Suite à la création de sa nouvelle association régionale en Hauts-de-France en janvier 2024, La LPO a organisé son 32e rassemblement annuel dans la capitale des Flandres les 22 et 23 juin.
Avec plus de 71 000 adhérents, 9 000 bénévoles et 650 salariés, la LPO est aujourd’hui un acteur majeur de la protection de la biodiversité en France. L’association est le représentant tricolore de BirdLife international, une coalition mondiale réunissant plus de 120 organisations naturalistes.
Le Congrès national réunit chaque année les dirigeants de la LPO France, ceux de la vingtaine de LPO locales constituées à l’échelle d’une région ou d’un département, ainsi que plusieurs centaines de membres actifs de l’association. Un groupe a même effectué le déplacement à vélo depuis la Bourgogne Franche-Comté et l’Ile-de-France lors d’un trajet décarboné ponctué de belles étapes nature.
Hébergé à l’Hôtel de ville de Lille, l’événement fut l’occasion de rendre public le rapport d’activité 2023 et de revenir sur les victoires les plus marquantes de l’année écoulée, dont la fin du piégeage « traditionnel » des oiseaux sauvages, la suspension des pratiques de pêche responsable des captures de dauphins dans le Golfe de Gascogne ou l’extension de la réserve naturelle nationale des Sept-Îles (Côtes d’Armor), gérée par la LPO depuis sa création en 1912. Ces trop rares succès masquent cependant une réalité plus sombre : la biodiversité ne cesse de s’effondrer. En 30 ans, la France a perdu plus du tiers de ses oiseaux, victimes de la dégradation des habitats naturels, de l’artificialisation des sols, des pesticides ou de la pollution.
A l’approche des législatives anticipées, le positionnement de la LPO a été abordé lors des débats. Pour Allain Bougrain Dubourg, réélu Président de la LPO : « La LPO, depuis plus d’un siècle, a toujours été apolitique et le restera ; mais elle est lucide des réalités. Nous sommes très inquiets des propositions de l’extrême droite, qui révèlent une opposition systématique à la transition écologique de notre société et aux valeurs de notre association. Le Rassemblement national souhaite rétablir toutes formes de chasse, dont le piégeage à la glu que nous avons fait interdire par le Conseil d’Etat après un long combat ; il s’oppose au Zéro artificialisation nette, notamment pour les petites communes ; il est hostile à l’éducation à l’environnement : c’est inacceptable ! Pour autant, nous n’inviterons pas à voter pour ni contre un quelconque parti politique, car ce n’est pas notre rôle ! »
Fondant ses actions sur la science et le droit, la LPO reste plus mobilisée que jamais pour défendre les intérêts de la nature et encourager une cohabitation harmonieuse entre les humains et le reste du vivant. Lors du congrès, un nouveau partenariat a ainsi été signé avec la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) afin d’encourager une véritable transition écologique de notre agriculture et de notre alimentation. La protection de la biodiversité marine a également été désignée parmi les priorités, et la LPO prépare d’ores et déjà la conférence des Nations unies sur les océans qui se tiendra à Nice en juin 2025.
Décernés depuis 2006 à des personnalités pour leur engagement en faveur de la biodiversité, les « Macareux d’Or » ont récompensé Françoise Joly, vétérinaire ; Nathalie Labaeye, soigneuse de la faune sauvage ; Emmanuel Druon, directeur de l’entreprise Pocheco et Raphaël Mezrahi, comédien.
Après un samedi conclu en beauté par le spectacle humoristique « Les Perruches et moi » d’Antonio Fischetti, une sortie dimanche après-midi a permis de découvrir la biodiversité urbaine de la Citadelle Vauban en empruntant un des parcours « Sport et Nature » élaborés avec le soutien du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 dans les collectivités « Terre de jeux ».
L’année prochaine, le congrès national aura lieu à Rochefort (Charente-Maritime), siège de la LPO France, les 21 et 22 juin 2025.
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