L’Italie, et à partir d’aujourd’hui tout le monde à Ibiza

L’Italie, et à partir d’aujourd’hui tout le monde à Ibiza
L’Italie, et à partir d’aujourd’hui tout le monde à Ibiza

jeDans une autre vie, dans une autre Italie, après la Corée est venu le temps des tomates à l’aéroport (accueil végétalien). Maintenant que tout a changé, l’humiliation publique n’est plus nécessaire. Nous avons certainement affaire à des Azzurri différents, de la dernière génération et de la dernière mentalité, des gens qui souffrent déjà suffisamment par eux-mêmes pour que les gens pensent à la lapidation sur la place. Le nouveau rituel comprend des excuses sous la courbe avec le regard de chiot, les visages d’une veillée funèbre au moment des entretiens, puis la rupture des rangs et la phase la plus douloureuse, chacun faisant pénitence sur les plages d’Ibiza et de Formentera.

Connaissant la nature et la rigueur de ces mythes modernes, ce sera une autoflagellation impitoyable. D’abord ils iront se faire tatouer (je demande un ami : est-ce qu’ils tatouent aussi les dates des imbéciles les plus sensationnels ?), puis ils iront chez le coiffeur pour une de ces toutes dernières tonsures qui nous ont tant distingués. aux Championnats d’Europe (Dimarco numéro un, à la main basse). Ce sera très dur. Mais rien comparé à ce qui s’est passé ensuite. Inconsolables et dévastés par le remords, se châtiant jusqu’au sadisme, ils s’infligeront les châtiments les plus inhumains. Sûrement. Il va falloir les surveiller, car ils sont capables de tout, même des gestes les plus extrêmes : danses épuisantes sur les tables des clubs branchés, selfies incessants sur les yachts avec la copine influenceuse en sous-vêtements, concours de mohito jusqu’à six heures du matin. matin. On peut le dire : pour cet Européen perdu de la manière la plus ignoble, ils ne dormiront pas la nuit. Sûrement.

Toutefois. Les laissant à leurs examens de conscience impitoyables, à leurs vacances bien méritées (ils viennent d’une saison stressante, on le sait : on pense encore que les vacances seraient pour les fans après le stress de l’autre soir), laissant notre phénomènes à leurs expiations personnelles, on peut les écarter avec une dernière demande : les gars, partez en vacances, mais ne leur en parlez pas. Faisons une pause. Disons au revoir ici et perdons contact les uns avec les autres pendant un moment. Personne ne vous demande de vous enfermer dans l’atmosphère du Carême d’un monastère éloigné ou dans l’isolement pénitentiel de l’éloignement tibétain : tout ce qui vous est demandé, c’est un silence digne. Disparaître, perdre la trace. Ne serait-il pas agréable d’inonder le pays avec les histoires habituelles d’Instagram, les publications habituelles à grande échelle, ce genre de cartes postales modernes qui répandent chaque été des ragots dépouillés et une belle vie hors budget. Hors des sentiers battus et hors du commun. Ce n’est pas une question de moralisme taliban : disons simplement que c’est une banale question d’opportunité. Et si je n’ai pas l’air d’exagérer, je dirais aussi de dignité (ce mot veut-il dire quelque chose ?). Après vous avoir vu avec la Suisse, cela créerait quand même un certain malaise de se retrouver après quelques jours à payer sa cotisation avec Dom Pérignon à la main, dans la vie nocturne enflammée des nouveaux briatori.

Silence, compensez-nous au moins par ce qu’il faut de silence. Et peut-être, s’il n’y a pas trop d’attente, même avec une redécouverte soudaine de ce sentiment obsolète, obsolète, éloigné que les autres générations ont toujours trouvé proche, à l’intérieur, de chaque jour de leur croissance, de la maternelle au lycée, de l’oratoire à l’université, ce sentiment vintage et résolument pop, mais éternellement utile et respectable, qu’on appelle la honte. Vous savez sûrement ce que c’est. Sûrement.

Sénèque, l’ami stoïcien le plus avancé, dit : On apprend plus de certaines défaites que de nombreuses victoires. Il en sera de même pour nos courageux bleus : je sais pertinemment que lors de la retraite européenne, Sénèque est parti comme des petits pains chauds, ils l’ont arraché des mains. Nous sommes calmes. De la défaite parfaite, ils sortiront meilleurs. Sûrement.

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