Trente, les valeurs de la Constitution au centre du Jour de la République | Gazzetta des Vallées

Trente, les valeurs de la Constitution au centre du Jour de la République | Gazzetta des Vallées
Trente, les valeurs de la Constitution au centre du Jour de la République | Gazzetta des Vallées

Ce lien, dont le sens n’est peut-être pas encore pleinement compris aujourd’hui, était également très clair pour les constituants élus le 2 juin 1946 : en effet, même si l’Europe politique n’existait alors que dans les idées et les écrits de visionnaires audacieux, l’article 11 de notre Constitution fondamentale La Charte préfigurait déjà la nécessité de regarder au-delà des frontières nationales, en établissant que l’Italie, « sur un pied d’égalité avec les autres États », peut permettre les « limitations de souveraineté nécessaires à un système qui assure la paix et la justice entre les nations » et donc promouvoir et encourager « les relations internationales ». organisations visant à cet effet ».
Il s’agissait là de paroles révolutionnaires dans un continent qui, jusqu’à récemment, était déchiré par la guerre entre États et entre citoyens d’un même État. Des propos nourris par les réflexions des antifascistes en confinement, d’Altiero Spinelli à Ernesto Rossi, auteurs de ce manifeste de Ventotene qui imagine une révolution démocratique européenne inspirée par les principes de paix, de justice et de liberté. L’idée de l’intégration du continent, dont le Trentin Alcide De Gasperi fut plus tard le porte-drapeau, présupposait en effet une communauté de valeurs qui demandent encore aujourd’hui à se traduire en règles, projets et réformes. En fin de compte, ils demandent cette attention concrète et efficace que le président Mattarella nous a exhorté à prendre.

L’Europe de la coopération pacifique, de la démocratie et du respect des minorités était une réaction à l’autre Europe, celle autoritaire, liberticide et belliqueuse du fascisme nazi. De même, la République née à la suite du référendum du 2 juin n’est pas seulement antimonarchiste, elle est aussi et surtout antifasciste. En fait, les constituants excluaient la possibilité d’écrire une Constitution afasciste, qui considérait les Vingt Ans comme une parenthèse détachée de notre histoire, une expérience conclue à jamais et qui nous mettait à l’abri de la résurgence de tendances autoritaires. D’Aldo Moro à Palmiro Togliatti en passant par Piero Calamandrei, les électeurs ont affirmé dans un débat passionné qu’il n’y avait pas de tabula rasa possible et que la Constitution, et donc la République, devait être explicitement antifasciste pour au moins deux raisons : souligner leur engagement direct dérivation de la Résistance et de donner aux démocrates italiens une base idéologique commune, au-delà de leurs différentes positions politiques.

Il me semble opportun de rappeler les racines idéales de cette célébration civile afin d’être armé pour affronter une période difficile pleine d’inconnues, prise entre deux guerres dont on ne voit pas la fin et traversée par une vague de violence politique qui a culminé en attaque contre le Premier ministre slovaque Robert Fico. Les conflits et les difficultés d’aujourd’hui nous montrent que la démocratie européenne n’est pas une destinée inexorable, mais une tâche quotidienne. Même notre République parlementaire, fondée sur le principe de la représentation et sur un droit de vote auquel nous nous sommes vite habitués, ne peut pas être considérée comme définitivement acquise. Il faut le défendre, le protéger des tentatives de le dénaturer, le mettre en mesure de transformer les craintes légitimes de nombreux citoyens en souci du bien commun.

Quelques jours après le cinquantième anniversaire du massacre de la Piazza della Loggia, je voudrais conclure avec les paroles jamais prononcées par le syndicaliste Franco Castrezzati le 28 mai 1974. Son discours, interrompu par l’explosion d’une bombe qui a causé la mort de huit personnes et au moins une centaine de blessés, n’a rien perdu de sa pertinence. «Si nous voulons porter un coup salutaire aux résurgences fascistes, donnons un visage plus précis à notre démocratie. Donnons-lui le visage de la liberté, mais d’une liberté substantielle et pas seulement formelle ; de la liberté de vivre et de la liberté de la presse (…) Donnons-lui le visage de la participation, c’est-à-dire d’un gouvernement dans lequel le peuple se voit, se reflète et se sent représenté. Donnons-lui le visage d’une justice à travers laquelle l’égalité entre tous les citoyens est exaltée en cohérence avec les valeurs de dignité de la personne humaine.

Bonne fête de la République à vous tous”

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