Un an après l’inondation, les Apennins romagnols souffrent toujours profondément. Et la première pluie importante de 2024 a provoqué l’effondrement d’un pont sur la rivière Bidente

Un an après l’inondation, les Apennins romagnols souffrent toujours profondément. Et la première pluie importante de 2024 a provoqué l’effondrement d’un pont sur la rivière Bidente
Un an après l’inondation, les Apennins romagnols souffrent toujours profondément. Et la première pluie importante de 2024 a provoqué l’effondrement d’un pont sur la rivière Bidente

Imaginez une zone de plus de 200 kilomètres touchée par plus de 80 000 glissements de terrain. La cartographie publiée sur l’un des portails de la Région Émilie-Romagne est parsemée de panneaux orange, qui partent de la province de Reggio Emilia et atteignent celle de Rimini, et deviennent plus intenses dans la région de Ravenne et sur le territoire de la province de Forlì-Césène.
Un an après les inondations de mai 2023, qui ont pris fin le 17 mai, la situation est toujours d’urgence, comme le souligne le titre (« Comme si c’était hier ? Dans les Apennins, c’est encore aujourd’hui ! ») du dépliant que le Appel pour les Apennins romagnols, il a été imprimé pour distribution à Premilcuore (FC) les 18 et 19 avril à l’occasion de “Mecréd”, un événement créé pour animer cette petite zone du Parc National Forestier du Casentino, Falterona et Campigna, qui rappelle une « expression qui, dans le dialecte de la Haute-Romagne, signifie « je crois aussi ».

“Au début de ce mois, les premières ‘fortes pluies’ ont suffi – après une saison automne/hiver décidément avare de précipitations – à provoquer l’effondrement du pont sur le Bidente dans la localité de Poggiolo, dans la municipalité de Santa Sofia” » nous lisons dans le dépliant. “La structure, déjà affaiblie en mai dernier, s’est définitivement effondrée lors de la première véritable épreuve hydraulique après l’inondation. Cet épisode représente bien ce que nous entendons en affirmant que dans les Apennins l’urgence n’a jamais pris fin, puisque ce qui s’est produit il y a un an est une catastrophe générale. mouvement géologique AU DÉBUT, fragmenté en dizaines de milliers de lacérations : depuis des détachements sensationnels jusqu’à ceux à peine visibles, mais non moins inquiétants” souligne l’Appel, un mouvement spontané né au temps de l’inondation par un groupe d’habitants, de nombreux dont certains étaient propriétaires d’entreprises agricoles, pour souligner la spécificité des problèmes des hauts plateaux, alors que les caméras et la politique ne s’attardaient toujours que dans les plaines.

La situation, affirment-ils, « peut s’aggraver de jour en jour jusqu’à l’effondrement complet de sa fragilité, entraînée par toute contingence météorologique favorable ». Cela risque d’amplifier la condition précaire de nos vallées, qui « ne peuvent donc rester suspendues à un fil qui pourrait être coupé à tout moment par les intempéries, sans considérer que les effets des retards, des abandons et des insuffisances dans les Apennins passeront alors inévitablement sous la ponts de la plaine”.

Gianni Fagnoli il est l’un des promoteurs de l’Appel. Il possède une ferme biologique à Rocca San Casciano (FC). Il l’a ouvert en 2015. Il le qualifie de garnison agroécologique, car parmi ses terrasses se trouvent des centaines d’anciennes variétés de fruits indigènes, celles qui sont en train de se perdre. Lors de la crue de mai, la crête au-dessus de ses terres s’est effondrée, créant une avalanche de boue, de roches et d’arbres qui a glissé sur un demi-kilomètre, emportant les arbres et tous ses outils. Le champ en contrebas a été inondé, créant des problèmes d’utilisabilité et l’entreprise est toujours isolée : les glissements de terrain se déplacent toujours.

C’est pourquoi l’Appel pour les Apennins romagnols demande un plus grand effort de la part de la Structure du Commissaire. Parallèlement, les communes de montagne doivent “se doter de moyens techniques adéquats pour que les ‘dotations’ théoriques deviennent des outils réellement disponibles et utilisables par nos autorités locales, afin d’accélérer des délais déjà sujets à de très sérieux retards”. Ensuite, et ce n’est pas moins important, « il faut revoir les ordonnances dites de « rafraîchissement », qui font désormais l’objet d’une comédie tragi-comique qui, pourtant, dans leur conception même, laissent en premier lieu les entreprises agricoles et forestières des Apennins au second plan. à la merci d’un « risque résiduel » inacceptable ».

Fagnoli explique à L’Altramontagna que “les deux ordonnances de 2023 relatives aux “rafraîchissements”, le 11 et le 14, pénalisent les Apennins, également parce qu’elles ne constituent pas correctement des compensations pour la perte de revenus, ce qui s’est produit par exemple lors de l’urgence du Covid-19. Dans ce cas, en effet, il n’y a pas de compensation, car vous conservez toutes les pertes et les effets négatifs sur l’agriculture durent des années. Ce qui nous est accordé, malgré un effort bureaucratique important, est une contribution très partielle et éventuelle à un projet de restauration. fait remarquer. Il raconte son histoire : « Ce n’est que le 1er février qu’un expert est venu à Fondi (son entreprise agricole, ndlr), qui, voyant le premier glissement de terrain, a présenté la nécessité d’une série d’interventions, y compris le drainage, les pieux et le mur de soutènement de la valeur d’au moins 40 mille euros. Désormais, selon l’ordonnance 11, j’ai certainement droit à une compensation de 40 mille euros, alors que si je présente un projet d’une valeur globale plus élevée, il n’est pas certain que j’aurai accès à tous les financement et de toute façon je devrais payer d’avance de l’argent que je n’ai pas.”

Alors, quelle est la situation ? “En ce qui concerne les glissements de terrain des particuliers et des entreprises agricoles, les Apennins ne seront pas touchés, de même que toutes les failles, tout ce qui est en pente et en équilibre, qui menace également un bien public (qu’il s’agisse de route, de rivière, de fossé , un pont ou la maison et la propriété de quelqu’un d’autre). contrairement à la Plaine, le phénomène n’est pas terminé, mais se poursuivra jusqu’à épuisement. Nous resterons dans la précarité pendant des années et des années”.

Le tract de l’Appel continue: “les agriculteurs – déjà épuisés par les conséquences économiques et productives des inondations sur leurs colonies et jamais atténués d’aucune manière – ne peuvent y faire face qu’en recourant à de nouveaux sacrifices, tant corporatifs que personnels”.

Pour cette raison, « dans l’intérêt de l’ensemble du territoire, il est donc nécessaire que les montagnes romagnoles soient placées au centre d’une idée de reconstruction et d’une stratégie conséquente de prévention hydrogéologique générale, en leur donnant une priorité de programmation et intervention”.

© Le portrait de Gianni Fagnoli fait partie du projet “Fragile“, une œuvre photographique par Michele Lapini un an après les inondations en Émilie-Romagne

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