Un général avec un lys sur la poitrine : quand Passarella prit Florence

Parfois, la vie est un accident de la route qui dérape, un camion qui fait un écart, vous qui tombez, le bruit des os qui se brisent, la chance de rester encore accroché à cette existence. Le problème est que Daniel Passarella n’a que 9 ans et tout reste à faire. Il vit à Chacabuco, au cœur de la pampa argentine. Particularités : il respire le football et fait déjà preuve d’un bon talent. Alors, quand le médecin secoue la tête, il refuse d’y croire. D’accord, la jambe droite a été brisée, mais imaginez si vous rêvez d’abandonner. Il est libéré, on le place dans un fauteuil et il attend cette guérison pour une durée indéterminée. Mais il ne peut pas rester immobile. Il récupère un ballon et, voyant que son pied droit est touché, il commence à le faire rebondir avec son autre pied. Ainsi est née l’éducation solennelle du pied faible qui, à force d’être sollicité, devient prodigieux.

Un puissant bond en avant le voit hisser le coupe du monde avec son Argentine, en 1976. Je ferai la même chose en 1986, mais sans en être le protagoniste. Entre-temps, il est devenu le leader charismatique de la défense de Rivière Plate. Beaucoup de choses chez lui sont frappantes. Même s’il semble se noyer dans ce costume ample, même s’il ne mesure que 1,74 mètre, il semble être un roc toujours capable de réduire en bouillie les ambitions des autres. Parce qu’une autre chose que Passarella aime, c’est voler. Ainsi, même s’il n’est pas un géant, il s’entraîne toute sa vie au saut d’obstacles. Il sait comment réaliser une troisième mi-temps presque scandaleuse pour ses adversaires, car il veut rester là-haut sans se soucier de la gravité et domine souvent les béliers. Cela ne suffit pas : Daniel est armé d’une détermination farouche. Il ne recule jamais la jambe, il se jette dans la foule, il élève la rudesse au rang de vertu.

Passarella donne un coup de pied sous le regard d’Antognoni

Mais ensuite, lorsqu’il s’agit de donner des coups de pied, il fait preuve d’une délicatesse surréaliste avec ce pied gauche. Il marque et marque. Passarella est un concentré de compétences footballistiques et morales. La foule est évanouie. Et il le renomme immédiatement “Caudillo”, général, car dans la zone du terrain dans laquelle il agit en tant que libéro, les tentatives des autres sont vaincues. Daniel règne et gagne. De quoi attirer les lumières des grands clubs européens. Le Real Madrid et la Roma le veulent, mais la Fiorentina des comptes Pontello le gagne. Le prix à payer, cet été 1982 – juste après la Coupe du monde dont nous étions champions du monde – était de 1 milliard 600 millions de lires.

Les fans de la Viola l’ont accueilli radieux, mais il a mis du temps à se lancer. Le fait est qu’en Argentine, il avait plus de liberté de mouvement, alors que maintenant Monsieur De Sisti s’attend à ce qu’il reste plus coincé à l’arrière. Cependant, après avoir digéré la tactique italienne, Passarella devient dominante. Et sa tendance à marquer est une nouvelle fois satisfaite : avec sa tête, avec des torpilles venues de l’extérieur de la surface et avec la spécialité maison, un coup franc soyeux. Lors de la saison 1985-86, lorsqu’il a contribué à amener la Fiorentina à la troisième place du championnat, il a même marqué 11 buts, devenant ainsi le meilleur joueur du championnat. défenseur le plus prolifique dans une année de Serie A seulement. Marco Materazzi il parviendra à battre le record en en faisant 12, au début des années 2000. Au total, avec le maillot violet, il fera 35 apparitions en 139.

Mais ce qui est le plus captivant chez lui reste son attitude : Daniel est un combattant irréductible. Celui qui accepte le différend sans crainte. Quelqu’un prêt à se mettre à l’aise sur le terrain pour l’équipe.

Les fans l’aiment et, aussi pour cette raison, quand laisse l’alto après un règne défensif qui a duré quatre ans, pour aller à l’Inter, le sentiment ne peut pas être celui de l’acrimonie. On n’a pas souvent vu de général sur les bords de l’Arno.

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