Depuis Sao Paulo, Brésil, une voie centrale pour les motos. Que ça marche – Actualités

Depuis Sao Paulo, Brésil, une voie centrale pour les motos. Que ça marche – Actualités
Depuis Sao Paulo, Brésil, une voie centrale pour les motos. Que ça marche – Actualités

Venue du Brésil, qui enregistre un nombre impressionnant de victimes sur la route, une solution de sécurité qui semble avoir fait ses preuves : une voie réservée aux motocyclistes sur une grande artère de Sao Paulo. Est-ce que cela serait valable pour nous aussi ?

19 juin 2024

Qparfois nous devons regarder au-delà et imaginer des solutions innovantes même si elles peuvent paraître simplistes. C’est le cas de Sao Paulo, au Brésil, où avec plus de 12 millions d’habitants, le trafic est très intense. 1,3 million de motos et scooters en circulation, les accidents représentent une véritable calamité sociale. Eh bien, il y a deux ans, cela a été fait une voie particulière réservée aux motos et les résultats, après quelques ajustements, furent surprenants.

Le projet s’appelle « Faixa Azul », bande bleue : un couloir de sécurité au centre de la route, entre la première et la deuxième voies sur six kilomètres de l’Avenida 23 de Majo. Les véhicules circulent dans la même direction et les motocyclistes peuvent parcourir « leur » piste en file indienne (pas de possibilité de se dépasser) au lieu de zigzaguer entre les véhicules.

Dans une première phase, la voie (la plus large) a été tracée sur le bord gauche de la voie ; mais les voitures tournant à gauche se sont retrouvées à couper la route aux motocyclistes, souvent trop rapides. Cela semble fonctionner beaucoup mieux : les accidents ont diminué de 55,2 % et la mortalité a été éliminée.

Il est important de considérer que la voie est facultative, n’est pas obligatoire pour les motocyclistes alors qu’il est strictement interdit aux autres véhicules. Cette large avenue voit passer 2 400 motos par heure, jusqu’à 50 000 par jour. La limite de vitesse est de 60 km/h, mais lorsque la circulation est arrêtée, les motocyclistes ne peuvent pas dépasser 30 km/h. Après six mois de tests, l’expérience est considérée comme terminée et la solution sera également appliquée à d’autres avenues de São Paulo.

Des solutions similaires également en France

SDes solutions de ce type sont tentées un peu partout. Même dans les villes européennes – où heureusement les taux de mortalité sont bien inférieurs à ceux du Brésil ou de certains pays asiatiques – on essaie d’aménager les voies réservées aux deux rouesde plus en plus utilisés par les citoyens et de plus en plus exposés aux risques d’accidents.

Mais nous pensons avant tout aux vélos. Par ailleurs, sans avoir encore établi au niveau communautaire comment ces voies doivent être conçues, quelles mesures sont les plus sûres et donc à adopter, quel tracé est apparu comme le plus approprié après de nombreuses études réalisées.

En France, des voies réservées aux motos sont testées : à Cannes, sur la Côte d’Azur, nous avons vu les premiers réservés aux motards. Ils ont été dessinés sur l’asphalte à côté de ceux des vélos, les cyclistes à l’extrême droite, les motocyclistes à leur gauche puis les quatre-roues. Tentatives.

La stratégie est de garder les flux de trafic séparés, en protégeant autant que possible les utilisateurs vulnérables. Evidemment il n’est pas possible d’intervenir partout, la largeur de la rue ou de l’avenue de la ville limite souvent les possibilités de mieux organiser la mobilité quotidienne.

Mais là aussi on répète une notion qui semble difficile à assimiler par tous, administrations et citoyens. Avant même les règles et les solutions possibles, il faut qu’elle grandisse sensibilisation et éducation de l’individu. Nous tombons trop souvent sur l’agressivité, dans le choc entre une catégorie et une autre ; parfois dans l’hostilité manifeste de certains automobilistes frustrés qui veulent « punir » ceux qui s’en sortent mieux qu’eux dans les embouteillages. Nous avons tous vécu des expériences surréalistes de ce genre.

Il faut informer, convaincre, éduquer. Avec des projets sérieux. Des enfants du primaire aux adolescents, jusqu’aux adultes. Il nous faut des programmes éducatifs obligatoires et nous avons besoin de campagnes de sensibilisation : massives, réparties sur tout le territoire national, bravo. Nous devons investir dans la sécurité, En bref. Mais au-delà du bavardage, nous voyons trop peu de choses.

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