L’accord conclu par l’Italie avec l’Albanie pour que cette dernière examine les demandes d’asile de milliers de migrants récupérés en mer et renvoyés d’Italie devrait être reproduit au niveau européen, a déclaré mercredi la première ministre italienne Giorgia Meloni, ajoutant qu’il pourrait faire partie de une solution structurelle pour l’UE.
Mercredi, quelques jours avant les élections européennes, Meloni s’est rendu en Albanie avec le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi pour inaugurer une structure sur le territoire albanais.
L’année dernière, Meloni et le Premier ministre albanais Edi Rama ont signé un accord de cinq ans pour poursuivre la stratégie d’externalisation des migrants promue par le gouvernement Meloni.
L’accord comprend un centre d’accueil à Shengjin, une ville côtière du nord-ouest de l’Albanie, pour le traitement initial, tel que l’identification et l’enregistrement des personnes arrivant sur les côtes italiennes, ainsi qu’un centre de détention à Gjader.
Les deux installations devraient être opérationnelles d’ici août 2024 et accueilleront jusqu’à 3 000 migrants par mois pendant que l’Italie traitera rapidement leurs demandes d’asile.
L’Italie accueillera alors les migrants s’ils obtiennent une protection internationale ou organisera leur expulsion d’Albanie si leur demande est rejetée.
« L’Italie et l’Albanie sont des nations historiquement amies, habituées à collaborer. Je tiens une fois de plus à remercier le Premier ministre (Edi) Rama et le peuple albanais pour leur aide et pour avoir conclu avec nous un vaste accord européen », a déclaré Meloni dans une déclaration commune avec Rama.
“Cet accord pourrait être reproduit dans de nombreux pays et pourrait faire partie d’une solution structurelle pour l’Union européenne”, a déclaré le Premier ministre italien, qui a plaidé pour que la politique migratoire européenne comprenne des accords avec des pays tiers.
Pour souligner son propos, Meloni a souligné que : « Cet accord est en train de devenir un modèle. Il y a quelques semaines, environ 15 des 27 pays européens, soit la majorité de l’UE, ont signé un appel à la Commission (européenne), demandant, entre autres, de suivre le modèle italien. L’Allemagne, par la voix de sa ministre de l’Intérieur (Nancy Faeser), a également manifesté son intérêt pour cet accord.”
Les partis d’opposition italiens ont critiqué cette visite comme étant un coup médiatique pré-électoral visant à renforcer leur soutien. Ils ont également déjà fait part de leurs inquiétudes quant à d’éventuelles violations des droits de l’homme, comparant ces centres aux centres de détention pour migrants et les qualifiant de « Guantanamo italien ».
“Un gaspillage d’argent colossal pour un projet qui piétine les droits fondamentaux”, a déclaré mercredi la dirigeante du Parti démocrate (S&D), Elly Schlein.
“800 millions d’euros qui auraient pu être dépensés en soins de santé, et Meloni les utilise pour prétendre apporter des solutions qu’elle n’a pas apportées”, a commenté Schlein.
(Alessia Peretti | Euractiv.it)
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