«Le napolitain redevient la langue du chant»

Le titre « Fra » ? C’est de l’argot, pas seulement de l’argot de jeunesse. Napolitain, il signifie « frère », pour « bro », pour le dialecte romain « friar ». Mais cela représente aussi Francesco, son cinquième enfant (“en juin j’atteins six ans, mais j’arrête, je ne dépasse pas le record de Mario Biondi, qui a atteint 10”), à qui est dédiée la chanson titre. Et c’est aussi une préposition : après « Buongiorno », l’album de tubes réinterprétés avec le contingent du rap newpolitain, un deuxième album similaire devait arriver, mais dans un style italien. «Je n’ai pas eu le temps, alors est sorti un album de dix chansons, nouvelles et retravaillées, à placer “entre” le précédent et celui à venir».

« Fra » sera la cerise sur le gâteau des huit événements à guichets fermés sur la Piazza del Plebiscito. Et puis la tournée estivale. L’album présente Guè, Geolier et Clementino pour relire «Never give up». Elodie et Ernia pour « Je voudrais », votre fils Lda pour « Le premier rendez-vous », Alessandra Amoroso pour « Un cœur malade ». Seront-ils également au plébiscite ?
“Oui. Je n’avais pas besoin de faire quelque chose de nouveau pour vendre des billets, mais je sentais que je le devais à ceux qui me suivaient. Nous enregistrerons avec eux les 7 et 8 juin, pour une nouvelle diffusion sur Raiuno le 13.”

Et les autres soirs ?
« Celui qui veut et peut reste. Sinon, le public devra… se contenter de moi. Et qui d’autre voudra se joindre à moi : les invités, tant sur le disque que dans les émissions, sont tous mes frères… frères.”

Le nom de la voix féminine de « Nu dispietto » est absent de la liste.
«Elle sera là aussi, mais ce n’est que sur scène que vous découvrirez qui elle est».

Du « Secret de Liberato » au secret de D’Alessio. Ce qui n’est certainement pas un secret, c’est votre entente avec Geolier.
«Il y a un fil rouge qui relie Merola à D’Alessio à Geolier, en passant par Carosone et Daniele. Emanuele est un grand talent, nous nous sommes rencontrés pour passer un peu ensemble et « Senza tucca’ » est né : dans le clip vidéo d’animation, lui et moi volons, en moto, au-dessus d’une Naples futuriste».

Naples et son chant sont au centre d’une attention extraordinaire.
«Oui, et j’en suis fier, même si j’ai peur du tremblement de terre, de ma terre si fragile, belle et fière. Après des décennies de récits négatifs, holographiques ou snob, on constate aujourd’hui que Naples maintient ensemble les opposés, c’est celui de l’union et non de la séparation. Et notre dialecte, ou plutôt notre langue, est redevenue la langue du chant, comme au temps de Di Giacomo et de Bovio. Pas de comparaison, soyons clairs, mais aujourd’hui tout le monde veut chanter en napolitain, ceux qui le comprennent et même ceux qui ne le comprennent pas, mais se contentent du son. Le napolitain, comme l’anglais, sonne bien mieux que l’italien. »

Pourquoi tout cela n’arrive-t-il que maintenant ?
« Parce que les enfants ont révolutionné le son. Pino Daniele l’a fait aussi, mais ils l’ont traité de rebelle. Nino D’Angelo et moi l’avons fait aussi, mais ils nous appelaient neomelodici. Maintenant Geolier et mille autres le font, mais, tout comme Carosone, ils sont en phase avec le son de la jeunesse internationale du moment, ils sont la voix du présent qui voit l’avenir.

Une mode passagère ?
«Je ne crois pas : lors de mon premier Sanremo, il y a 24 ans, on m’a demandé de supprimer une phrase en dialecte de ma chanson. Aujourd’hui, peut-être qu’ils me le demanderaient.”

En parlant de Festival : vous revenez à l’Ariston en tant que co-animateur le temps d’une soirée ?

«Non, je serai en tournée, mais meilleurs vœux à Carlo Conti».

L’hommage de dévotion que vous apportent les trois “featers” de “Never give up” est impressionnant. «Piazza Plebiscito est mon film préféré, celui qui n’est jamais sorti au cinéma», rappe Guè, le vétéran milanais. «L’acte sain, la danse infâme. J’arrive comme Gigi, seule, en un instant, n’abandonne jamais, accélère ton rythme cardiaque”, relance Clementino. «Je ne voulais pas renaître là où je ne suis pas née. Je n’abandonne jamais car, aussi majestueuse soit-elle, je décevrais toute la ville”, chante Géolier.
«Les avoir ensemble dans une chanson de 2002 donne une idée de ce qu’est Naples aujourd’hui. Ensuite, j’ai été victime de discrimination, aujourd’hui autour de moi il y a l’unité qui fait la force.”

Ps. Hier à Naples Des affiches sont apparues annonçant un concert d’Elodie à Maradona en 2025. Ce n’est pas une fake news : date prévue pour le 12 juin, Fra Gigi ne pourrait-elle pas être là ?

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