Dire « non » au PUMS, c’est enfermer Messine dans son passé

Dire « non » au PUMS, c’est enfermer Messine dans son passé
Dire « non » au PUMS, c’est enfermer Messine dans son passé

par Marco Olivieri

MESSINE – Marche avant ou marche arrière ? Devons-nous retourner vers le passé ou allons-nous vers un avenir à gouverner et à planifier ? Le débat au conseil municipal sur le PUMS, plan d’urbanisme pour la mobilité durable, semble osciller entre ces deux axes. Fratelli d’Italia parle d’un “coup mortel porté à l’économie des entreprises messines”. Mais ceux qui, issus d’autres réalités, suivraient cet affrontement politique houleux penseraient avoir remonté le temps de l’histoire. L’orientation politique du PUMS est conforme à ce qui doit être réalisé et est en train d’être réalisé au niveau national et européen.

Qu’aujourd’hui l’économie de Messine, très faible en raison de facteurs structurels qui méritent une analyse à part, dépende de la possibilité d’utiliser la voiture partout, est vraiment paradoxal. Les entreprises et le commerce doivent « jouer » la carte du présent et du futur en matière d’innovation. Je ne regarde certainement pas le passé. Ce que nous devons demander à l’administration municipale, c’est de mieux gérer ces processus, de réduire les erreurs et d’aborder, avec les interlocuteurs institutionnels, les problèmes sociaux et économiques qui affligent Messine.

Entre les îlots piétonniers à étendre, les pistes cyclables et piétonnes sur les chaussées et les zones à circulation limitée (ZTL), au premier plan se trouve le thème controversé de la piétonisation dans le tronçon de Viale San Martino, Villa Dante et Viale Europa. De plus, des modifications de la circulation dans les zones nord et sud doivent être prises en compte. Mais il faut préciser que le PUMS, obligation pour les communes de plus de 100 mille habitants, est un document d’urbanisme soumis à des contrôles en 2026 et à d’éventuelles variantes. « Tout n’est pas mis en œuvre », a précisé à plusieurs reprises le conseiller Mondello.

La dictature de l’automobile à Messine

Giuseppe Saija, expert en mobilité durable et secrétaire de la « Fiab Messina ciclabile » a récemment observé : « Tant que nous aurons un nombre aussi élevé de voitures en circulation, il n’y aura pas de PUM qui tiendra le coup. À Messine, on estime qu’il y a environ 140 000 voitures pour 220 000 habitants. Telle est la question. Par ailleurs, le taux moyen d’utilisation de la voiture particulière se situe autour de 8% du temps. Autrement dit, la grande majorité du temps, les voitures sont à l’arrêt, occupant principalement un espace public dont les citoyens pourraient profiter différemment. »

« Messine loin des objectifs de mobilité durable d’ici 2030 »

Ajoutez à cela l’étude réalisée par “Clean Cities Campaign”. Il s’agit d’une coalition européenne de plus de 70 ONG, associations environnementales, mouvements populaires et organisations de la société civile qui a pour objectif une mobilité urbaine zéro émission d’ici 2030. Dans cet ouvrage, il ressort immédiatement du titre que « Messine est encore loin » des objectifs de mobilité durable à l’horizon 2030″.

On lit dans l’étude : « La ville du Détroit se classe deuxième, après Catane, comme ville avec la plus forte densité de véhicules privés. Dans ce cas également, le nombre de véhicules en circulation est vraiment significatif et le comportement des automobilistes produit des phénomènes d’occupation de tous les espaces, avec “stationnement sauvage”, que la Municipalité essaie également de combattre à travers des campagnes de communication”.

Transports publics et pistes cyclables à Messine

Quoi qu’il en soit, même si le problème du tramway reste en suspens, le service des transports publics a fait d’importants progrès au cours de l’année dernière. Davantage de bus et d’initiatives comme MoveMe, avec des abonnements à prix très réduits, vont certainement dans la bonne direction, même s’il y a beaucoup de travail à faire dans ce domaine (et pas seulement).

La « Campagne Villes Propres » continue : « En ce qui concerne les pistes cyclables, c’est « calme ». Entre 2016 et 2022, ils sont restés exactement les mêmes, 7,2 km, soit 0,3 kilomètre pour 10 000 habitants, alors que la norme européenne pour une ville de cette taille devrait être d’au moins 15 km/10 000 habitants. Par rapport à la population, elle rivalise avec Naples et Catane pour le maillot noir de la commune la moins cyclable parmi les capitales des villes métropolitaines, qu’elle détient cependant fermement dans l’absolu et par rapport au territoire (3,4 km/h). 100 km2)”.

En réalité, dans le domaine des pistes cyclables, il y a eu une accélération en 2023. Et l’utilité ou non des pistes cyclables, comme des parkings, a animé le débat de la ville.

Nombre record d’accidents de la route à Messine

Les données alarmantes ne manquent pas en matière d’environnement, de conditions atmosphériques et d’impact sur la santé. Le plus dramatique concerne les accidents de la route : « Près de 700 accidents de la route en 2022 avec 15 morts et près de 1000 blessés. En 2022, Messine détient le record – parmi les communes surveillées par l’Observatoire – de la plus forte incidence de décès dans les accidents de la route par habitant (6,8 décès pour 100 mille habitants)”.

De ce point de vue, la réduction de la vitesse urbaine à 30 kilomètres par heure réduit drastiquement le nombre d’accidents, comme déjà démontré à Bologne. Bref, un autre modèle de ville est possible et il ne faut pas se résigner à la dictature de la vitesse et de la voiture.

Le véritable enjeu est donc de bien gérer ces processus de changement, nécessaires à l’amélioration de la qualité de vie. Le progrès économique et la mobilité durable peuvent aller de pair. Et ce n’est qu’à Messine (ou presque) qu’on croit encore que le mouvement nécessaire à la création de l’économie vient de la voiture.

Services publics, accompagnement des personnes handicapées et des personnes âgées, espaces piétonniers et verts à reconquérir pour les citoyens : telle est la voie à suivre.

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