Le conseiller juridique du Palazzo Chigi : « Aucun journaliste ne peut infiltrer un parti : la démocratie est en danger »

Giorgia Meloni condamne l’antisémitisme des jeunes de la FdI, mais demande également au président Mattarella s’il est légitime d’infiltrer un parti. Et il définit l’enquête secrète de Fanpage comme un « régime ». Francesco Saverio Marini, vous êtes son conseiller juridique. Le fait-il pour défendre ses enfants ou a-t-il un argument juridique ?
« Ce qui est dit dans le rapport est exécrable, choquant. Mais il faut ignorer le contenu. Et le point critique est là.”
Quel est?
“Aucune activité journalistique ne doit aller jusqu’à participer secrètement à la vie d’un parti politique ou d’une association.”
N’est-ce pas une atteinte à la liberté de la presse ?
“Non. La liberté de la presse a des limites. Respect des droits individuels : y compris les droits politiques et la protection des règles démocratiques et donc du fonctionnement des partis.”
Et comment le service Fanpage les aurait-il violés ?
«Au point qu’il a infiltré un parti et rendu publiques les opinions de certains individus. Parce que la liberté d’exprimer ses opinions et ses idées politiques en secret est protégée.”
Et s’ils étaient fous ?
« S’ils aboutissent à des délits, la sécurité publique et les autorités judiciaires sont là. Autrement, le droit de s’exprimer librement est garanti dans notre pays. »
Le gouvernement réfléchit-il à une loi anti-enquête ?
«Il existe déjà des règles prévoyant même des sanctions pénales pour ceux qui limitent les droits politiques par la violence, la menace ou la tromperie. Et ici, il y a sans aucun doute une tromperie. »
Mais la Cour de cassation n’a-t-elle pas dit que les journalistes pouvaient s’infiltrer n’importe où ?
«Cela permettait la possibilité de filmer en cachette mais avec certaines limites. La Constitution protège la confidentialité des partis en ne prévoyant pas de contrôles publics. À tel point que même les services de renseignement ont des limites d’accès. Et puis il y a la réglementation de la vie privée et de la confidentialité. »
Mais la politique ne devrait-elle pas, par définition, être publique ?
«C’est une chose pour les individus qui occupent des fonctions publiques et limitent donc leur liberté. Une autre chose est le particulier qui exprime son opinion au sein d’un parti ou d’une organisation politique. Une réglementation tant nationale qu’européenne définit l’opinion politique comme une donnée sensible, interdisant sa diffusion.”
Mais ce qui a été montré n’était-il pas une apologie du fascisme ?
«Aussi exécrables que soient ces propos, je doute que ce crime puisse être constitué. Car la jurisprudence exige la démonstration qu’il existe une activité difficile à détecter. »
Mais que se passerait-il s’il y avait une activité criminelle ?
«La justice intervient là-dessus. L’information doit s’arrêter à l’extérieur. Il ne peut pas entrer par tromperie. »
Et si c’était dans l’intérêt public ?
«Le risque est qu’en qualifiant tout d’intérêt public, on passe outre les droits individuels. Les écoutes téléphoniques pourraient également permettre d’identifier un fait d’intérêt public. Mais le journaliste ne peut pas les faire. Sinon, une spirale dangereuse va commencer. »
Quel est?
«La méthode peut être étendue aux syndicats et associations. Je comprends que cette histoire puisse être exploitée politiquement mais je pense qu’il est nécessaire de se poser des questions.”
Pourquoi évoquer le Quirinal ?
«C’est une question qui concerne également le fonctionnement des règles démocratiques, car le risque est qu’ainsi l’adhésion à des partis, qui ne sont déjà pas en bonne santé, soit mise en crise. Et sans partis, il n’y a pas de démocratie. »

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