à Padoue pour la prélature de São Felix do Araguaia au Brésil – Boato
La célébration a été présidée par l’archevêque métropolitain de Cuiabà, Mario Antonio da Silva, auparavant évêque de Roraima, où Nicoletto a vécu pendant les huit dernières années. Le cardinal Leonardo Ulrich Steiner, archevêque de Manaus, l’évêque de Padoue Claudio Cipolla et l’émérite Antonio Mattiazzo ainsi que quinze autres évêques concélébrants, dont beaucoup du Brésil, l’ont co-consacré. Parmi les fidèles, un grand groupe de Brésiliens et quelques indigènes qui ont également apporté des cadeaux au nouvel évêque : l’anneau de Tucum pour rappeler la cause des pauvres et des exclus ; une bannière de la tribu Tapirapé sur laquelle est brodé à la main le territoire de la prélature de São Félix, signifiant l’accueil de toutes les différentes réalités de la prélature ; une rame de canoë, comme signe de l’entrée de Nicoletto « dans la même pirogue », c’est-à-dire dans la même réalité quotidienne et familiale, pour ramer avec les habitants de São Felix dans la même direction.
Le choix missionnaire et le modèle de l’Église missionnaire annonçant l’Évangile, attentive aux pauvres et recherchant la justice ont souvent résonné au cours de la célébration. Être un bon berger – a rappelé De Silva – en plus de sentir l’odeur de ses brebis, signifie les aimer et prendre soin de chacune d’elles, créer et renforcer la conscience du peuple envers une société juste et fraternelle dans l’engagement d’éliminer l’exploitation et l’oppression. et toute forme de corruption. Et l’amour libre de Jésus, maître et bon pasteur, est le modèle de référence que Mgr Lucio Nicoletto a choisi dans sa devise (en renonçant volontairement aux armoiries), qui dit « Sans amour, je ne suis rien » 1Cor 13,2 .
