La peinture italienne de la Belle Epoque exposée à Carrare

CARRARE – Toujours à la recherche des aspects les plus intrigants de la culture et presque comme s’il s’agissait d’un livre à feuilleter, la Fondation Giorgio Conti de Carrare propose un nouveau et splendide chapitre consacré à l’art de notre pays.

Organisée par Massimo Bertozzi, l’exposition « Belle Époque. Les peintres italiens de la vie moderne. De Lega et Fattori à Boldini et De Nittis à Nomellini et Balla », qui se poursuivra jusqu’au 27 octobre.

Il y aura quatre mois d’immersion totale dans l’un des aspects les plus intéressants et fascinants de l’histoire de l’art italien.

Giovanni Boldini, « Le chanteur mondain »

Dans l’intention du commissaire, en effet, il y a le désir que l’exposition Belle Époque. Les peintres italiens de la vie moderne. De Lega et Fattori à Boldini et De Nittis en passant par Nomellini et Balla, suivez les traces des mutations de la peinture après l’Unification, du dépassement des écoles régionales à la recomposition d’une empreinte nationale, pour viser tout droit une culture artistique adaptée au temps modernes de la “Nouvelle Italie”. C’est un processus qui, depuis les derniers battements du cœur des Macchiaioli, conduit à l’effervescence de la scapigliatura jusqu’aux résultats finaux du divisionnisme, c’est-à-dire de Fattori et Lega à Boldini et De Nittis à Nomellini, Balla.

Sans oublier que d’autres artistes présents dans l’exposition avec leurs œuvres portent les noms de Signorini, Spadini, Pellizza da Volpedo, Zandomeneghi et Corcos, puis encore Antonio Mancini, Tranquillo Cremona, Moses Bianchi, Emilio Longoni, Angelo Morbelli, Gaetano Previati, et plein d’autres.

Au total, il y a environ quatre-vingt-dix œuvres – dont des peintures sur toile et sur bois, des aquarelles, des pastels et des sculptures en bronze et en plâtre – qui couvrent une période allant de 1864 à 1917.

Dans les premières décennies après l’Unification, en effet, la peinture de la « nouvelle Italie », bien que encore conditionnée par la tradition des écoles régionales, essayait de rechercher une dimension nationale et internationale, dans la découverte des thèmes de la vie moderne, qui n’est plus la vie des champs, attentive à la poésie frugale de la nature, mais la vie des villes, animées par la recherche fébrile du bien-être matériel mais aussi de nouvelles satisfactions mondaines et culturelles.

C’est pourquoi il est également demandé aux intellectuels, aux écrivains, aux compositeurs et aux artistes en général d’avoir une autre considération pour le divertissement, les loisirs et l’utilisation intelligente du temps libre, qui pour certaines classes sociales devient un temps socialement utile, pour une nouvelle façon de vivre en privé et pour apparaître en public.

C’est dans ce contexte que le monde des affaires, la haute finance et l’entreprise aristocratique, et non plus seulement les académies et autres institutions publiques, deviennent des promoteurs des beaux-arts et, en tant que collectionneurs ou mécènes, des figures de référence importantes pour les artistes et les commerçants.

Il y a donc une trahison des idéaux du Risorgimento, auquel les artistes avaient participé avec cohérence et courage civil, et une involution conservatrice de la classe politique nationale, conduisant au désenchantement des intellectuels, dont seuls les artistes les plus célèbres se sont affranchis. eux-mêmes grâce à la reconnaissance privée de la nouvelle bourgeoisie entrepreneuriale et de l’aristocratie libérale, qui furent elles aussi bientôt déçues par les résultats de la « révolution » italienne.

De sorte que la peinture d’histoire, enveloppée d’un « patriotisme » mêlé d’intonations régionales, est remplacée par des représentations de la vie moderne, soutenues par des intentions narratives claires plutôt que par des intentions éthiques, où l’influence des suggestions littéraires, notamment françaises, agit autant et peut-être plus. que l’actualisation des langages figuratifs.

Le refroidissement des pulsions idéales et l’attrait des séductions mondaines poussent les artistes de la nouvelle génération à des sentiments de répulsion et de rébellion, qui, également influencés par les suggestions de la « vie de bohème », génèrent le « dualisme » des Scapigliati et de leurs voyages. compagnons : d’une part l’élan vers des idéaux nobles et élevés, de l’autre la satisfaction des aspects les plus dégradés de la vie civile.

Dans l’heure la plus apathique et la plus difficile de la nouvelle Italie, celle que l’on définira comme « l’âge giolittien », seule la réaction des artistes semble en effet en phase avec son temps : comme un magicien sort le lapin du chapeau, certains les peintres louent la peinture pointilliste, la dernière véritable contribution italienne à l’art européen, avec l’intempérance futuriste et la divination métaphysique.

Horaires : du 29.06.2024 au 15.09.2024 : MAR-MER-JEU-DIM 9h30-12h30 et 16h-20 ; VEN-SA 9h30-12h30 et 16h-23h. Du 17.09.2024 au 27.10.2024 : MAR-MER-JEU-DIM 9h30-12h30 et 15h-20h ; E-SA 9h30-12h30 et 15h-21h. MO fermé.

Droits d’entrée : 10 € ; réduit 8 € ; groupes de 10 à 29 personnes 8 € ; à partir de 30 ans 7 € ; étudiants universitaires 5 € ; gratuit pour les jeunes jusqu’à 18 ans, les personnes handicapées et leur accompagnateur, les journalistes titulaires d’une carte nationale ; Des accords Unicoop, Coop, Coop Liguria et Touring Club Italiano sont prévus

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