L’Europe et l’Afrique à la rencontre des cultures dans “La Linea Insubrica”

1. Abdessamad El Montassir, Galb’Echaouf, 2022, Image vidéo, Courtesy ADAGP, Paris
Merano, avec son air cristallin et ses vues qui semblent peintes par des mains anciennes, est une ville de la province de Bolzano. Quiconque est allé à Merano sait qu’ici chaque souffle est une invitation à la contemplation, chaque recoin une découverte. Et parmi les lieux qui valent le détour, il y a certainement le Kunst Meran Merano Arte.

Le 2 juin dernier, cet espace culturel a ouvert ses portes à une exposition qui se présente avec toutes les conditions pour nous émerveiller avec sa thématique aux multiples facettes, le titre ? “La Ligne Insubrique”. Ce nom, presque une énigme, suggère une profondeur qui dépasse la simple vision. Il s’agit d’une exposition collective qui met en scène un dialogue intense et parfois idyllique entre onze artistes contemporains de diverses régions du monde : Liliana Angulo Cortés, Sammy Baloji, Binta Diaw, Abdessamad El Montassir et plein d’autres. Organisée avec soin et sagesse par Lucrezia Cippitelli et Simone Frangi, l’exposition est la première étape d’un projet de trois ans intitulé « L’invention de l’Europe : un récit tricontinental (2024-2027) ».

Francis Offman, Portrait, Crédit photo Carlo Favero

Ce projet ambitieux vise à explorer, au cours des trois prochaines années, l’idée monolithique de l’Europe et sa construction narrative à travers une série d’expositions collectives et monographiques. La première phase, « La Linea Insubrica », représente une réflexion critique sur les relations entre l’Europe et l’Afrique. Le nom même de l’exposition vient d’une ligne géologique qui traverse Merano, cicatrice visible de la collision entre les plaques tectoniques européenne et africaine. Cette faille, telle une marque sur la peau de la terre, est un symbole puissant de la rencontre et du choc entre ces deux continents.
Les artistes impliqués, avec leurs sensibilités et leurs langages différents, utilisent une variété de médias – des installations vidéo aux performances sonores – pour explorer des thèmes cruciaux tels que le colonialisme, l’extractivisme et la migration. L’exposition est enrichie d’une programmation publique multidisciplinaire qui comprend des visites guidées, des performances, des interventions sonores et des projections de films d’artistes. L’ouverture du 1er juin mettra en vedette Vashish Soobah avec un DJ set explorant les thèmes de la mémoire et de la migration. Projections de films tels que *Aequare : l’avenir qui n’a jamais existé* par Sammy Baloji et *Est-ce que ma vie est vaine* De Ufuoma Essi ils ajouteront d’autres couches de sens à l’exposition.

Kapwani Kiwanga, Fleurs pour l’Afrique

« La Linea Insubrica » n’est pas seulement une exposition, mais une expérience complexe et totale qui invite les visiteurs à repenser les récits historiques et culturels entre l’Europe et l’Afrique. C’est une invitation claire à réfléchir à la manière dont les histoires s’entrelacent et à la manière dont nous pouvons construire un avenir plus conscient et inclusif. Forte d’un riche programme d’événements et d’activations, cette exposition promet d’être une référence sur la scène de l’art contemporain.

Vous avez jusqu’au 13 octobre pour rencontrer l’art et la critique qui se retrouvent dans un dialogue qui traverse les continents et les générations, offrant de nouvelles perspectives et matière à réflexion. Et dans cette rencontre, peut-être trouverons-nous aussi une partie de qui nous sommes, cachée entre les replis de l’histoire et de l’art.

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