La Juve, Allegri et ses huit années de championnats et de critiques

La Juve, Allegri et ses huit années de championnats et de critiques
La Juve, Allegri et ses huit années de championnats et de critiques

Max est arrivé à la Juventus en juillet 2014, passant de Tevez à Ronaldo, avec cinq titres de champion et deux finales de Ligue des Champions. Puis les adieux et le retour, mais le rappel n’a pas décollé

Journaliste

16 mai – 8h38 -MILAN

Dans le football, on oublie tout trop vite. Par exemple, Massimiliano Allegri a et aura toujours le pedigree d’un vainqueur. Deux années de Juve sans titre pèsent lourd, mais un soir de mai, le prophète du petit visage est de retour : la Coupe d’Italie est au tableau. Autrefois la règle, aujourd’hui l’exception. Combien se souviennent de l’arrivée d’Allegri sur le banc de la Juventus le 16 juillet 2014 ? Le monde de la Juventus était encore brûlé par les adieux inattendus d’Antonio Conte, un coup de tonnerre venu de nulle part qui a frappé Vinovo après seulement une journée d’abandon. Le club a été très rapide pour choisir un successeur, mais une grande partie des fans a accueilli Max avec un certain scepticisme. Et lorsque le 25 juillet, lors de son premier match amical contre les amateurs de Lucento, la nouvelle Juve a subi un sensationnel KO 3-2, le public du “No Max” a immédiatement rejoint les rangs. Jamais prédiction ne fut plus fausse. Lorsque les matches ont commencé à compter sérieusement, la Juve d’Allegri a laissé très peu de choses à ses adversaires.

Le début

L’entraîneur de Livourne a d’abord su ne pas trop toucher au système “Contian”, en maintenant la défense à trois, même si, d’après son expérience d’entraîneur, il l’avait adopté, plus par nécessité que par conviction, seulement pour un moment. courte période à Milan (saison 2012-13). Ainsi le passage de Conte à Allegri n’a pas conduit à des chocs : la Juve a pris la tête du championnat de la première à la dernière journée, remportant le scudetto sans trop de soucis. Grâce à un groupe désormais habitué à se surpasser, aux atouts consolidés. La vraie nouveauté était le chemin vers la Ligue des Champions. La Dame, qui avec Conte n’avait jamais réussi à entrer dans la clientèle restreinte du “restaurant à 100 euros”, a fait son entrée en grande pompe en battant le champion d’Europe Real Madrid en demi-finale. Le « Pas de Max » ? Disparu. La Juve en finale après 12 ans, même si à Berlin le Barcelone des phénomènes et le MSN se révéleront trop forts.

Le cycle

En 2015-16, Allegri a traversé son premier moment de crise à Turin. La Juve, orpheline de Tevez, revenu à Boca Juniors, mais avec Dybala et Mandzukic davantage dans le moteur, a si mal démarré le championnat qu’elle s’est retrouvée -11 derrière le leader Roma après 10 journées. Max a réussi à s’en sortir, surtout grâce aux Sénateurs, en récupérant et en célébrant un autre championnat au printemps. Une joie qui se répétera également en 2016-17, 2017-18 et 2018-19, lorsque le duel était surtout avec le Naples de Maurizio Sarri. Entre-temps, la Juve a également remporté 4 Coupes d’Italie et 2 Super Coupes d’Italie. Plus Max gagnait, plus l’équipe devenait à son image. La synchronie avec la présidence Agnelli, les plaisanteries en conférence de presse (du museau court au gabion…), les éclats en marge (la veste qui a volé pour la première fois contre Carpi…) : de l’entraîneur Allegri est également devenu personnage, véritable protagoniste d’un cycle inimitable. CR7 En 2016-17, changeant la formation en lice et revenant à quatre en défense, Max a ramené la Juve en finale de la Ligue des Champions. Les champions allaient (Pogba, puis Vidal…) et repartaient (Higuain, Dani Alves et autres), lui et la direction restaient comme un gage de continuité. À Cardiff, cependant, la coupe s’est à nouveau échappée, allant à Madrid, l’équipe habituelle du Real, et augmentant l’obsession de toute la galaxie de la Juventus. De ce tourment est également née, à l’été 2018, l’idée folle de Cristiano Ronaldo. Peut-être a-t-il mordu plus qu’il n’a pu mâcher, ce qui a convaincu Beppe Marotta de lui dire au revoir. Mais même avec CR7, la Juve n’est jamais revenue au sommet de l’Europe. Allegri est sorti en quarts de finale avec l’Ajax, annihilé par la modernité du jeu adverse. Et la Juve a décidé de changer, en se consacrant au « jeu » avec Maurizio Sarri.

Le retour

Pas un au revoir, mais un au revoir. En 2021, Agnelli, après la tentative de Pirlo, a rappelé son ami Max. C’était pourtant une Juve différente, fraîchement sortie de la première année sans championnat après neuf saisons et, peu de temps après, sans Ronaldo qui a été vendu à United. La partition d’Allegri semblait la même que d’habitude, mais la musique qui en découlait n’était plus suffisante pour gagner, malgré l’arrivée du bien-aimé Vlahovic en janvier. Et puis, l’été suivant, de Pogba, Di Maria, Bremer… La Juve est restée (et reste) l’équipe avec les salaires les plus élevés d’Italie, mais pas la meilleure sur le terrain. Lors de la première année de l’Allegri bis, elle termine quatrième. Puis, en 2022-23, après des débuts décevants, l’enquête Prisma arrive elle aussi à révolutionner la société. Agnelli a démissionné avec l’ensemble du conseil d’administration, Max s’est retrouvé d’abord seul dans la tempête, puis en 2023-24 avec une direction renouvelée par l’arrivée à Turin de Cristiano Giuntoli. Pas de trophées, mais beaucoup de critiques. Jusqu’à hier soir : peut-être la dernière joie, avant de se dire à nouveau au revoir ?

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