La Campanie est une alarme sociale : elle fait partie des quatre régions d’Europe les plus exposées au risque de pauvreté

La Campanie est une alarme sociale : elle fait partie des quatre régions d’Europe les plus exposées au risque de pauvreté
La Campanie est une alarme sociale : elle fait partie des quatre régions d’Europe les plus exposées au risque de pauvreté

On peut le regarder sous différents angles, mais le résultat reste quasiment identique. La Campanie connaît une urgence sociale qui dure depuis des années et même les améliorations légères et partielles ne conduisent pas à l’optimisme. Les indicateurs relatifs au domaine social – du chômage à la natalité, de l’abandon scolaire aux dépenses de santé, en passant par la pauvreté et la violence à l’égard des femmes – dressent un tableau des plus inquiétants.

LE RISQUE DE PAUVRETÉ ET D’EXCLUSION SOCIALE. Il ressort du rapport annuel d’Eurostat sur les conditions de vie en Europe que la Campanie et la Calabre font partie des quatre premières régions d’Europe présentant une proportion plus élevée de personnes exposées au risque de pauvreté et d’exclusion sociale. En 2022, la Campanie a enregistré le deuxième chiffre le plus élevé d’Europe, après le sud-est de la Roumanie, avec 46,2 pour cent, contre une moyenne européenne de 21,6. D’après les statistiques de l’Istat sur la pauvreté, la Campanie se situe à 22,1 pour cent, juste derrière la Calabre (31,6).

L’URGENCE DE L’EMPLOI. Tant de pauvreté se greffe sur une situation de travail absolument précaire. De 2020 à 2022, le taux d’emploi a augmenté dans toutes les zones géographiques du pays (Italie : 60,1 %), mais des différences fondamentales subsistent. La Campanie, avec 43,4 pour cent, a des valeurs encore inférieures à la moyenne du Sud, avec une incidence inférieure de 3,3. La Campanie, la Calabre et la Sicile représentent un marché du travail confronté à d’énormes difficultés et extrêmement éloigné de la tendance du reste du pays. En ce qui concerne le taux de chômage, en 2023, la région tombera à 17,1 pour cent, contre 19,7 pour cent l’année précédente, ce qui est encore très loin de la moyenne nationale de 8,1 pour cent. Un jeune Campanien entre 15 et 34 ans (33,4) n’étudie ni ne travaille, contre 19,5 à l’échelle nationale. La disparité entre l’emploi des hommes et des femmes est énorme : en Campanie, la différence entre les sexes est égale à 25,9 points de pourcentage (chiffre UE 10,7 pour cent, Italie chiffre 18,1). Même la valeur absolue est alarmante : le pourcentage de femmes employées en Campanie s’arrête à 30,6 pour cent, contre 51,1 au niveau national et 69,3 au niveau européen.

LE PROBLEME DE L’abandon scolaire et de la privation de logement. Le taux d’abandon scolaire est de 16,1 pour cent (10,4 en Italie, données Open-Polis 2023), tandis que pour 100 enfants âgés de zéro à deux ans, il y a 9,9 places dans les écoles maternelles, contre 26 en Italie. La Campanie a également le taux de privation de logement le plus élevé, avec 3,1 pour cent contre 2,5 à l’échelle nationale.

DÉPENSES DE SANTÉ. Un autre point sensible vient des dépenses publiques de santé par habitant, qui s’élèvent à 2 115 euros, contre une moyenne de 2 329 euros. Les dépenses en interventions et services sociaux représentent près d’un tiers par rapport à la moyenne italienne, soit 66 euros contre 158 euros.

LE DÉCLIN DÉMOGRAPHIQUE. Le dossier régional sur la pauvreté 2023, édité par Caritas Campania, fait état d’une baisse de la population de 4,2 pour cent entre 2012 et 2023. Même au cours des 6 premiers mois de l’année dernière, la baisse se confirme et pour les années à venir, les prévisions sont encore pires. Le déclin démographique concerne toutes les régions du pays, mais semble avoir un impact plus important sur la Campanie et le sud en général, car la baisse de la natalité s’accompagne du phénomène de migration, tant interne qu’externe, qui contribue à un effet négatif. changement dans le panorama démographique.

LES DONNÉES SUR LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES. La tendance relative à la violence à l’égard des femmes, qui avait connu un essor pendant la période pandémique, mais qui reste encore aujourd’hui extrêmement préoccupante, est encore plus alarmante. Selon les chiffres de l’Observatoire créé au sein du Conseil régional, en 2023, 8 % des féminicides commis en Italie ont eu lieu en Campanie (il y a eu huit victimes en 2021 et cinq en 2022). En 2024, trois cas ont déjà été enregistrés, un à Naples et les deux autres dans les provinces de Salerne et Avellino.

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