Bigon-Sartori, deux façons de travailler différentes

Dans cette courte chronique consacrée au retour en Europe de Bologne, nous avons atteint un tournant dans l’histoire du club rossoblù. Un tournant qui porte le nom de Giovanni Sartori.
Après un énième championnat terminé en milieu de tableau, en effet, Joey Connu fait un choix fort : le patron canadien opte pour un changement de directeur sportif.

Le 31 mai 2022, Bologne a officiellement annoncé avoir relevé Riccardo Bigon de son rôle de directeur sportif. À sa place, Saputo choisit un directeur sportif tout droit issu du miracle sportif de l’Atalanta : Giovanni Sartori. En fait, sous sa direction, l’Atalanta est passée d’une équipe luttant pour sa survie à une équipe compétitive pour les premières places. Richard Bigon au lieu de cela, il quitte Bologne après six ans.

Bigon : six saisons dans l’anonymat

Aujourd’hui, deux ans après ce jour, nous pouvons commencer à porter un premier jugement sur le travail de Riccardo Bigon à Bologne. Les résultats parlent de deux quinzièmes places, d’une treizième place, d’une douzième place et enfin d’une dixième place (meilleur résultat obtenu l’année du miracle de salut de Mihajlovic). Le record de points sous l’ère Bigon est de 47, l’année du Covid, où Bologne termine cependant à la douzième place.

La croissance de Bologne durant l’ère Bigon a été plus lente que prévu initialement. Le club Saputo a navigué dans l’anonymat pendant six ans, avec pour conséquence de ne pas être un club attractif pour de nombreux entraîneurs et joueurs. En 2018, De Zerbi a choisi Sassuolo, sous-entendant que les idées de programmation du club noir-vert l’avaient convaincu bien plus que celles de Bologne.

Complètement à l’opposé de la réalité que nous voyons aujourd’hui, deux ans plus tard seulement.

Bigon a toujours opéré avec le plus grand professionnalisme pour Bologne, mais l’ambition qui plane aujourd’hui à Casteldebole depuis six ans n’a pas été aussi présente. A ceux qui lui demandaient un avis sur les résultats de son équipe, l’ancien directeur sportif des Rossoblu répondait toujours que s’attarder sur le classement aurait été réducteur et que ce n’était que “un petit numéro”. Aujourd’hui, le changement de rythme sur le sujet est évident.

Différentes ressources disponibles, aurions-nous pu faire mieux ?

Un autre point à prendre en considération sont les ressources avec lesquelles Bigon a pu fonctionner au cours de ses six années de gestion. Saputo, au cours de ces six saisons, n’a jamais hésité à mettre à disposition le plus de ressources possible, malgré le fait qu’elle ait dû faire face à l’urgence de la Covid à partir de 2020.

Cependant, à plusieurs reprises, les attentes concernant certains achats ne se sont pas révélées conformes à ce qui était initialement espéré. De la place et de la propriété elle-même. Bigon, en effet, a fini à plusieurs reprises par payer les joueurs plus qu’ils ne le devraient, souvent avec des contrats longs et substantiels.
Les exemples sont nombreux. Citons quelques-unes des plus évidentes.

  • Stéphane Denswil est acheté à Bologne pour 6 millions d’euros. L’ancien défenseur du Club de Bruges se voit proposer un contrat de trois ans (avec option pour une quatrième) à 800 000 euros par saison. Le défenseur, après son expérience à Bologne, est retourné dans son pays natal au Club de Bruges puis s’est retrouvé en Turquie. La bonne performance en Belgique avait amené Bigon à se concentrer sur lui, cependant, Denswil semblait beaucoup souffrir du passage du championnat belge à la Serie A. Avec Mihajlovic, en effet, il a trouvé peu de continuité et en janvier 2021 il est revenu au Club. Bruges.
  • Un cas similaire est celui de Federico Santander. L’attaquant paraguayen a été racheté à l’été 2018 pour remplacer Mattia Destro. Santander signe un contrat de quatre ans à un million par saison. Le coût de son contrat s’élève à 6,5 millions d’euros. Après un premier championnat discret dans lequel il a néanmoins apporté sa propre contribution au salut, le Paraguayen n’a plus eu d’impact.
  • Enfin, prenons le cas de Kevin Bonifazi, un joueur toujours détenu par Bologne et qui n’a pas réussi à se démarquer même à Frosinone. Bonifazi a coûté à Bologne près de six millions d’euros, avec un salaire d’un million par saison. Un coût peut-être trop élevé si l’on considère que ni avec Mihajlovic ni avec Thiago Motta il n’a pu se tailler sa propre place.

Les autres joueurs qui n’ont pas répondu aux attentes étaient Diego FalcinelliCésar FallettiGiancarlo GonzálezSébastien De Maio, Ladislav Krejci et enfin et surtout Andreas Skov Olsen. Ce dernier, notamment, a retrouvé sa dimension au Club de Bruges après son expérience avec les rossoblù dans laquelle il n’a pas pu s’imposer comme espéré.

Il y a eu aussi quelques surprises positives, il ne faut pas l’oublier. Un exemple en est les achats de légumes verts, Svanberg, Tomiyasu, Suçon et particulièrement Schouten. A ce jour, les trois derniers montrent leurs qualités à travers l’Europe (avec toutefois une certaine malchance physique pour Tomiyasu et Hickey).

Cela aurait pu être mieux fait ? Avec le recul, probablement oui. Peut-être que le tournant décidé par Saputo est arrivé avec un an de retard, mais la position était néanmoins forte.

Sartori : Bologne en Ligue des Champions est son œuvre

Le travail de Sartori est visible par tous. Bologne en Ligue des Champions, c’est avant tout grâce à lui.
En deux ans, l’ancien de l’Atalanta DS a récolté une neuvième et une cinquième place.

La première année, il a dû fonctionner avec très peu de ressources disponibles, avec une équipe de Bologne qui avait très peu d’attrait et d’ambition. C’est pourquoi la neuvième place de l’année dernière peut également être considérée comme un succès.

La cinquième place cette année avec la Ligue des Champions qui en découle était un chef-d’œuvre. Encore un autre de sa carrière après ceux du Chievo et de l’Atalanta.

Sartori a apporté le changement indispensable tant dans la manière de travailler que dans la mentalité. Sur le premier point, le changement de direction s’est manifesté avec une politique de baisse des salaires et des contrats nettement plus courts. Sartori, contrairement à Bigon qui observait les joueurs de loin, est un DS que l’on voit moins à Casteldebole précisément parce qu’il est toujours dans le monde pour voir en direct les personnes directement impliquées.

Depuis Giovanni Sartori est à la tête de Bologne, le classement n’est plus “un petit numéro” pour personne. Pas même pour Saputo qui, après un an d’économies, a accordé des ressources économiques très importantes, mu par l’ambition de Sartori et Thiago Motta.

En fait, ils ont été les premiers à réaliser en août de l’année dernière que ce championnat pourrait réellement être un tournant pour Bologne.

Cette œuvre porte leur signature.

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