Redonnez à Rome ce qui appartient à Rome

L’approbation de l’autonomie différenciée dépend de la saison des réformes du gouvernement Meloni, après le premier passage du poste de premier ministre au Sénat et le feu vert au Conseil des ministres de la séparation des carrières des magistrats. Tous les trois sont réunis, représentant la circonscription des partis majoritaires. L’autonomie, notamment, remplit la mission fondatrice de la Ligue et boucle la boucle. Est-ce une bonne réforme ? Quel impact cela aura-t-il sur la cohésion du pays, dans des domaines sensibles comme la santé et l’éducation ? Au-delà des bagarres politiques, la réponse doit être factuelle : elle dépend de la question de savoir si les services essentiels seront financés dans toutes les Régions (ce n’est pas un petit engagement, compte tenu de l’état des finances publiques) et des amortisseurs qui seront prévus pour le territoires les plus défavorisés. En fin de compte, cela dépend de la manière et de l’ampleur de sa mise en œuvre. Il y a un problème en particulier sur lequel le gouvernement est appelé à se pencher. Car l’autonomie différenciée n’est en aucun cas un bilan nul pour Rome, étant donné qu’elle implique le transfert de fonctions, de bureaux, de personnel et de fonds du centre vers la périphérie. Si nous devons espérer que le projet de Salvini améliore l’efficacité de l’État, comme on nous l’explique, nous ne pouvons ignorer que nous sommes confrontés à un inévitable processus d’appauvrissement du capital de ce même État. Un chemin qui commence de loin, depuis le démantèlement de grandes entreprises publiques avec des conséquences souvent malheureuses (pensez aux problèmes d’Alitalia et de Telecom) jusqu’au déplacement vers le nord de l’Italie des pôles financiers, qui avaient également trouvé un terrain fertile pour leur développement à Rome. Ce phénomène a été précédé d’une autre décentralisation, en faveur des institutions européennes. Et, encore une fois, nous ne pouvons pas négliger les effets sur l’attractivité du système romain de choix à forte valeur stratégique, comme le plafond salarial dans l’administration publique, destinés à créer un net déséquilibre entre privé et public. Le danger, et d’une certaine manière la réalité, est une fuite des portefeuilles, des cerveaux et des compétences.
Le détournement des ressources de Rome vers d’autres régions du pays, principalement le Nord, nécessite à ce stade un outil de compensation, pour éviter que l’appauvrissement et le dépeuplement ne transforment cette ville en un pur témoignage d’elle-même. Nous entendons une compensation financière, la seule capable de redonner des moyens et une dignité à la Capitale, en reconnaissant son rôle et ses fonctions qui dépassent ceux d’une métropole ordinaire. La simple attribution d’un statut spécial, et à terme de pouvoirs équivalents à ceux d’une Région, qui dans les intentions du gouvernement devrait prochainement se matérialiser par un projet de loi, ne suffira pas à rééquilibrer les effets de la décentralisation, à rendre à César ce qu’est César. . Ou ça devrait l’être. Ou plutôt c’était le cas. Il faut restaurer le flux des capitaux et le tissu économique, soutenir une vision qui ne peut rester éternellement ancrée dans les vestiges de la Ville, créant l’environnement idéal pour l’innovation et la recherche. Nous devons stimuler les investissements publics au nom de la modernisation. Il ne s’agit pas du clocher, mais plutôt d’une urgence nationale, car la croissance de l’Italie ne peut ignorer celle de la capitale. Comme le criait le grand classique du XIXe siècle, Theodor Mommsen : “… mais qu’avez-vous l’intention de faire à Rome ? Cela nous inquiète tous, à Rome on ne peut pas exister sans avoir des intentions cosmopolites”. Deux siècles plus tard, aucune visée cosmopolite, bien entendu, ne semble compatible avec l’assèchement des richesses produites. Malgré les clichés, à commencer par le plus banal de tous (la Rome voleuse de la première Ligue du Nord), l’autonomie différenciée est un geste de générosité qui exige de la responsabilité.

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