Dépendance au Dropshot | LiveTennis.it

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La saison de tennis sur terre battue bat désormais son plein et la balle dite « douce », ou balle courte, joue un rôle central dans la réussite sur ces courts.
En effet, lors d’un match de tennis sur cette surface, il n’est pas rare qu’un joueur, surtout après une erreur, ait tendance à jouer la balle courte même lors des points suivants, parfois de manière impulsive ou peut-être dans des situations de jeu tactiquement inappropriées.

Pour mieux comprendre les aspects mentaux derrière ce comportement, il peut être utile de réfléchir aux mécanismes dits de récompense.
La propension à rechercher des sensations de plaisir, de satisfaction ou de gratification se produit grâce à la dopamine, un neurotransmetteur qui met en mouvement ce qu’on appelle le « système de récompense », un groupe de structures neuronales responsables de la motivation et des émotions positives, qui nous amène à répéter certains comportements. en quête de satisfaction, même avec la simple anticipation d’une sensation enrichissante.

Suivant cette logique, le manque de récompense résultant d’un tir raté, avec le sentiment négatif qui en résulte, devrait nous décourager de réessayer la même solution dans les points suivants.

Cependant, ce que l’on observe souvent sur le court de tennis, suite à une balle courte qui finit dans le filet, c’est que même si l’attente d’une récompense est infirmée, il y a une tendance à répéter le même geste technique, peut-être dans n’importe quelle situation de jeu. mais favorable, à la recherche d’un sort meilleur, comme si l’on était soudain catapulté dans un casino : “essayez encore et vous aurez plus de chance”.

Mais alors pourquoi cela arrive-t-il ?
L’effet dit « quasi-accident »comme l’a démontré le psychologue Reza Habib dans une de ses études, peut nous aider à répondre à cette question.

Il a été démontré, en effet, que face à ce qu’on appelle des « défaites étroites », qui peuvent par exemple se produire lorsque, en jouant aux fléchettes, on rate de peu la cible, se déclenchent les mêmes circuits neuronaux qui s’activent lorsque l’on éprouve une victoire réelle.

De plus, dans des conditions stressantes, le besoin de recevoir une récompense peut devenir trois fois plus grand que dans des situations normales.

En résumé, la tentative répétée de schémas de jeu « presque gagnants » pourrait provenir de la sensation positive découlant de la libération de dopamine, qui pourrait pousser le joueur à réessayer un jeu même s’il ne s’est pas révélé efficace.

En conclusion, avoir conscience de ces aspects pourrait être utile à l’athlète pour éviter la tendance à rechercher une gratification immédiate à travers un tir « efficace » tel que la balle courte, et faciliter le recentrage de l’attention vers des schémas de jeu plus agréables.

Marco Caocci
Psychologue

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