« Cessez-le-feu à Gaza »

Le Président de la République, Sergio Mattarella, a rencontré les étudiants de l’Université La Sapienza de Rome, répondant à ceux qui l’avaient exhorté à prendre position sur la question palestinienne. Le chef de l’Etat, malgré les protestations, n’a pas reculé devant la comparaison : “Je ne me cache pas dans une tour d’ivoire”.

Mattarella rencontre les étudiants

Le Président de la République arrive à l’Université La Sapienza et répond aux étudiants qui l’avaient invité à prendre position sur le conflit à Gaza.

Il le fait sans détour. « J’ai réitéré la demande d’un cessez-le-feu immédiat », explique-t-il au public de la Journée des Diplômés dans la Grande Salle du Rectorat. Les collectifs rassemblés à l’extérieur, au milieu de banderoles et de chants, l’avaient invité à prendre la parole à la garnison dans une lettre publiée hier. Le chef de l’Etat préfère cependant répondre depuis le siège institutionnel, après l’intervention de la rectrice Antonella Polimeni.

L’attrait des étudiants

Une intervention, non prévue au programme, dans laquelle Mattarella ne recule pas devant l’appel des universités qui s’agitent depuis des semaines sur le conflit au Moyen-Orient. « Une lettre – explique-t-il – m’a exhorté à ne pas m’inclure dans ce qui était défini comme la ‘tour d’ivoire du rectorat’. En chemin, j’ai vu un panneau me demandant ce que je pensais de ce qui se passe à Gaza. Je ne veux pas laisser cela sans réponse. » Il rappelle ses interventions répétées “à des occasions significatives”, du discours à l’Assemblée générale des Nations Unies à la lettre adressée au président de la République israélienne, et réitère sa position. « Pour notre République – affirme-t-il – toutes les violations des droits de l’homme doivent être combattues, toujours et partout ». Une intervention claire, dans laquelle le président intervient également sur le thème des relations académiques entre universités, qui ne calme cependant pas l’animosité des étudiants. Les collectifs, en dehors du Rectorat, contestent plus ou moins ouvertement le chef de l’Etat. Entre slogans et gémissements.

La protestation

Ils l’accueillent avec quelques « huées ». Tenus à distance par les barrières tenues par des policiers, non en uniforme, ils lancent des avions en papier et répètent ce qu’ils expriment depuis des jours devant la garnison de tentes du « praton » de la ville universitaire. « Arrêtez le génocide à Gaza – crient-ils – et les relations des universités italiennes avec les industries de guerre et avec Israël ». Une banderole indique : « L’Italie et Sapienza complices du génocide ». Mattarella, étant sorti de la voiture présidentielle, en entrant dans le bureau du recteur, a regardé la manifestation étudiante. Dans l’Aula Magna, où il prend place, résonne la musique que la garnison décide de maintenir à volume élevé comme élément perturbateur. Vient ensuite l’intervention surprise, au cours de laquelle il répond aux étudiants qui ont signé la lettre.

Droit humanitaire

« Le respect du droit humanitaire – précise-t-il – est dans notre Constitution et pour la République italienne, il est valable dans tous les sens ». Le président évoque la souffrance des “populations civiles” de Gaza, mais ajoute : “cela s’applique aux enfants violés et tués alors qu’ils écoutaient de la musique lors d’une rave le 7 octobre dernier, cela s’applique aux enfants dont la gorge a été égorgée à cette occasion”. “. Le chef de l’Etat cite également le cas de Mahsa Amini, le rappeur iranien, “des filles qui ne peuvent pas étudier en Afghanistan”. Et il précise : « La dignité humaine, l’exigence de liberté, la condamnation de l’oppression, le rejet de la violence brutale. ils ne changent pas de valeur selon les territoires, en fonction des frontières entre Etats, en fonction des relations internationales entre partis ou mouvements politiques”.

La valeur du dialogue

Enfin, le président ne renonce pas à intervenir sur le rôle des universités. « Elles sont le siège – dit-il – du libre débat et parfois même de la contestation du pouvoir ». Il fait appel à la valeur du dialogue et ça coule : « le pouvoir, le pire, veut que les universités de son pays soient isolées, sans relations ni collaboration avec les universités d’autres pays ». Pendant ce temps, à l’extérieur, les étudiants tentent d’intercepter la sortie du président en contournant le bâtiment universitaire. Des chœurs de contestation se lèvent, revendiqués par les collectifs eux-mêmes. « Mattarella, tu vas tout payer », crient-ils. Le cortège s’arrête à nouveau devant les barrières. Mattarella a déjà quitté le coin opposé du Rectorat. Les étudiants se mettent alors à courir, jusqu’au portail de l’avenue de l’Université. Là, une unité en tenue anti-émeute les a contenus à l’aide de boucliers. Des moments de tension, quelques infractions contre la police. Puis les étudiants sont retournés aux tentes.

Source: Poignée

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