«Le drame d’une époque vide. La faute aux réseaux sociaux ? Un alibi”

«Le drame d’une époque vide. La faute aux réseaux sociaux ? Un alibi”
«Le drame d’une époque vide. La faute aux réseaux sociaux ? Un alibi”

L’âge fragile est celui qui voit, au début d’un après-midi d’été, parmi les branches fleuries d’un jardin urbain, deux adolescents entrelacer leurs destins dans un crime, qui a coupé le fil de la vie d’un pair et brisé l’innocence dans un crime homicide. geste. L’âge fragile est celui raconté dans le roman du même nom, de Donatella Di Pietrantonio – une écrivaine des Abruzzes qui connaît bien la réalité de Pescara – qui raconte, après “L’Arminuta” et “Borgo sud”, les événements de un crime commis dans des endroits généralement considérés comme non contaminés et à l’abri de la violence. Un livre acclamé par le jury composé de filles et de garçons âgés de 16 à 18 ans, qui l’a choisi comme lauréat du Prix Strega Giovani.

Un crime commis en plein jour, commis par deux garçons d’à côté, qui après le meurtre vont se baigner dans la mer. Comment expliquez-vous une telle brutalité ?

«L’univers de la jeunesse est un monde varié et complexe et le crime commis là-bas, parmi les bâtiments du centre de Pescara, raconte plus qu’une époque fragile, une époque vide, dépourvue de références morales, de valeurs, d’empathie. Ce qui s’est produit dimanche après-midi, dans l’un des quartiers les plus représentatifs de la ville, loin des banlieues, communément associé à des événements criminels, est un crime aberrant qui laisse consterné et stupéfait. On a du mal à croire qu’il ait pu être consommé ainsi, en plein jour, par deux adolescents.”

Il y a ceux qui remettent en question un univers culturel dominé par les médias sociaux et la fiction qui mythifie la violence, avec le résultat d’une génération qui connaît un détachement total de la réalité et donc des responsabilités. C’est ça?

«Il serait trop facile de chercher les causes d’une telle cruauté dans les ramifications culturelles et émotionnelles des réseaux sociaux ou dans une série télévisée culte, qui a la prison comme point de référence et les jeunes prisonniers comme héros d’un monde qui mythifie la violence. Je ne pense pas que « Mare Fuori » puisse être décisif pour façonner l’imaginaire d’un adolescent. Le vrai problème est le vide interne dont les causes se trouvent dans divers domaines, social, familial, dans l’incapacité des familles à transmettre des principes. Les modèles qui s’enracinent sont uniquement ceux qui relèvent de la sphère des valeurs.”

Dans quelle mesure l’école peut-elle être cruciale en tant qu’agence éducative ?

«Les instituts scolaires ne sont qu’une composante éducative qui ne peut rien s’il n’y a rien derrière. Si les jeunes sont fascinés par la violence, c’est parce qu’ils ne trouvent pas de modèles alternatifs valables. Il est clair qu’on ne peut pas généraliser et qu’on ne peut pas penser que tout est ainsi. Je voyage en Italie pour le Premio Strega et je rencontre des enfants extraordinaires, curieux et intelligents. Mais cela, celui des jeunes qui lisent et sont contaminés par la beauté de la littérature, n’est qu’une partie d’un tout. »

Le crime de Via Raffaello renverse les stéréotypes selon lesquels les difficultés sociales et économiques alimentent les événements criminels.

«Ce qui s’est produit dimanche soir est un crime qui, selon ce qu’ont constaté les enquêteurs, a été commis par deux garçons de bonne famille, fils de professionnels, un avocat d’un côté, un représentant de la police de l’autre. Mais à ce stade, il est nécessaire de se demander : qu’est-ce qu’une bonne famille ? Est-ce celui des parents établis, des maisons au centre, de la disponibilité économique ? Mais, je me demande, ces familles sont-elles alors capables de transmettre les anticorps pour faire face à la violence, au manque de valeurs qui nous entourent ? Au-delà de tout, et compte tenu de la douleur qui unit les familles des responsables et celle de la victime en ces heures, une considération demeure. Être mère et père est une tâche extrêmement ardue. On peut difficilement transmettre des valeurs positives avec des « explications », en faisant des discours retentissants, des sermons. Toutes choses qui prennent leur temps. A ceux qui, comme moi, sont parents, je vous conseille d’avoir une posture, d’être avant tout une personne crédible.”

Mais la littérature peut-elle être un antidote à la violence ?

«Je ne crois pas à la magie salvatrice. Les livres doivent être lus, mais s’il n’y a pas d’éducation à la lecture, le contenu n’arrive pas. »

Et, au final, ce qui reste, c’est l’histoire tragique d’un jeune homme trop tôt enlevé à la vie, de deux adolescents entachés par un crime. Reste l’écho de la fragilité de l’adolescence, de la recherche de justice, des remords futurs et des nombreux regrets des protagonistes d’un crime que la lumière du châtiment, lorsqu’elle arrivera, ne pourra pas effacer.

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