KVAEN – Les Feux Sans Forme

KVAEN – Les Feux Sans Forme
KVAEN – Les Feux Sans Forme

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8.0

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Comme on le sait désormais, le troisième album représente une étape d’une importance considérable, surtout pour un groupe animé par le désir de se tailler une place solide au sein d’un sous-bois où seules quelques réalités parviennent à émerger. Dans ce cas, nous parlons de black metal épique et mélodique, et spécifiquement d’un des exemples les plus appréciés de ces dernières années par ceux qui surveillent les mouvements underground : nous sommes en effet en présence du nouvel effort du multi-instrumentiste Le Suédois Jacob Bjornfot, qui avec son Kvaen a déjà réussi à élever les antennes proverbiales d’une multitude d’auditeurs friands des nuances plus combatives du black metal, notamment avec le deuxième album “The Great Below”.
Il est donc indéniable que l’enjeu est très élevé et que les attentes, dirigées vers le nouveau et flambant neuf “The Formless Fires”, sont effectivement assez importantes, car il pourrait s’agir d’un album capable d’augmenter encore le public déjà respectable obtenu auprès de une réalité considérée par beaucoup comme l’une des plus prometteuses du panorama extrême.
Cela est également dû à son caractère transversal, car dans les profondeurs sombres et abyssales de l’écriture se cachent de nombreux éléments tirés directement du death metal mélodique et même des références à un arrière-goût païen, le tout bien brossé sur une base solide de black metal épique et plutôt technique. , comme le confirment les nombreux solos de guitare. Autant d’indications claires de son désir de ne pas se limiter à rappeler les sons rendus célèbres par Dissection ou le plus récent Naglfar, mais plutôt de pouvoir se tailler sa propre réalité, potentiellement capable d’attirer l’attention même de ceux qui sont peut-être fascinés par le black metal, « à distance ».
Après plusieurs écoutes on peut affirmer sans doute que les éléments qui nous avaient déjà fait viscéralement apprécier les œuvres précédentes reviennent ici avec efficacité et maturité, composant une tracklist d’une durée impeccable et qui ne se lasse pas, entraînant l’utilisateur droit dans la gueule brûlante du basilic présent. sur la pochette : les inévitables inserts de black metal avec la batterie utilisée comme une mitrailleuse alternent avec de purs breaks headbangants et des moments contemplatifs, voire carrément accrocheurs, où l’usage des mélodies se confond avec le cliquetis belliqueux dégagé par un son percutant et parfaitement dosé dans toutes les nuances.
Évidemment, la nature épique la plus méchante règne en maître, avec des thèmes qui puisent dans la mythologie, avec une touche supplémentaire de dark fantasy et même des analogies avec les ambiances sombres et lugubres propres à beaucoup d’entre nous qui aiment cette musique ; le tout interprété avec une voix énigmatique et sanglante, parfaitement en phase avec ce qui a été établi par des réalités plus connues des années passées.
Voulant donner un petit avant-goût de la tracklist, vous laissant le plaisir de la découvrir dans son intégralité, on pourrait citer le bouleversant “Basilisk”, ainsi qu’un “Tornets Sang” presque tranquillisant dans son caractère mélodique et évocateur, non de citer comme titre d’ouverture un morceau-titre capable de mettre immédiatement sur la table les atouts d’un album qui commence et se termine en un éclair, incitant l’auditeur à recommencer depuis le début pour un autre voyage dans les anneaux du serpent blasphématoire, une fois le derniers carillons du final « The Wings Of Death » ; confirmant en tout cela l’immense potentiel d’un projet qui continue de nous envoyer des vibrations rares aux facettes changeantes.
En voulant aller un peu plus loin, nous n’avons aucune difficulté à considérer Kvaen comme l’un des groupes d’origine noire les plus intéressants de ces dernières années, capable d’attirer l’attention d’une multitude d’admirateurs potentiels, sans craindre de dépasser une frontière aussi claire que limitant, sans pour autant dépasser en sens inverse. Après tout, bon nombre des meilleurs groupes de black metal de tous les temps sont précisément ceux qui ont su contaminer adéquatement leur proposition, sans être en aucune façon ringards ou distrayants.

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