Tour, Pogacar a-t-il déjà gagné ? Mais Vingegaard est là

Je ne sais pas si vous connaissez Star Wars. En remontant vers le Galibier, volent des vaisseaux spatiaux, des clones, des droïdes, des animaux étranges, des gardes impériaux, des rebelles, des épées laser. On assiste à l’une des attaques d’équipe les plus féroces et violentes de mémoire de suiveur, puis à une attaque individuelle que l’on définirait comme habituelle, si ce n’était du fait que Pogacar d’habitude ne fait jamais rien. Il gravit le Galibier, une des montagnes mythiques, à une moyenne de 27,1 km/h (contre 27 sans faute pour Vingegaard et 26,9 pour Evenepoel). Toutefois. Néanmoins. Malgré tout ce déploiement de moyens et de forces, et malgré le fait que Tadej remporte également 18 secondes de bonifications, les deuxième et troisième du classement sont respectivement à 45 et 50 secondes du maillot jaune, pas dans une galaxie loin, très loin. loin . Vous direz peut-être : nous n’en sommes qu’à la quatrième étape. Ok, bien sûr, voyons les autres. En attendant, essayons de comprendre si d’ici à Nice quelqu’un peut penser à battre le cannibale slovène, et qui, et surtout comment.

INCOGNITA REMCO

Allons-y dans l’ordre. En deuxième position (à l’arrivée à Valloire et également au classement général) on retrouve Remco Evenepoel. Le Belge qui avait un bel avenir dans le football est arrivé plus mince que jamais au premier Tour de sa vie : il a avoué avoir perdu deux kilos et demi du Dauphiné au départ de Florence. Lui aussi se remet de la chute catastrophique survenue au Pays Basque, il y a trois mois, où il s’est fracturé la clavicule. En descendant vers Valloire il dévoile sa véritable limite : la descente. En revanche, lors de la descente, en Lombardie, en août de l’année de la pandémie, il a risqué sa vie : il n’est pas surprenant qu’il ait quelques réserves quant à la descente vers les tombes supérieures. Mais ça va fort, très fort. Il n’a pas et ne peut pas avoir l’expérience de Pogacar ou celle de Vingegaard : mais il est beaucoup concentré sur ces débuts. Et son équipe le presse sans grande délicatesse (cela pourrait peut-être poser problème). Il peut s’insérer dans le duel annoncé entre Pogacar et Vingegaard, ce qui en fait quelque chose de nouveau.

QUE FAIT VINGEGAARD ?

À la troisième place du classement général se trouve Jonas Vingegaard, qui il y a trois mois était à l’hôpital plus que mort que vivant après cette fameuse chute au Pays Basque. Le vainqueur des deux derniers Tours est parti de Florence avec le handicap d’une préparation certainement pas idéale : précipitée et forcément compressée. De plus, Visma, qui jusqu’à la saison dernière était l’équipe qui a secoué le monde, apparaît en 2024 comme une branche de Lourdes. Mais jusqu’à présent, le Danois a surpris de manière positive. La veille, tout le monde était sûr que Pogacar le mettrait à l’épreuve dès les premiers kilomètres pour souligner la différence. Dans la deuxième étape, le Slovène a fait un premier test dans la deuxième montée vers San Luca et surtout dans la descente, pour voir si le choc de la chute avait laissé des conséquences, et Vingegaard s’en sort brillamment : il n’a pas perdu. un mètre. Dès leur arrivée en France, les Émirats arabes unis ont fait une déclaration forte pour filtrer leurs adversaires : le maillot jaune de Richard Carapaz s’est pris dans les filets, pas Vingegaard. Il a atteint le sommet du Galibier, à sept secondes de Pogacar, puis a perdu quelque chose dans la descente longue et, surtout dans la première section, très technique. Mais il n’a pas fait naufrage. Plus que tout, cela inquiète l’équipe : seul Matteo Jorgenson semble capable de le suivre et de devenir un allié précieux dans la montée. Bien sûr, Vingegaard n’a pas un Adam Yates assez féroce pour faire exploser son jumeau, ni un Almeida assez méchant pour rappeler Ayuso à l’ordre qui essayait de sauver sa jambe (et qui est probablement le plan B des Émirats arabes unis : en fait il est quatrième au classement). Mais le Tour est une course qui semble taillée sur mesure pour Vingegaard, donc il se vendra cher, nous en sommes assez sûrs.

ROGLIC INFÉRIEUR

Cinquième au classement général est Primoz Roglic : l’autre Slovène pointe déjà à 1’14” de son compatriote, mais surtout il n’a jamais semblé être la meilleure version de lui-même cette saison. Bien qu’il soit celui qui s’est mieux (ou moins mal) sorti de l’effondrement du Pays basque, Rogla n’est pas convaincant. Il suffit de regarder ce qu’il a fait à San Luca, qui a toujours été son ascension. Oui, d’accord, le Dauphiné a gagné, mais la concurrence n’a pas été particulièrement rude. Et en montée, c’est trop payant. Ce n’est pas tant la séparation : c’est la manière dont il y est parvenue. Et son équipe a fait pire : où étaient Hindley et Vlasov ? S’il fallait choisir un nom parmi ce qui figure déjà en retrait, nous préférerions certainement nous concentrer sur le talent de Carlos Rodriguez. L’Espagnol est sixième, à 2″ de Roglic. Pidcock l’appelle le tueur silencieux, car c’est quelqu’un qu’on voit rarement mais qui pèse beaucoup. Il a à ses côtés Ineos Grenadiers, une équipe habituée à voir grand. Nous ne voyons pas d’autres adversaires pour Pogacar, à part peut-être Marco Pantani : il y a une raison pour laquelle personne n’a réussi à réaliser le doublé Giro-Tour depuis ce magique 1998, et c’est cela dans un contexte aussi compressé, frustrant et rapide. monde du cyclisme, gagner deux Grands Tours en moins de deux mois est presque une utopie. Puis ça se passe comme dans Star Wars, le Chevalier Jedi arrive et tout devient possible.

PREV “Nous sommes racistes.” A Rome, une bagarre pour un ballon déclenche des violences contre les immigrés
NEXT tirage au sort d’aujourd’hui, mardi 2 juillet 2024